jeudi 25 décembre 2014

Joyeuses Fêtes, Awigna-han!

À ma chère famille, mes amis de partout ici et là assis sur un bout de terre de la planète, à tous ceux qui sont partis visiter les étoiles, j'ai une belle grande pensée pour vous en ce jour de Noël.

Je ne m'épancherai pas bien longtemps sur ce qui doit être fait ou ne doit pas être fait pour Noël, pour le temps des fêtes, donner des leçons (même si je suis bonne là-dedans selon mon chum LOL) ça ne sert à rien. Noël ça se fête juste avec de l'amour (l'essentiel), chacun à sa façon, pour les bonnes raisons, pour saisir le moment et profiter de ce moment de répit avec ceux que nous aimons. J'aurais beau radoter qu'il est mieux de ne pas donner de cadeaux que le contraire, qu'il vaille mieux décorer que non, qu'il faille manger de la dinde à tout prix... Voyons! On s'en sacre de tout ça!

Bientôt, nous fermerons la porte de 2014 pour ouvrir celle de 365 jours à venir desquels nous ne connaissons rien encore. C'est un peu freakant, mais à la fois exaltant. L'inconnu des jours qui défileront au gré des saisons. Pour d'aucuns, c'est enfin de le temps de dire au revoir à une année difficile - un soulagement - pour d'autres, elle fut tellement mémorable qu'on voudrait qu'elle perdure une année encore.

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai toujours un peu le coeur à la nostalgie quand arrive le temps des fêtes. Je repense à quelques souvenirs du passé, plus loin encore, lorsque j'étais plus petite et où toute ma famille se réunissait chez mes grands-parents. Ce temps là où encore, tout le monde était là, en santé, heureux. On arrivait là, emmitouflés comme pas possible. Les bottes formaient l'Everest tellement il y en avaient. La nuit de Noël était la plus belle, on la ressentait dans nos tripes. La féérie nous habitait. Le sourire accroché aux oreilles. Les jeux de cache-cache sous les manteaux de vison de nos matantes, le jeu de pichenottes chez ma grand-maman Gagnon, elle qui faisaient des beignes qui goûtaient le ciel, mes cousines qui jouaient du piano, les parents qui jouaient aux cartes... Et le pain de ménage chaud à mon autre grand-maman mimi, ses bonnes tablées, un tas d'émotions et de parlotte auxquelles je prêtais l'oreille pour comprendre tout ce que disait les adultes.

Les choses ont tellement changées, évoluées, plus rien ne ressemble à tout ça, mais ça peut être encore beau même si c'est autrement. Plusieurs gens que nous aimons nous ont quittés, c'est un bel hommage que de s'en souvenir en ces moments chaleureux et lumineux. On fait un chin-chin avec eux en regardant les étoiles : Joyeux Noël, on ne vous oublie pas.

Je comprends de plus en plus que mon amour pour Noël sera transmis à mon fils. Nous avons fait le sapin ensemble cette année, il m'a amené une à une les boules. Une seule de cassée hihi. Quand nous avons ouvert les lumières, il a crié émerveillé : WOW! Pour moi, ce sera dans les yeux de mon fils que je vivrai désormais la magie des fêtes. Je ne comprends pas encore comment des gens puissent dire c'est tellement plate les fêtes. Ennuyeux parce qu'on le veut bien ou encore qu'on ne saisit pas le moyen de partager. Les cadeaux en sont fous tellement! Partager une dinde dodue, préparer les décorations avec les enfants, cuisiner des biscuits colorés, embarquer dans l'imaginaire des petits. Je ne dis pas que tout est extraordinaire aux fêtes, il y a tellement de gens qui souffrent, qui n'ont rien à se mettre sous la dent, qui sont seul chez-eux. Quand j'y pense, les larmes jaillissent. Mais ce que je dois faire, c'est de tenter de les aider un brin soit peu, comme je le peux, mais aussi de profiter de ce que la vie m'offre à moi, la chance de pouvoir vivre ça en santé et avec ceux que j'aime cette année. La SANTÉ, je me/nous la souhaite!

Si on se doit de pleurer à Noël, que ce soit dans la joie qu'on le fasse, il y a tellement de gens qui ont de bonnes raisons de pleurer de tristesse. Enlaçons-nous, espérons-nous voir l'an prochain et laissons de côté les querelles familiales de pacotille qui gangrène nos intérieurs.

Alors moi, cette année, je vous invite à vous aimer, à danser autour du sapin même si ça vous donne l'impression d'avoir l'air fou. Il ne faut pas avoir peur du ridicule pour saisir le plaisir. Ça fera rire nos enfants et ça leur procurera des souvenirs mémorables, car au final comme le dit si souvent mon père : "Noël, c'est la fête des enfants!"

Je vous invite à regarder votre sapin autrement ce soir, en plissant les yeux. Je fais ça depuis que je suis toute petite. Les lumières deviennent tellement fines, lumineuses et cosmiques.
Ou encore, juste fermer les yeux un instant pour savourer ce petit moment où ça sent le feu de bois, l'air froid, le cipaille, la dinde au four... les aiguilles du sapin. Inspirez doucement, ça remplit les poumons d'une belle grande drogue : celle du bonheur.
Et un bec sur les lèvres sucrées de vos bout-de-chou!

JOYEUSES FÊTES À MA FAMILLE ET MES AMIS XX





mercredi 10 décembre 2014

C'est peut-être blanc comme ça au paradis


Je passe souvent pour être une personne excessive, j'exagère, j'aime beurrer épais. En même temps ça définit ma personnalité pleine d'authenticité. Mais là, je n'exagère en rien. Je viens de toucher à l'éden. Je vous le jure!

Personne autour de moi, ni devant, ni derrière, pendant une courte heure à savourer ce décor paradisiaque. Rien. Même pas vu un petit écureuil dévaler les troncs. En fait oui, il y avait des dizaines d'élégants oiseaux chanteurs qui s'égayaient dans les arbres. Quelques flocons dans la lunette, la neige qui colle à mes bottes, je me suis sentie libre comme l'air. J'ai tellement remplit mes poumons de cette grande douceur, que je suis revenue à la maison gonflée à bloc, dans le bon sens du terme. Prête à affronter mon quotidien pas toujours blanc immaculé.

Les bancs de parc couverts de coussins moelleux, j'étais prête à m'y blottir pour une relaxation angélique. Je me demande si le paradis peut ressembler à ça, j'étais même prête à m'y laisser mourir tellement je me suis sentie juste bien et sereine. Rarissime comme moment. Pensez-y, ces moments précieux sont tellement rares dans la vie torturée, trépidante, étouffante que l'on mène. À se faire aller les menottes sur les claviers, à glander plusieurs heures par jour dans les transports, à vouloir gravir les échelons plus vite que le son, à souffrir de migraines à l'année longue.

C'est tellement rare de se retrouver seul au monde dans un si beau décor apaisant. Juste moi et mon gros manteau chaud nous étions là, muets. Ça sentait tellement bon. En fermant les yeux j'ai pu voir ma grand-maman qui faisait cuire son pain quand j'étais petite, le sapin de Noël dans mon salon, mon fils rire et courir à travers ses jouets, une tablée remplit de bonnes victuailles et de bon vin, mes parents qui viendront passer Noël... j'ai entendu ma soeur et moi avoir un fou rire, vu mon chum me faire une grimace drôle, j'ai eu une pensée pour mon coach, j'ai humé le feu de foyer, j'ai même touché l'océan avec mon pied. Tout ça en plein milieu d'un bois géant, sous un ciel blanc qui laisse tomber de petites ouates.

Je me torture tellement l'esprit, probablement comme vous aussi. Parfois, trop souvent, que quand ces moments-là surgissent, je les attrape, je les croque, je les savoure, je les enlace et je les garde profondément encrés dans mon coeur.

L'hiver c'est aussi une source d'inspiration. Ça manque peut-être de coloris, de luminosité, mais ça ne manque pas de charme et de sincérité. Mettez-y dont votre propre touche de couleur!










lundi 1 décembre 2014

Réussir à rire d'un petit échec

Dernièrement, j'ai vécu de petits échecs, vous savez ceux qui finalement ne vous font pas mourir, mais qui peuvent nous tourmenter et nous faire sentir comme des pas bons!...

Vous vous reconnaissez peut-être là-dedans, un gâteau qui n'a pas levé, une peinture inachevée, un examen échoué, un cours coulé, un concours raté, une marathon non terminé, une entrevue difficile, une décision qui n'a pas nécessairement été la bonne, une vente a découvert, ...

Je dis petit échec, parce que même si on souhaitait ardemment finir le demi-marathon ou avoir ce job rêvé, la vie continue et notre monde ne s'écroule pas d'un coup comme ça. Puisqu'il y a toujours une nouvelle chance pour se reprendre. Ce n'est pas comme si on s'attaquait à la maladie. On peut toujours repartir sur la ligne de départ pour courir notre 21.1 km ou pour obtenir un autre emploi.

Sur le coup, c'est TERRIBLE, je sais.

Quand les petits échecs se multiplient, la montagne devient de plus en plus haute et on a souvent plus envie de se relever les manches. On a de la peine, on se ronge les sangs, nos sens perdent pied, on broie du noir et on a du mal à dormir. C'est normal. On ne nous apprend pas nécessairement dès le jeune âge à faire face aux petits échecs, on nous inculque plutôt de réussir, go go go tu vas y arriver, t'es le meilleur, vise haut, lâche pas, travaille fort, marche la tête haute, n'échoue pas... On ne nous apprend pas à faire face au chagrin, aux déceptions. On nous dit relève-toi et arrêter de brailler, ressaisis-toi et go! On n'est pas nés pour toujours dormir sur un lit de roses, c'est bien vrai, mais il faut aussi savoir vivre notre échec, l'analyser (pas trop longtemps) et ensuite franchir un autre pas.

Je suis parfois bien égoïste dans mes échecs. J'ai l'impression que ça n'arrivent qu'à moi!!! Merde, je suis nulle, j'ai coulé un examen, je suis finie, ma vie c'est dl'a marde, j'ai encore trébuché, pourquoi!?? Et finalement, tu te rends compte que ces états de vie sont les mêmes pour tout le monde, à des moments différents.

Faut savoir calculer aussi nos joies, pas juste nos chagrins, nos échecs. Faut prendre tout ce qui se passe pour en rire, une blague d'une amie, une grimace d'un pote, le sourire d'un enfant, un bec d'un parent, une tape dans le dos, etc. Faut être capable de rire d'un échec, pas nécessairement pour en diminuer l'importance, mais bien pour adoucir l'impact sur notre moral. On sort trop rapidement le fouet pour se flageller : je suis cruche, les autres sont meilleurs que moi, je suis nulle, j'ai pas assez étudié, je ne me suis pas assez entraîné, j'ai pas été assez convainquant, je ne suis pas assez beau/belle/intelligent/rapide/fort/original/logique/senior/bilingue/trilingue/drôle/bon/etc. C'est incroyable à quel point notre ego nous martèle négativement l'esprit. On est tellement bon dans les jugements à l'emporte-pièce.

On est rarement reconnaissants envers nous-mêmes, on se félicite peu, on est trop rigides. Faut dire qu'on est souvent entourés de milieux culpabilisants : le milieu social, la famille, le milieu de travail, de la société dans son ensemble. Ça devient tellement difficile de prendre du recul.

Alors attention à vous. Je suis de plus en plus consciente que je dois être prudente avec mes propres pensées envers moi-même. Je me reproche souvent des choses, je me sens souvent coupable et ça m'empoisonne. On est très bon dans la culpabilisation à outrance.

Alors essayons de rire de nos petits échecs. Ces jours-ci, une amie me fait beaucoup rire avec ses messages. Elle m'aide à traverser un temps difficile d'adaptation qui s'en vient. À la blague, on rigole en imagé de bien des situations. Ce qui fait que ça dédramatise beaucoup de choses.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas. On ne connaît absolument pas ce qui se passera demain, déjà ça donne espoir que même si on vient de rencontrer un petit échec, demain on atteindra peut-être une belle réussite.

En doutant de soi, on laisse plus facilement le pouvoir aux autres. J'ai beaucoup de travail à faire à ce niveau, et vous?




mardi 25 novembre 2014

1 an et demi

Presque toutes tes dents, ton sourire est de plus en plus large et charmant, tu as eu un an et demi.

Déjà qu'on était connectés quand tu étais dans ma bedaine, imagine maintenant. Tes yeux dans les miens, on peut partir à rire pour un rien. Ton énergie est communicative, dès que je te vois, mes égarements ténébreux disparaissent. Je suis là, juste là, avec toi et on profite ensemble du moment présent.

Tu n'es pas plus haut que 3 pommes et déjà tu mènes le bal. Tu squeezes nos coeurs, tu peux tout casser sur ton passage qu'on te pardonne, tu écourtes nos nuits depuis ta naissance et on réussit quand même à faire nos journées parce qu'on veut que tout soit au top pour toi. J'ai déjà dû recevoir 1000 coups de poings en pleine face et combien de coups de pied, je ne t'en veux pas pour autant.

Te suivre nous essouffle, tu cours partout et tu n'arrêtes pas deux minutes. Infatigable. Ma batterie de cuisine est toute pokée. Tu parles au téléphone des minutes durant avec tous les objets de la maison, tu ramasses déjà tes jouets, tu passes l'aspirateur en prenant soin de le passer sous les bureaux, tu ramasses les papiers par terre et tu vas les porter à la poubelle, tu essuies ta table à manger avec une lingette, tu mets mes pantoufles, tu me donnes mes bottes en partant. Tu enfiles ta tuque et ton manteau, prêt à partir... Tu prends les clés et tu essais de les enfiler dans la serrure, tu te laves déjà les cheveux seul, tu manges ta soupe à la cuillère en graissant la cuisine au complet, tu viens me porter mes lunettes le matin pour que je vois clair...
Pour me réveiller, tu me donnes plusieurs bisous et tu lèves les couvertures. On se serre dans nos bras, on se prend la main, on danse des slows et on se fait aller la tête sur du métal. On danse même le rock and roll ensemble. Et encore bien plus.

À 1 an et demi, je ne pensais pas que déjà j'allais vivre avec un petit adulte si curieux, intelligent, attentif et aussi adorable. J'avoue que parfois, j'aimerais ça que tu dormes plus longtemps, que tu cries moins, que tu sois moins BOUM BANG BAM BAM BING PAF POUF CLAC PIF mais on t'aime comme ça. Tu vas en déplacer de l'air, tu vas être aimé encore plus de jour en jour parce que déjà tu fais fondre les coeurs partout sur ton passage. Les expressions de ton visage sont hilarantes, ton regard fâché, ta moue interrogative, ton minois surpris, ta petite face peinée, crime que je t'aime.

Je te regarde aller, tes petites fesses qui ballottent dans leur couche de gauche à droite. Tu te caches dans tous les racoins pour jouer à la cachette. Tu tombes souvent, tu te relèves la tête haute. Tu me fais rire. Tu me fais du bien. Tu me réconfortes même si tu ne le sais pas encore. Tu enjolives mes jours. Je m'ennuie de toi la nuit et quand tu vas à la garderie. T'as qu'un an et demi et je suis folle de toi, imagine si ça continue d'augmenter ce sentiment là :)

Mon bébé d'amour, tu m'épates tous les jours. Et quand tu cries WOW à tout ce que tu vois, ça me procure un regard nouveau sur la mienne de vie. Merci!






jeudi 20 novembre 2014

Alimenter le noir

Singulier matin. La routine d'automates qui démarre. Les bottes aux pieds, 322e jour de l'année, Macha affronte la première neige avant d'entrer dans l'autobus des singeux. Prête pour une journée de travail qui ressemble à toutes les autres. Fixer son ordinateur et exécuter à la demande.

Séparée depuis quelques mois, retour à une dure réalité que d'être seule à payer les comptes. À se faire à manger seule. À faire des brassées au niveau small. À laver un verre et un bol. Désormais, 6 oeufs au lieu de 12. Elle en perdra 3 sur les 6. JF avait claqué la porte, écoeuré de voir Macha s'adonner à ses cachets comme un enfant dans une bonbonnière. Il en avait ras-le-bol de sa dépendance au noir.

Macha sirote son café noir la tête ailleurs. Pensant à ce qu'elle aurait pu devenir, croyant qu'il est trop tard pour partir à une autre guerre. "40 ans ma vie est foutue"! Les pilules pour l'anxiété ne suffisent plus, elle s'adonne gaiment à prendre des antidépresseurs et des somnifères. Geler ses pensées la rend heureuse le temps d'un éphémère. Sa chemise noire transparente laisse présager un battement de coeur irrégulier. La peur rend intrépides les veines de son cou.

Macha alimente le noir dans tout ce qu'elle fait. Dès qu'elle revient à la réalité, elle veut rapidement s'en échapper, de peur d'être trop longtemps pogné avec elle-même. Un grain de sable = une montagne.

Il y a eu ceux de Beaudelaire et maintenant ceux de Macha. Inconcevable de partir à la trotte sans avoir quelques pots dans son sac à mains. Un tranquillisant tranquillise les démons. Une fausse croyance que Macha alimente toujours.

Croire que les démons se taisent l'espace d'une gélule. Ils sont juste endormis pour mieux se réveiller et devenir de plus en plus insidieux. Tout le monde lui dit. "Macha merde, arrête ça. Respire juste doucement, aligne tes sens, crois en toi!"

Un autre dossier d'un ennui bureaucratique à faire. Un dossier de beige usé. Rien de surprenant, tout dans la vie de Macha est noir. Même le blanc est cassé.

C'est pourtant pas sorcier être heureuse Macha, lui disait JF depuis quelques années. Regarde autour de toi combien il y a de petits bonheurs. De partout.

"Mais ils sont où JF?"

"Mais ils sont là, juste à côté de toi, Macha!"

Où ça, dans les parcs où les pauvres humains qui passent 5 jours sur 7 à travailler dans des usines viennent respirer le dimanche? Où ça, dans les autobus où des cadavres de toutes les couleurs écoutent de la musique pour échapper l'espace d'un instant à la folie quotidienne. Où ça dit-moi?!!! Dans le sourire d'un enfant qui prendra malencontreusement les mêmes tics et tocs que leurs parents?

La meilleure cachette qui soit pour se libérer de l'Espiègle c'est de faire comme tout le monde, suivre les ouailles. Macha a décidé de suivre la cadence, les poches pleines de drogue. Morte de peur, triste à mourir.


mercredi 12 novembre 2014

Légende d'automne

C'est l'automne, vous l'avez bien vu. Climat étrange, ciel ombragé, tapis multicolore au sol. Soit il pleut comme vache qui pisse, soit la pluie est fine. Les yeux sont lourds, on a le teint verdâtre, le nez qui coule, les idées plus noires. Le soleil se couche bien bien bien avant nous, pendant qu'on est entrain de manger la soupe. On pense qu'il est 21 h, mais il est seulement 18 h. Me semble qu'on a la langue à terre tous les jours de novembre.

Mais il y a Brad Pitt. Pensez-y une minute... Brad Pitt de Légende d'automne qui débarque chez-vous ce matin les filles. Tignasse dorée, musclé juste parfaitement, lui qui manie aussi bien les armes qu'il vagabonde sur son étalon...
Ça sonne à la porte. Il est le facteur. Il vient vous porter votre commande de vêtements effectuée sur Internet. Vous répondez en pyjama fripé. Il illumine votre intérieur, votre paquet sous le bras. C'est pas mêlant, vous avez quasiment envie de l'inviter à monter boire un café allllllllllllllllongé.
Pauvre facteur, il fait si humide dehors, il a besoin d'un petit réchaud :) Sa run de lait attendra.

Brad Pitt à l'épicerie, entrain de flirter avec les tomates. Le cuisinier de nos rêves, prêt à nous faire la meilleure sauce à spagh du monde. On se mangerait des linguinis d'une bouche à l'autre. Il file choisir le basilic, non mais hein?! On se la joue Colombo, on le suit de près dans les allées, mine de rien. Il sourit aux conserves, sacré charmeur. Faites dont exprès d'échapper un sac de riz basmati dans sa face pour voir s'il est galant. Il l'est... Même le panier ne veut pas le quitter. Y'a pas à dire, la crème glacée fond dans les frigos quand il passe devant.

Fine bruine automnale, Brad Pitt se balade avec son chien au parc. Tuque sur la tête, gros foulard : top model de l'heure. Il foule les feuilles avec ses bottes à cap branchées doublées. Même son chien nous fait de l'oeil. Vous en perdez votre rhume, soudainement vous vous sentez revigorée et vous avez envie de prouver que vous êtes capable de monter le Kilimanjaro (la petite montagne du parc à l'herbe humide) sans entraînement. Lui, il monte ça sans essoufflement. Vous êtes derrière, la langue pendue, à glisser ou faire du surplace dans pente. Vous avez l'air folle, mais il ne vous voit pas. Vous tombée en pleine face dans côte, vous rebroussée chemin. Brad est TROP en forme.

Brad Pitt est à la télé. Beau comme un coeur, torse d'Apollon, teint basané. Reportage en magazine, il pose sur sa moto, les cuisses musclées dans ses pants en cuir. Ahhhhhrrrrr. Il sort avec Angelina Jolie, il a mille enfants... Ben coudons. Pis vous êtes entrain de boire votre café en flanelle. Le facteur sonne à la porte, sa tête ressemble à celle des frères Bogdanoff issssschhhhhhh. Le sourire décampe à vive allure. Vous partez à l'épicerie acheter du lait (vous avez été obligée de boire votre café noir nonnnnnnnn), le gars qui choisit les tomates sent le dessous de bras yarrrrkkkkkkk. Décidément, on est loin de Légende d'automne. Une petite marche au parc peut toujours remonter le moral. Le gars devant moi file avec son chien, innocemment. Sa démarche est sexy, sacré Brad. Il avance doucement. Je le dépasse en lui jetant un bonjour. Putain, il a le syndrome de la tourette et m'envoie chier.

Bon mois de novembre tout le monde. N'allez surtout pas vous louer Légende d'automne!





mercredi 5 novembre 2014

Suite du film La Route (The Road)




Je me sens comme une spartiate, à marcher sur ce sol râpeux. Personne autour de moi, que des cadavres automates qui déambulent. Les yeux morts. Les cernes charbonnés. Le vent est lourd, étourdissant, il ébranle les cimes. Il décape la terre. Il soulève les blessures. Au Texas volent les balles de foin, sur la Route, ici, volent les feuilles mortes, les sacs de plastique, les journaux, les immondices.

Je marche sur la Route, les clôtures sont en chaîne. Rouillées.

Le ciel est en chaos. Il fulmine. Il bouge très vite au-dessus de ma tête, il ne sait plus sur quel pied danser. Il broie du noir et fume des cigares. Au-dessus de la mêlée virevolte quelques oiseaux déchaînés, ils ont l'air affamés. Ça sent le réchauffé, le brûlé. Ça pue.

Sur les trottoirs, d'immenses craques prêtent à nous capturer à jamais. Il y a même du feu dedans. Il faut savoir les contourner. Dans mon dos, l'ombre. Devant, aussi. Lui aussi, prêt à m'envahir et me briser.

Sur la Route, un décor d'apocalypse. Au parc, plus aucun enfant n'y joue. Les balancelles ont été enlevées, les carrés de sable sont remplis de détritus.

J'avance et lève les genoux. La tête me fend en deux, en quatre même. Elle est pleine d'horreurs. J'attends le retour du soleil levant.

L'instabilité de l'air ambiant est engourdi, irrespirable, oppressant. Un dix roues sur le thorax.

Sur la Route, à marcher ainsi de tranchée en tranchée, sans relâche, ça donne envie de boire de l'eau. J'ai soif. Alors c'est bon signe.










mardi 21 octobre 2014

Derniers moments de bonheur de mes 36 ans!

Levée 5 h 30, réveillée par un petit chou qui avait terminé sa nuit et qui avait envie d'un gros colleux de sa maman. On s'est fait plein de câlins avant un début de journée pluvieux. Ce fut là mon premier bonheur de la journée. Avoir dans l'immensité de ma main, une toute petite menotte fragile et insécure. Ces matins-là, ils ne reviendront pas, mais il y en aura d'autres qui seront autrement.

Je me suis rendue compte aujourd'hui, que je vieillirai d'un an demain. Il y en a pour qui les anniversaires passent dans le beurre, contents de vieillir et prêts à affronter demain avec un plein d'énergie. Ce n'est pas nécessairement mon cas, j'aime pas trop voir les chiffres changer. Quand j'avais 18-19 ans, je fêtais ma fête avec plusieurs verres de fort, j'étais jeune, même insouciante si je peux dire. 25 ans c'était loin, 30 encore plus, 35 pffffffff j'allais avoir un char, un chien, une maison, un travail vraiment HOT, des enfants, de l'argent, une cuisine de rêve, j'allais péter la forme, un chum parfait, un corps parfait, une famille parfaite, tsé...

À l'aube de mes 37 ans, je n'ai rien de ça. Mis à part un beau garçon qui est le plus grand bonheur de ma vie. Lui, il est parfait même avec ses sautes d'humeur :) Un ami lui a trouvé un surnom qui lui colle bien à la peau : Bam Bam (ou Boum Boum) qui me rappelle le fils de Fred Caillou hahaha.

Quand je dis rien de ça, c'est que la vie parfaite, je ne la veux pas. J'aime la mienne, un peu tout croche parsemée de hauts, de bas, de zig-zag pis de folie passagère. Je n'ai pas de chien, pas de maison, pas d'argent, pas de cuisine de rêve (snif vraiment pas), pas de chum ni de famille parfaite. Et attention, je suis à des années lumières d'être perfect aussi. Et j'aime ça comme ça. Je suis malheureuse souvent, je pleure régulièrement, je m'interroge beaucoup trop, je ne m'accepte pas encore comme je suis, je mange beaucoup trop de chocolat (je mange des mini eggs cadbury en vous écrivant) et je suis vraiment à l'opposé d'une fille cartésienne. Je suis folle LOL. Je n'ai toujours pas trouvé le courage de frapper à certaines portes, j'ai pas pris la poudre d'escampette à des moments où j'aurais peut-être dû la prendre, j'ai manqué de courage parfois, et j'en ai aussi eu à plusieurs reprises.

Les dernières heures de mes 36 ans sont comptées. Je suis née à Saint-Roch-des-Aulnaies, petit hameau magnifique où mes racines y sont profondément encrées. Me voilà citadine Montréalaise avec quelques rides en sus. J'ai pris mes cliques et mes claques ce midi et suis partie seule manger au restaurant. "Des oeufs bénédictines scandinave svp et un café latte saupoudrée de chocolat". J'ai adoré ce moment de liberté juste à moi, pour moi, de moi. Lire le journal, tranquille. Prendre son temps, doucement. Demander un réchaud de café, juste pour faire durer le plaisir.

Rentrée sous la pluie à la maison, je finirai cette journée en allant chercher mon fils à la garderie, en faisant une autre brassée de linge, en cuisinant un bon petit souper pour mes hommes. Cuisiner, un autre de mes bonheurs si simple. Quelques exercices, donner le bain à mon bébé, jouer avec, raconter ma journée au plus grand bébé, les serrer fort... À quelques pas de mes 37 ans, j'ai une vie bigarrée de belles et de mauvaises journées. Je ne suis pas une actrice, bien que plusieurs me disent que j'ai manqué ma profession. Quand ça ne va pas, ça ne va pas. Je suis un vrai livre ouvert d'émotions. Je suis imparfaite dans tous les domaines qui soient, mais vraie dans tout mon ensemble.

Cette dernière année, je l'ai offerte à un petit être. Je me suis entièrement dévouée à lui offrir ses premières secondes, minutes, mois les plus doux, remplis d'amour. Je pense y être arrivée. Je me suis beaucoup oubliée. J'ai tout fait sauf être réellement avec moi, moi. J'ai pensé à perdre le poids de ma grossesse, à me remettre au sport, à être une bonne amoureuse, à être une bonne maman, à être une bonne fille, à pardonner aux excès, à aider autrui, à passer des nuits blanches, à penser et penser et penser à un travail que je pourrais aimer sauf celui que j'ai présentement. Bref, il est là le problème... Penser à tout sauf à soi. Pour les premières semaines de mes 37 ans, parce que j'ai décidé de le faire, je vais prendre soin de moi, moi. J'ai pris quelques mois en sus après ma maternité pour m'occuper de mon fils et ça tire à sa fin. Ça m'aura coûté une réelle fortune que je n'avais vraiment pas. Mais j'ai gagné à la loterie en faisant ce choix, passer quelques semaines de plus avec mon trésor et profiter de la vie et de ses petits bonheurs sans vraiment faire partie de la maudite machine, même si on ne s'en sort pratiquement jamais.

Demain, je vieillirai d'un printemps avec toute la folie et l'émotion qui m'appartiennent. Je suis libre de mes choix et j'espère trouver en cette nouvelle année un peu plus de sérénité.

Merci la vie!


vendredi 3 octobre 2014

Petit matin aux machines à sous

Levée aux aurores après une nuit ennuagée d'insomnie, encore.

Ciel gris, il sera bleu certainement dans quelques heures.

J'avale une galette aux carottes (sans sucre), recette de ma mère.

Je prépare ma progéniture pour la garderie, si ce sentiment de culpabilité pouvait me lâcher merde.

Il est temps de partir, tuque à pompon sur la tête, il est tellement beau.

Quelques pas, nous y sommes. Il sonne lui-même à la porte. C'est Nabila qui lui répond : Salut mon grand, mais tu es dont bien beau ce matin!

Mon fils sourit, pour la première fois. Aucune larme émotive sur sa joue, ses petits yeux sont même souriants. Ça me rend tellement heureuse que j'ai le coeur qui se serre un peu trop fort. J'étouffe. Il est assis là, sur son petit pouf, avec ses petits pieds dans ses chaussures sport, il me regarde et semble me dire : " Maman, ça va aller. J'ai compris que je viendrais ici tous les matins et que tu viendras toujours me chercher."

Il m'envoie la main en me disant : dye dye (bye bye).

Je sors de là pour enfin faire gicler mes larmes. Moi qui pensait être faite forte... Qu'est-ce que je dis là, pleurer c'est aussi ça être fort.

Je marche à n'en voir quasiment plus clair, perdue dans mes pensées. Je sèche mes pleurs avec mon poignet et j'avance, j'avance, j'avance. Et je rentre dans un café un peu perdu, ça boucane là-dedans.

Un gros fumeur aux doigts jaunes assis sur le semblant de terrasse me salue de la main en entrant : Salut. Je ne sais pas ce qui me pousse à entrer, mais j'entre. J'ai envie d'un bon café. Cinq-six mecs assis au bar, peut-être sept-huit. Ça pue le fond de tonne, ça sent la clope, je suis la seule femme avec la serveuse.

Deux machines à sous qui illuminent la place, deux autres qui sont défectueuses. Je regarde les bouteilles à moitié vides qui sillonnent le bar. Je m'arrête sur le VSOP, ça me rappelle des souvenirs.

- Un café latte svp, pour apporter (wo je ne resterai pas là, que je me dis).

Bonjour madame, vous voulez le journal? Me demande l'un d'entre eux.

- Oui, pourquoi pas, que je lui répond avec le sourire.

Ces gars-là sont là depuis un bout je pense, depuis l'ouverture du bar. À part un ou deux, les autres boivent leurs cafés (aromatisés ou pas) avant d'aller au boulot. Je le vois par leurs mains de travailleurs acharnés. Ils sont gentils avec moi, polis même. Personne ne me regarde bizarrement, je fais partie de leur gang rapidement. Je me sens comme chez-nous, parce que je ne viens pas d'un milieu léché. Je n'ai pas peur de parler avec les gens. Je m'asseois et j'entre vite dans leur monde, je partage le bonjour, je jase de tout.

- Y'annonce beau aujourd'hui, ajoute l'un.

Bon la machine à café fait sa capricieuse, c'est pas grave quelques minutes de plus ou de moins. Les gens enfilent les cafés commandés avant moi un après l'autre. Comme tout le monde, besoin d'un remontant avant une longue journée de travail.

Je tourne les pages du Journal de Montréal, si j'étais plus dégourdie, j'irais me taper une game de machine à sous hahaha.

- Voilà ma petite dame, votre latte avec du chocolat saupoudré sur le dessus.

J'y goûte! OMG, ça faisait longtemps que je n'avais pas bu un latte aussi goûteux. Il est ÉCOEURANT.

- Merci madame. J'y laisse un gros 1.25 $ de pourboire. Je me sens généreuse :)

Les gars me souhaitent bonne journée. Je leur retourne la pareille.

Je suis sortie de là avec un latte, un sourire, mes larmes disparues, complètement revigorée. Prête à entamer ma journée d'étude, de Pilates et une sortie au Pullman ce soir (probablement que je m'y sentirai moins à l'aise qu'à ce petit café où se cache des hommes un peu crasseux mais tellement gentils.)

J'entends quelques amies de mon entourage se dire intérieurement : Oh mon Dieu, oulala, ohlala, sacrée Karine va, j'aurais jamais mis les pieds là-dedans, yark caca!

LOL, ça me définit bien. J'aime le monde.

Bonne journée!




mardi 30 septembre 2014

Dans un nuage de poussière...

Je reviens de quelques courses à l'épicerie. Habillée en jogging, je ne sais pas encore ce qui m'attend à la maison. Sur ma tête, un voyage de foin qu'on peut aussi appeler mes cheveux.

Et tourne la clef dans la serrure...

C'est dans un nuage de poussière qu'il se montre le bout du nez, le menuisier. Les épaules larges comme une armoire à glace, le teint basané, les cheveux rasés, d'où sort cet Apollon ma foi du bon Dieu?!

Il avance au ralenti comme dans les films de cowboys, son équerre à la main. Vers moi, voyons, il avance vers moi.

- Madame Gagnon je suppose?

Merde j'ai l'air si vieille que ça, madame Gagnon. Come on. Appelle-moi babe. (Je dis n'importe quoi).

- Oui, c'est moi, bonjour.

- Votre propriétaire vous a sûrement avisé que j'allais passé pour quelques ajustements à votre escalier?

- Hummmm oui oui (NON)!

Il porte un ti-shirt trop court, noir. Il n'aurait qu'à se lever les bras dans les airs que j'y verrais le six packs bien ciselé. Ses avant-bras sont incassables, j'en suis certaine. Ils sont bigarrés de quelques tatous, pas trop tsé juste assez. Ses veines me regardent l'air de dire : ces bras-là sont trop forts, on ne peut plus respirer.

Il porte des bottes à cap. Oui, des bottes à cap noires légèrement usées, juste pour dire que ça lui donne un look bum rien qu'un peu. Les bottes à cap, pour moi = la même chose qu'une cravate pour une autre fille.

- Il n'aurait pas pu m'envoyer un laidron franchement, moi qui fait dure ces temps-ci avec ma tête de déterrée insomniaque.

- Il fait beau aujourd'hui, me lance-t'il un clou entre les dents.

- Oh que ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, m'exclamais-je avec un élan un peu trop expressif.

(Pourquoi je sifflote sur un ton chanté tout d'un coup. Sainte!!!!)

Est-ce que je lui demande s'il veut boire quelque chose? Ça va peut-être avoir l'air weird mon affaire, genre la nouvelle maman qui veut jaser de sa vie de famille. Non, je ne lui offre rien. Oui mais il va peut-être penser que je suis une radine si je ne lui offre rien. Grrrr

- Prendriez-vous quelque chose à boire? Eau, jus, café, un coke?

- Volontiers pour un bon café noir.

Il est tough en plus, du café noir. ARK. Pas capable de boire ça.

J'ai l'air d'être sortie tout droit de la 3e guerre mondiale avec ma chevelure frivole. Il va penser quoi, que je me néglige. (Je cours à la salle de bain me mettre du gloss couleur NUDE. Comme ça il va croire que naturellement j'ai les lèvres étincelantes et charnues.)

- J'ai annulé le coiffeur pour votre venue aujourd'hui. (MERDE quossé que je viens de dire là, ostie de folle).

- Ahhh! qu'il me répondit.

(Seigneur, on dirait une fille qui n'a jamais parlé à un menuisier charmant. Ben je n'ai jamais eu à parler à un menuisier charmant).

Quelques sueurs l'abîment. J'imagine qu'il a chaud. Je devrais peut-être ouvrir la clim, me vêtir d'une robe blanche à la Marilyn et me faire éventer la jupette? (Je suis vraiment épaisse).

- Vous êtes nouvellement maman?

- Pourquoi pensez-vous ça? (Eilleeee eeeeee, c'est pas parce que j'ai 5 kilos en trop, du melasma dans le front que je suis nouvellement maman.)

- La tonne de jouets dans l'entrée. Un petit garçon, fille?

- GARÇON!!!!!!!

Il vient de perdre des points celui-là, me semble qu'il a vu ça au nombre de jouets. Je dois vraiment avoir l'air d'une maman sur le BS présentement, surtout avec mon linge mou.

- Je vais m'habiller. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez! (Franchement, ça fait vraiment aguicheuse mon affaire).

- Merci!

Habillée un peu plus funky, je regarde l'Adonis manier ses instruments, il a l'air de savoir ce qu'il fait. Quel âge il a, celui-là? Je pourrais sûrement être sa tante. Arrrggggg.

Après avoir tourbillonné en rond dans l'appartement toute la journée à regarder le jeune menuisier sexy qui répare mon escalier, je suis épuisée. J'ai le cerveau à off. Je pense que ça fait trop longtemps que je ne suis pas sortie de mon nid. Un détail me sort de ma rêverie, j'ai complètement oublié de lui servir son café noir.

- Je viens de réaliser que j'ai oublié de vous servir votre café, je suis désolée.

- Ohhhhh c'est pas grave, j'avais de l'eau avec moi.

- Vous en voulez un, pour finir la journée sur le HIGH? (Sacrâment, je dis vraiment n'importe quoi quand je suis gênée!)

- Non non, merci, ça va aller. J'ai terminé. Je rentre. Merci madame Gagnon, je vais passer voir votre propriétaire.

Et c'est sur ces belles paroles qu'il me lance un clin d'oeil au charme fou!

Nonnnnnnnn, je suis rouge comme une tomate, merde!

J'ai fait mauvaise impression. Un beau gars en jeans troué, bottes à cap aux pieds qui rentre chez-lui et qui me laisse l'air béat. Sa mâchoire était aussi carré que Michael Fassbender. Des trapèzes certainement aussi durs que le bois de l'escalier. Je me demande quel âge il me donne? 25-32-35-40-50? Si c'est 50, je dois désespérément passer sous le bistouri ou aller me faire pomper le front au botox.

Finalement, le soir venu, je regarde mon amoureux sur le divan. Il n'a peut-être pas les trapèzes du menuisier, mais il a une mâchoire à faire fondre Mila Kunis. Je suis la Mila Kunis de mon chum bon. Et je le trouve tellement beau... avec ses pantoufles à cap. :)

Je me trouve un peu nunuche d'avoir été aussi énervée devant le bel ouvrier. Je constate que lorsqu'on devient maman, plusieurs femmes comme moi perdent quelque peu l'estime d'elles-mêmes et je trouve ça désolant. Et pourtant. À en perdre nos moyens, se demander si un gars peut encore nous trouver belles et attirantes. C'est une autre forme de beauté, celle de la maturité, du vécu, d'un corps qui a donné la vie et qui travaille très fort chaque jour pour nourrir, divertir, aimer, réconforter un petit être.

Bref, un peu plus je faisais une crise de coeur lorsque David est parti en me lançant le clin d'oeil. Oui oui, David. Comme dans David Beckham. C'est grand temps que je reprenne confiance en moi. C'est tout de même pas désagréable être à la maison quand un bellâtre se présente pour un job de bras :) Ça a fait ma journée. Du beau grand soleil dans mon escalier.











mercredi 24 septembre 2014

Ma tête flotte dans le cumin

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh bon matin tout le monde.

J'ai été porter mon fils à la garderie pour un petit 2 heures tôt ce matin.

L'intégration à la garderie se fait depuis quelques jours. C'est dur, pour mon bébé, pour moi, pour le papa aussi. Même pour les grands-parents qui habitent loin.

Ding Dong : bonjour Milàn, venez voir les amis, Milàn est là. Bonjour maman!

Moi : hmmm bonjour tout le monde (je m'appelle Karine, pas maman)

Ils ne sont pas nombreux, ils sont si petits. Les pleurs résonnent dans mon crâne. Mon fils s'accroche à mon cou comme la prise du cobra. Il pleure à Dieu et ses Saints. L'entrée est étroite, je m'assomme sur un petit casier si petit que j'ai peine à y rentrer la tuque de Milàn.

Quatre petites filles attendent Milàn, toutes un peu plus vieilles. Et un petit garçon de 12 mois. Les deux plus vieux sont partis la semaine dernière, ils ont quittés.

Moi : QUOI? POURQUOI?

L'éducatrice : Oh ils sont partis ailleurs.

Ma tête qui flotte dans le cumin : Voyons comment ça? Les parents n'étaient pas satisfaits, ça sent trop les épices, ils ne les sortent pas dehors, les jouets sont trop vieux, les éducatrices pas fines?????????

Ça ça s'appelle de l'angoisse. Pour ceux et celles qui me connaissent vraiment, ils savent que je suis une fille angoissée. Stressée? NON angoissée! Dépressive? NON angoissée! Folle? NON angoissée. J'ai tellement lu sur le sujet, je sais désormais faire la différence. Angoissée, anxieuse ne veut pas dire la même chose que bien d'autres mots qu'on rattache à l'angoisse. Bref.

Ça sent tellement le cumin là-dedans, je vais m'effondrer. Mon nez pique, je vais éternuer, non je me retiens. L'éducatrice vêtue de son voile noir jais m'accueille avec le sourire. Elle semble douce et gentille, la directrice par contre, elle me parle si fort que je crois qu'elle a un problème de surdité.

Ma tête qui flotte dans le cumin : WO là slaque de me hurler dessus. Arrête stp!

Elle a un handicap, un oeil qui dit merde à l'autre. Voilée, les orteils croches, coque-l'oeil, ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas une bonne éducatrice BON!

Une toute petite pitounette aux cheveux frisés comme un mouton me dévisage de la tête aux pieds.

Moi : Bonjour ma belle!

Elle : Silence.

- Coudons, j'ai pris 5 livres, ça se voit ou quoi?

La petite Léa, elle, dans son coin, morve encore du nez. Ça fait 5-6 fois que je vais porter mon fils à la garderie, elle coule du nez.

- MOUCHEZ-LA QUELQU'UN!

Vas-tu falloir que je vienne travailler ici pour m'occuper de ces enfants-là, me dis-je.

Je sors de là, laissant dans les bras d'une pure inconnue le trésor de ma vie, venu de mes entrailles. Il pleure et hurle pour ne pas que je m'en aille. Je fly aussi vite que l'éclair comme si j'avais fait un mauvais coup. Même la porte fermée, sur le trottoir, j'entends mon fils hurler.

Je file au parc jogger. J'ai pas pu faire plus de 12 minutes, ma tête flottait dans le cumin. Mes cheveux sentent encore le curry, l'ail, entoucas je pue dix milles à la ronde. YARK. J'espère qu'elles ne donneront pas de la bouffe épicée à Milàn là.

Je suis tellement pensive, que je m'arrête réfléchir sur un rocher. Je sais, je sais, vous me direz que c'est normal de s'en faire, que si ça ne va pas à cet endroit, je pourrai de changer de garderie. Ben oui, ça se trouve en un claquement de doigt une garderie. J'en ai trouvé une en 4 ans, super.

À bien y penser, non ce n'est pas normal de prêter nos enfants des heures durant à des étrangères. Je n'ai pas été à la garderie moi, mes amis du même âge non plus. On les envoie là pour retourner au travail, travailler en fou du matin au soir pour gagner des bidous pis s'acheter des choses inutiles. Évidemment pour payer les comptes et dl'a bouffe aussi, mais dans l'ensemble du superflu. Dans notre monde occidentalisé, on est comme devenus des automates fous, matérialisés à fond, ailleurs dans d'autres pays on trouverait qu'on est complètement dingues ici d'aller porter nos enfants chez des inconnus.

D'autres me disent : ben c'est comme ça qu'il va trouver sa force de caractère, il va se faire des amis. Voyons. J'ai du caractère moi et j'ai des amis, et je n'ai pas été gardée. Ce sont de belles excuses pour nous excuser nous-mêmes de ne pas être là pour eux la majorité des heures d'une journée.

En 2014, les gens qui peuvent avoir la chance de rester à la maison avec leurs enfants et prendre des cours ici et là pour les divertir, mais plus encore pour passer du temps de qualité avec eux dans la nature sont extrêmement choyés et chanceux. Le 3/4 des femmes avec qui je parle de ça, sont d'accord avec moi, mais on manque de moyens ou ou ne veut pas les prendre. On ne veut pas diminuer notre train de vie, on veut garder notre grosse maison, notre ti-terrain, notre grosse télé (ou 2 ou 3), notre char, nos sorties divertissantes. Si on coupait un peu, pourrions-nous garder nos enfants à la maison quelques mois/années de plus avec qu'un salaire? Tout coûte tellement cher. Il faut tout de même faire un sacré bon salaire pour que la maman ou le papa puisse avoir la joie de rester à la maison avec son enfant/ses enfants.

On jase là, je m'interroge. On peut même en débattre.

Oh tsé ton petit rencontrera des obstacles dans la vie, la garderie va le forger à foncer.

Voyons quossé ça encore. Il va bien finir par aller à l'école cet enfant-là, il rencontrera bien assez vite les difficultés de la vie. Être à la maison avec son enfant n'empêche pas de sortir et rencontrer d'autres marmots.

J'ai repris mon souffle, sortie de ma bulle puante et j'ai marché dans le parc un autre bon 30 minutes. J'ai pris de longues respirations et je suis rentrée écrire ce texte. Dans quelques minutes, je retourne chercher mon fils. J'aimerais qu'il m'accueille avec le sourire, heureux, rassuré. Ça viendra sûrement, je l'espère.

J'ai de la peine. C'est dur faire confiance à d'autres femmes qu'on ne connaît pas et qui passeront leurs journées complètes avec mon petit coeur pendant que j'irai travailler dans un job de bureau plate à mourir. À attendre, 8-9 heures durant que la cloche sonne pour enfin aller chercher notre enfant. Passer 1 heure ou 2 avec lui le soir avant le dodo. Cette vie infernale me donne le tournis.

Au revoir vous autres. Je pars chercher mon fils et l'amener se balancer au parc pour respirer le bon air et éventer son linge qui pue.

Ah oui et le serrer fort contre moi, lui dire que je l'aime et m'amuser avec lui avec des jeux propres sans morvelle. LOL!

Signée une maman pleine d'angoisse qui se questionne beaucoup!




mercredi 10 septembre 2014

1 h 30 de plénitude

Il aura fallu des heures pour s'y rendre. Plusieurs pas, je ne les ai pas comptés. Un pipi dans la brousse, de la sueur plein le front, un coup de soleil sur les épaules. On en aura vu des orteils de sandales laides, crochues, sales. On a vidé 2 litres d'eau pendant la marche. Je trouve les côtes un peu à pic. Nonobstant tous ces désagréments, je fais semblant que tout est parfait, je ne veux pas gâcher cette journée née juste pour nous deux.

Avant d'arriver au paradis, il faut aussi prendre le bateau. Avant de prendre le bateau, faut se rendre au bateau.

Moi : "Putain, en France y'a jamais de stationnement nulle part! Faut toujours se parker à des km de où on veut aller. Jm'ennuie de mon Québec."

Mon chum : "T'as vu le cave, il a carrément pris 3 places de parking pour garer son tacot?"

Je sue du front, du dessous de bras - heureusement que j'ai mis du déodo. Mes cheveux frisent c'est tellement humide. Je m'écarte du sujet.

- "Hey on a rien pris à bouffer, comme c'est là, l'heure du dîner arrive et ma chocolatine du matin est loin. Doit bien y avoir un stand à sandwichs jambon-beurre pas loin. Jambon-beurre, jambon-beurre, jambon-beurre. Je fais la moue.

Ah ben cibole, je vois le Ferry au loin, on y arrive enfin.

On s'arrête au simili dépanno de sandwichs jambon-beurre.

C'est en zozotant que la dame qui tient la sandwicherie me demande Ze que ZE veux.

- Un sandwich jambon-beurre svp. En fait, vous avez pas autre chose qu'au beurre-jambon?

- Dézolée madame, on a tout venduzz!

- Ah bon, ze vais vous prendre un sandwich jambon-beurre à 6 euros 50.

Putain c'est ben cher.

Viteeeee on va manquer le départ. On arrive à temps. Le ferry part et on est assis à côté de la sosie de Kim Kardasian. Faux cils, faux ongles, faux cheveux, faux seins énormes. Pffffff. Quossé ça, elle porte une chaîne autour de la taille, c'est laid bon.

Je la regarde tout le long de la traversée qui dure 10 minutes. Je demande à mon chum s'il la trouve belle. Il me dit que oui.

- QUOI? Tu trouves ça beau une fille toute refaite de même?

C'est là qu'il évite la question et se met à regarder la mer. Grrrrrrrr.

On arrive enfin à l'Île. Enfin bis. Elle est où la plage, dis?

Mon chum : "J'ai demandé au kiosque d'info, la plus belle se trouve à 45 minutes de marche!!!"

- Ostie st'une joke, j'ai les pieds en sang.

Mon chum : "La plus laide est à 10 minutes!"

- On s'en va direct à la plus laide!

10 minutes aura été 30 minutes. C'est pas si grave, on sait que bientôt on aura les pieds - en sang - dans le sable de la laide plage.

C'est dur, c'est long, pour une fille de 36 ans qui se bat pour en paraître encore 28. Je garde mon calme.

Et c'est là que j'aperçois la plage laide, c'est-à-dire un bijou de la nature, une eau claire, magnifique. Turquoise. Le paysage est à couper le souffle, je n'imagine même pas la belle plage. Je suis renversée par le décor qui se trouve devant moi. Presque en transe, je suis tellement contente d'avoir fait tout ce chemin pour voir ça que j'en ai les larmes aux yeux.

Y'a de beaux culs qui roulent sur la plage. Les maudites françaises n'ont pas de cellulite.

"Comment ça dont, elles bouffent full de charcuterie et de fromages?!!!", demandais-je à mon moi-même intérieur.

Et c'est sur cette pensée cellulitosophique que débuta notre 1 h 30 de plénitude. Seuls dans la mer, je n'y croyais pas. Deux fous en exaltation. J'ai presque envie de faire du monokini pour faire profiter ma joie à mes deux nouveaux tétés flasques d'après grossesse. Non, je n'ose pas, ça pourrait attirer les requins. Ah pis fuck, go!

Je me sens TELLEMENT bien. Vous savez, cet instant de bonheur qui dure si peu longtemps, le temps de se mettre à penser qu'on nage en plein bonheur justement. J'étais seule dans la mer, à l'Île de Porquerolles, accompagnée de mon bellâtre Tchèque. C'est pas magique ça. Bébé se fait garder. Je m'étend dans le sable et je me laisse échouer comme une baleine. Il vente à écorner les boeufs, mais le vent est chaud. J'adore cet instant.

- Ok, il est quelle heure? Il faut repartir, le retour sera long et faut être là pour l'heure du souper. Merde, déjà!

1 h 30 de plénitude pour des heures de route et de marche, mais, ce fut tellement revigorant.

À quand un prochain moment semblable?

La porte s'ouvre. Mon bébé s'avance à vive allure sur son petit camion, casquette sur le chou. Il ouvre les bras si grands, le plus grand possible. Il lâche un cri de joie.

Émue est bien peu dire. Je me suis ennuyée de lui et le papa aussi.

Tiens, je viens de vivre mon autre moment de plénitude :)














lundi 1 septembre 2014

Pétez pas ma bulle!

Hier soir, après souper, il faisait tellement doux dehors. Le vent était caresse. Les écureuils prévoyants enterraient déjà leur nourriture pour l'hiver. Le temps était chargé d'humidité. À elles seules, les tomates du jardin orangées perçaient le tableau gris.

J'étais assise sur mon petit balcon de derrière avec mon fils. Il jouait avec rien, il pointait du doigt tout ce qui bougeait : oiseaux, écureuils, les feuilles des arbres, les nuages ouatés.

J'étais bien dans mon monde.

Et le papa s'est infiltré doucement, en soufflant des bulles de savon dans les airs. La magie a opérée, mon chou était subjugué comme à chaque fois qu'on sort la machine à bulles. Suffit d'une bise soufflée pour faire jaillir du bonheur savonné.

Fasciné, ébahi, transporté.

À voir mon garçon dans cet état absorbé, j'ai pris tout plein de photographies avec mes yeux.

J'ai supplié intérieurement tout ce que j'ai pu de ne pas venir péter ma bulle! Nos bulles!


mardi 26 août 2014

Nicole, aide-moi!

Je me surprend parfois à me tenir le dos courbé. Quand je m'en rends compte, je me dis que là ça ne va pas, qu'est-ce qui cloche avec moi, pourquoi est-ce que j'adopte cette posture et c'est là que je me redresse, que je gonfle les poumons, que je prends une grande respiration et que je reprends confiance un petit peu...

Je manque d'élégance parfois, dans ma posture et tout cela est totalement en lien avec ma confiance en moi. J'aimerais avoir le port altier de Nicole Kidman, marcher avec assurance sur le tapis rouge de la vie et ne pas osciller sur mes talons hauts, ne pas avoir besoin de me rentrer le ventre, de penser à mes tâches de grossesse, au fait que je suis moins si et moins cela, que je n'ai pas la carrière dont j'aurais souhaité, etc. Comment fait-elle pour dégager cette aisance? Même si tout va mal pour elle, je suis certaine que rien ne paraîtra dans sa démarche, car elle assure, c'est une icône, elle fait tourner les têtes. Je me demande si elle pleure avec élégance chez-elle.

Je suis davantage élégante dans mes actes envers les autres. J'aime aider autrui, je suis une passionnée du 'faire plaisir' à l'autre, je suis aimable et je suis souriante, ça c'est mon élégance à moi. Je suis drôle aussi, je pense, enfin... Je me fais rire moi-même, c'est peut-être pas si bon signe que ça finalement hahaha. Je me demande si Nicole Kidman est drôle?!

Mon corps parle un langage et je me rends compte que depuis que la trentaine a sonnée il y a quelques années, mon corps dénote beaucoup de timidité, de non confiance. Dans quel livre on apprend l'assurance? Sur quel lien Internet on trouve son équilibre?

Je me sens pleine de superflu, c'est peut-être pour ça que je ne suis pas aussi élégante. Superflu dans le sens où je jalouse parfois, j'envie, je mange trop, je me fâche pour de petits riens, j'angoisse. Je ne suis pas encore une mer tranquille et calme.

J'ai envie de tranquillité dans mon être et quand je prends le temps de respirer doucement, je la sens s'installer. Mais j'oublie trop souvent de le faire, à force de stresser pour des conneries. Être détendu, ça doit tellement être rassurant et pur comme état d'âme. J'y travaille très fort. Mon adversaire sent une main ferme quand je serre la sienne, même si parfois j'ai la main tremblante le soir chez-moi.

L'esprit libre, c'est possible?

J'ai le coeur franc et sincère. J'ai ça de vrai en moi. Suffit désormais de redresser le dos et le menton.




mercredi 6 août 2014

Toute vérité...

Je ne vous cacherai pas qu'à vouloir parfois être trop honnête, j'ai souvent été blessante. Quand tu ressens le regret d'avoir dit quelque chose à quelqu'un après lui avoir dit, c'est peut-être pas bon signe. Pour moi, dire la vérité a toujours été un gage d'amitié, de liens tissés serrés avec la famille, de bonne entente avec mes collègues de travail. Aujourd'hui, avec un peu plus de maturité, j'ai compris qu'être trop franche n'est peut-être pas la solution.

Par contre, je ne suis pas de celles qui aiment s'écrier : MOI LA LA QUAND J'AI QUELQUE CHOSE À DIRE JE LE DIS EN PLEINE FACE. Y'a des limites à vouloir tout dire, la franchise peut rapidement devenir mesquine et hautaine. Voire méchante. Se taire vaut parfois de l'or. Se tourner la langue 7 fois avant de parler aussi.

Il y certaines choses qui se disent, d'autres non. Une amie vous demande si sa nouvelle coupe de cheveux lui va bien. Vous trouvé ça affreusement laid. Apprendre à mesurer la portée de sa réponse est un art. Vaudrait peut-être pas lui répondre : "C'est crissement laid ta coupe court, tu as l'air d'une mémère de 70 ans. Ça ne te va pas du tout", et ce même si vous le penser vraiment.

J'ai une connaissance dans ma vie qui prend un malin plaisir à dire aux gens qui l'entourent :
- Tu as vraiment pris du poids, tu es gros.
- Tu as la face pleine de boutons, fais quelque chose!
- Tu as vraiment l'air fatigué, tu as vieilli!
- Ça ne te va pas du tout ton t-shirt, on voit tes bourrelets dedans!
- Tu es nul en peinture.
- Tu n'es rien, ton travail ne vaut rien, tu aurais pu devenir bien mieux. (Comme si le travail qu'on fait nous définit en tant qu'être).

À ce niveau, se dire franc est plutôt de la bêtise. La diplomatie n'a pas été inventée pour les cons. Il faut juste savoir manier la conduite. Je pense même qu'il y a des vérités plus sournoises, qui font du mal plus que des mensonges.

Il y a des gens qui manquent de tact, carrément.
"Aimes-tu ma nouvelles robe? T'en pense quoi sur moi"
- Vraiment pas, ça ne te va pas du tout la taille empire. Tu parais large là-dedans.

Pourquoi plutôt ne pas répondre : Ce n'est pas vraiment mon style, mais si tu aimes et que tu te sens bien dedans, tu l'as feras resplendir :)

Tout vérité n'est pas bonne à dire. J'y ai goûté lorsque certaines personnes se sont permises d'aller trop loin dans leurs remarques envers moi. J'ai aussi déjà été trop loin dans la vérité venin. J'essaie de me corriger, d'utiliser la bonne dose, car blesser les gens pour blesser les gens, ça ne fait pas partie de ma valise de vie.

Ce qui n'empêche pas qu'il y a des vérités qui doivent être dites. Je ne t'aime plus. Je t'ai été infidèle. Je t'aime. T'es un connard.

Pour vous, ça va jusqu'où la vérité?




lundi 21 juillet 2014

Toucher la nature

Quand ça ne va pas et que tout me paraît noir, que je sens que le gouffre n'est pas bien loin, je m'accroche souvent à la nature pour faire le plein.

Je ne suis pas trop de celles qui iront se faire faire une nouvelle tête chez le coiffeur, aller m'acheter 500 $ de linge, ou encore se vider un 2 litres de crème glacée en pleurant sur le divan (quoique une bonne poutine remonte tjrs le moral). Oui je pleure, certes, mais je prends mes sandales ou mes bottes d'hiver et je déguerpis dans la nature.

C'est là que je respire du positif, que la verdure qui m'entoure me redonne de l'espoir (couleur de l'espérance), c'est là aussi que je souffle un peu. Y'a pas grand monde pour m'y voir pleurer ou esquisser un sourire, peut-être juste les petits oiseaux et les fourmis, ou les ours.

C'est souvent la rivière qui accueille mes larmes, peut-être que ça la rafraîchit finalement. C'est souvent le ciel et les nuages qui voient mon regard perdu quand je suis couchée sur le dos dans l'herbe.

C'est souvent les bancs de parc qui entendent mes histoires et mes tristesses. C'est souvent les sentiers qui ressentent mes pas, quand je marche doucement ou que je cours pour me défouler.

Toucher la nature, j'ai appris à le faire. Juste prendre une branche de lilas et l'amener vers mon nez, c'est du bonheur pur. Enlever ses chaussures pour marcher pieds nus dans l'herbe ça enlève de nombreux kilos sur les épaules. Se coucher sur une table de pique-nique ou sur le tapis vert et regarder bouger les feuillus ou les ouates en lapin, ça te revigore un esprit encore plus que les antidépresseurs ou une boîte de chocolats.

Entre l'envie et le regret, quoi de plus magique que de se tremper la nuque dans l'eau fraîche d'un lac. Chaque fois, c'est comme si je me sentais transporter dans un autre monde, là où les soucis n'existent pas.

On passe notre vie à prendre des chances. Dans tout ce que l'on entreprend, sait-on vraiment si ça fonctionnera. Il n'y a rien dont on est sûr, mais la nature, elle, malgré qu'elle soit indomptable, est un lieu de ressourcement indéniable.

Quand on est seul, entre parenthèses, et qu'on a besoin de respirer plus doucement, de faire rentrer l'air qui n'étouffe pas, c'est le temps d'aller découvrir les adjectifs de la nature. Enfin pour moi. J'en reviens pleine de conscience, après avoir maîtrisé l'art du ricochet en lançant quelques minutes de mon échappatoire, des roches à l'eau.




lundi 14 juillet 2014

Merci de m'avoir tenu la main

On apprend parfois des nouvelles sur les tableaux publicitaires, aux nouvelles, par la poste, par texto... ou encore comme il m'est arrivé la semaine dernière, sur une télévision dans une clinique médicale. Un coup de poing en plein front. 

Je suis restée bouche-bée, rapidement une larme à l'oeil s'est installée. Je venais d'apprendre le décès d'une médecin qui m'a tenu la main dans un moment très difficile lors d'un passage obligé (grossesse qui s'est malheureusement interrompue) à la clinique Morgentaler de Montréal.

Madame Francine Léger a passé un court moment dans ma vie, un peu plus de trois mois, mais ses qualités humaines sont restées présentes en moi. 

Je voulais lui dire au revoir ici, pour que vous puissiez prendre le temps de lire qui elle était et pour quelle cause elle se battait.

http://www.lapresse.ca/actualites/passages/201406/04/01-4772688-dre-francine-leger-1958-2014-une-passion-pour-lhumain-derriere-le-patient.php

Parfois, on rencontre des gens qui traversent notre route pour le meilleur et pour le pire. Madame Léger a su sécher mes pleurs l'espace d'un temps, et prendre soin de moi à un moment pénible de ma vie. Je veux la remercier de tout coeur. 

Le cancer est une bibitte effroyable. Docteur Léger a été dévoué à son travail toute sa vie, quel bel exemple de courage et d'engagement.

"Un mois avant son décès, elle travaillait encore à la clinique Morgentaler de Montréal. «Elle a caché son inconfort jusqu'à la fin. Sa dernière intervention concernait une patiente sans-papiers. "

Merci à vous et reposez-vous bien.







lundi 7 juillet 2014

Bien-être fraîcheur



Chaque été, il y a une chose que je me languis de faire, c'est de plonger l'orteil dans un lac propre et frais. Quand j'étais plus jeune, bien qu'il était à deux pas de chez-moi, le fleuve Saint-Laurent était déjà trop pollué pour m'y tremper les pieds, alors on s'arrosait à la ose. On se lançait des ballounes d'eau. Pis on riait fort quand ça éclatait. Vers les 19-20 ans, je me trempais de tout mon long dans la rivière à St-O (Saint-Onésime). Quoi de mieux, après une virée au cognac, que d'aller se revigorer l'esprit dans une rivière avec des amis. C'était ça le bonheur à l'époque. S'asseoir sur les rochers, nager entre potes et se demander tout un après-midi durant ce que nous allions souper le soir et chez-qui on allait faire les grillades. Et rebelote, la routine de la fiesta recommençait de plus belle. Maintenant, les choses sont différentes.

Puis, j'ai connu l'océan, la Méditérannée et les lacs. Rien de tel que la fraîcheur des lacs du Québec et son apaisement silencieux. Entourés d'arbres majestueux, de cette verdure tellement rassurante, se baigner dans ces eaux c'est un véritable bonheur.

Du lac s'élève un chant énigmatique. Un miroir à porter de main pour regarder la belle vie qu'on est entrain de vivre malgré certains tracas. Le quartier des affaires est bien loin, le stress quotidien aussi. Aux abords d'un lac, on se surprend toujours à respirer le ti-vent frais qui vient avec le décor. On se dit toujours : maudit qu'on est bien.

L'oxygène y est tellement pur, presque insoutenable tellement on n'y est pas habitué. Ça respire le vrai, ça respire le grand, le fort, le naturel, le bien-être.

Pieds nus, en caleçon, en bikini ou tout nu, s'y perdre est totalement abracadabrant.

L'éclat féérique des lacs est encore plus beau que toutes les eaux turquoises du monde. Il y a dans ces eaux quelque chose qui ne s'explique pas. Comme un son sourd au-dedans de notre être.




* Malgré tout, j'irais bien me baigner en Polynésie française :)

dimanche 29 juin 2014

Le paradis est ici!

C'est l'enfer parfois aussi.

"Le paradis terrestre est où je suis" a dit Voltaire.

Je ressens cette maxime tellement souvent depuis que j'ai mis au monde mon petit bonhomme. Je vous écris ça pas pour vous faire chier, au contraire, j'écris juste ça pour confirmer que parfois le paradis est juste là, maintenant. Pour vous aussi je suis sûre. Tsé, le paradis à l'état pur.

Quand il se présente, ce petit paradis, je mords dedans comme dans une pomme. Je l'embrasse et je lui souris. Vous savez le sourire qui s'affiche sur vos lèvres comme par enchantement. En vélo, sur le Mont-Royal, y fait beau, petit vent doux : sourire enchanteur. Pique-nique avec votre petite amie, assis sur une nappe carottée, sandwich délicieuse : sourire merveilleux.

C'est pas rien vivre au paradis, imaginez, c'est s'arroser avec la ose dans le jardin. C'est faire valser le tuyau pour que les gouttelettes tombent doucement du ciel et voir rire son bébé à gorge déployée. Quand on est au paradis, il y a aussi mon fils qui mange avec envie ses fraises et ses framboises et qu'il goûte avec ses petites lèvres à ma crème glacée.

Hier, j'ai aussi visité un paradis chez une amie. Avec ses deux enfants qui étaient là, à fabriquer des bracelets, à jouer dans la piscine, à lâcher des pets en coeur, à manger avec envie des légumes, à jouer avec leurs petits hamsters. Puis nous, en robes d'été sur la terrasse, on se buvait un vin qui pinote.

Chez-nous, parfois, on est assis au parterre de la vie. Pas toujours, je vous rassure. On est parfois au balcon. Mais quand le paradis est là, j'embarque dessus comme sur un tapis volant.




mardi 24 juin 2014

C'est une langue belle

Je suis fatigante avec ce petit texte-là. J'ai écrit ça y'a plus de dix ans. Je le publie chaque année. Je le trouve toujours d'actualité, surtout le jour de la Saint-Jean.

Je n'ai pas grand chose à y ajouter, seulement que j'aime mon pays - qui n'en est pas encore un, mais qui je l'espère le deviendra un jour. Je me sens bien ici, j'aime mes 4 saisons et je ne voudrais pour rien au monde, vivre ailleurs que chez-nous : au Québec. 

C'est une langue belle

Elle a l’odeur des genets, des lilas, des marguerites et du blé. Elle est la fraise, la framboise, le bleuet, la cerise sur le gâteau. Elle est la macédoine des meilleurs légumes et sucrée comme le sirop d’érable. Ses fragrances sont multiples, son arôme est envoûtant. Elle enivre de ses parfums. Elle a le goût des vins les plus gouleyants, des mets les plus épicés. Le goût du calisson, du chocolat, du nougat, de la dragée. 

Elle câline notre ouïe, enflamme les discours, brave les défaites, embrasse nos interprètes et caresse notre histoire. Elle allume les brasiers déjà éteints et sillonne nos idéaux…

Notre langue défit les tempêtes, traverse les océans, explore de nouvelles terres, subjugue les visiteurs et séduit le monde entier. Elle a une incommensurable conscience, un appétit pantagruélique de resplendir, une authenticité solennelle, une nature diversifiée, une détermination sans borne. Elle réalise les vœux, émeut petits et grands, dessine les rêves et récolte des heureux. Elle subsiste après les orages et réchauffe les cœurs.

Elle rend ivres les plus suspects, façonne l’éducation, décore les maisonnées, peint les plus célèbres tableaux, vulgarise les opinions, suscite l’intérêt. Elle met en colère, elle fait frémir la dulcinée et fait rougir des joues, multiplie les jaloux, crée des fous rires, fait couler des larmes, chante la pomme et provoque des débats.

Notre langue, ce sont les paroles de Vigneault, Leclerc, Charlebois, Piché, Ferland. Ce sont les écrits de Robert Lalonde, Marie Laberge, Réjean Ducharme, Anne Hébert. Notre langue, ce sont aussi les facéties de Stéphane Rousseau, Louis-José Houde, Yvon Deschamps. Notre langue est également poétique, elle politise et s’interroge.

Elle est partout, en ondes, tapissée sur les murs, imprimée et distribuée. La langue est derrière soi, devant nous, loin devant. Elle est dans notre assiette, sous l’oreiller, sur de nombreux canapés. La langue, notre identité. Elle est l’essence même de la liberté, de nos choix, de notre destinée. La langue : porte-voix, porte-parole, porte-musique, porte-bonheur.

Notre langue, on l’apprivoise, on y goûte, on l’adopte, on la ressent. Elle est une part entière de nous, de vous et moi. Le miroir de notre société. Elle a vécu, vit et vivra…
Patrimoine, trésor, richesse…
Vous et moi…

dimanche 22 juin 2014

DREAM


« On croit que les rêves, c'est fait pour se réaliser. C'est ça le problème des rêves : c'est que c'est fait pour être rêvé. »
                                                                             - Coluche

Tsé se lever le matin et se dire qu'on aurait tant aimé que notre rêve soit réalité. Ça vous arrive parfois? Certaine que ça vous est déjà arrivé, parce que oui ça arrive qu'on ne veuille pas qu'un cauchemar soit réel, mais il y a aussi de ces rêves que l'on voudrait ne jamais voir finir.

Étendu sur une plage au sable blanc immaculé. Le ciel est bleu azur, le cocktail est le plus plus plus meilleur. Et là, s'amène THE ONE, la plus plus plus belle des brésiliennes à la peau mate et au corps de naïade. Elle déambule vers vous (les mecs), vous dire que VOUS êtes l'homme de sa vie et qu'elle est prête à vous épouser sur le champs. Ahhhhhhhhhhh trop bien de tromper votre femme dans ses rêves n'est-ce pas? En plus, la brésilienne, ELLE, ne s'invente pas de "faux" mal de tête pour ne pas faire l'amour. Elle se donne à 110 % aussi facilement qu'un jello qui pogne. 

Hugh Jackman, Bradley Cooper ou Jude Law, peu importe, celui qui nous invitera à danser au bal des célébrités sera le prince de votre nuit (les filles). En plus, LUI, quand il fait un clin-d'oeil, il ne ressemble pas à coquel'oeil. Il est galant, ne porte pas de boxers usés, il paie l'addition sans rechigner, il ne fume pas, vous ouvre la porte, il prend soin de vous dire que vous êtes belles sans que vous ayez à vous démener pour vous le faire dire. Ahhhhhhhhh!

Putain, j'ai gagné à la loterie. 8 millions de dollars. C'est là que les folies commencent. Tiens, je vais gâter mon père et ma mère, eux qui l'ont pas eu facile. Et pour ma soeur, les cadeaux vont revoler. Je vais l'inviter avec moi pour un méga voyage hot là où la plage est turquoise. On va se boire des drinks ensemble et on va aller danser toute la nuit à se faire valser la robe d'été sur la piste de danse. On va se payer une séance magasinage majestueuse et pourquoi pas des journées entières au spa. Avec mon amoureux, on va s'offrir le luxe de ne plus travailler, de voyager, de s'acheter un petit havre en nature. On va faire l'amour un peu partout sur notre terrain, car il sera grand, entouré de fleurs, de jolis arbres, d'un spa, d'une piscine creusée et de chaises longues confortables. Ça va sentir bon, pas l'asphalte refaite à 40 degrés. Y'aura un lac cristal où il fera bon se baigner tous nus. Plus besoin de faire des boulots qu'on n'aime pas. On va se lever doucement le matin et on va s'aimer jusqu'à la nuit tombante. 

La lamborghini noire aux caps de roue bleutés ce sera à vous. PAF! Et que le rêve perdure des heures pour vous y promener sur une route infinie. Assis sur des sièges en cuir qui sentent le neuf, vous y êtes mieux que dans votre vieux La-Z-boy. Vous ne voulez plus jamais vous réveiller. Même votre bandage de pisse qui vous tourmente n'aura pas le dessus sur ce rêve génial. 

... 

Votre maman est de retour pour une journée. Elle est descendue des étoiles juste pour vous dire qu'elle vous aime, qu'elle vous protège de là-haut et qu'elle est vraiment bien avec ses amies à danser sur les nuages. Vous aimeriez que votre nuit dure toujours... Elle est belle comme le jour, douce, elle vous caresse la joue, vous prend dans ses bras, elle vous conseille de profiter de chaque instant et vous cuisine ces petites galettes que vous aimiez tant. 

Vous avez retrouvé l'usage de vos jambes. Elles vous permettent de faire tout ce que vous voulez, mais quel bonheur de juste les croiser, de les regarder bouger... de marcher sur elles. Dans votre rêve, l'accident n'a jamais eu lieu. Il a été évité. Votre rêve vous permet même de sentir les chatouillements dans vos mollets. Quand le réveil nous extirpe de ce rêve, c'est un dur retour à la réalité. Il a été court, mais tellement ressenti.

...

Je vous souhaite une nuit de rêves. De petits rêves. Pour qu'ils puissent se réaliser. Enfin, peut-être pas dans la réalité, mais au cours de votre nuit. Retrouver un être cher, faire l'amour avec une déesse, remporter le gros lot, sentir vos jambes... Ce rêve ne sera peut-être plus là au réveil, mais vous l'aurez vécu pour vrai, dans les bras de Morphée. Alors portez-lui une attention particulière, et appréciez-le, il vous révèlera peut-être un secret, vous rendra heureux une nuit durant. 

Bonne nuit! XX