vendredi 24 janvier 2014

Mon ciel


Il est goûteux quand je croque une fraise sucrée ou que je dévore une tarte à la lime.

« Ça goûte le ciel », comme le chante si souvent ma meilleure amie lorsqu’elle embrasse un tartare.

J’ai l’impression qu’il me comprend, surtout ces temps-ci. Qu’il pleure lorsque je m’isole et qu’il me sourit lorsque je rayonne.

Il me regarde sans relâche, qu’il soit noir, gris, bleu ou rosé. Il s’émeut facilement, d’une nature à l’autre. Il accepte ses amis les nuages, sans jalousie, il partage son espace, sans contredit.

Il accueille aussi le soleil, peut-être trop rarement, il l'héberge avec joie. Entre le bleu azur et le jaune bouton d’or qui s’entrelacent, ici, les sourires se multiplient.

Quand je te regarde, couchée dans l’herbe, ma tête sur l’épaule de mon épris ou encore, seule, assise là où je le peux, j’aimerais te toucher, pour sentir ta vulnérabilité. Autant tu sembles doux, autant parfois tu me fais peur. Quand tu sors tes griffes électrisantes et ton tonnerre qui tousse, je crains tes émotions ravageuses.

Quand tu es gris même blanc et que tu laisse tomber des larmes de métal qui se cristallisent au sol, ça me rend plutôt songeuse, j’hiberne parfois. Puis, quand tu deviens lilas, orange ou rosé comme le bon vin léger de la Provence, tu enivres mon cœur et fais exploser ma personnalité.

Quand les beaux jours font places aux jours plus fiels, certains te détestent. Ils devraient plutôt y reconnaître ta tristesse ou ton besoin de pleurer. Mais sèche vite tes pleurs, car la folie des malheureux ici-bas est capricieuse. Ça risque de les rendrent encore plus désespérés qu’ils ne le sont. Plus ton « ciel est dégagé », plus l’humain est heureux. Pourtant, ils ne devraient pas juste compter sur toi.

Puis, quand tu sors ta robe noire, brillante de milles étoiles, je sais que tu vas danser… Et nous aussi. C’est l’heure des sorties, des enivrements, des ébats, des rêveries.

Te contempler me donne des ailes et j’aimerais bien voler dans tes bras.