mardi 29 septembre 2015

Je croque une pomme. Ah comme elle est bonne, meilleure qu’une gomme…



31 degrés avec humidex aujourd’hui, 12 degrés demain. Y’a juste au Québec qu’on voit ça. Pas de bas un jour, un polar s’ul dos l’autre. Le soleil se couche plus tôt, avec la luminosité des journées qui s’efface, je ne sais pas pour vous, mais mon sourire se fane un peu aussi. Malgré tout, j’aime l’automne et son air enfin respirable. Ça sent moins l’asphalte brûlée, les poubelles fétides et les dessous de bras malodorants. Je sais, je sais, l’odeur des fleurs va nous manquer et celui des BBQ aussi. 
C’est quand tu vois qu’il n’y a plus de petites tomates dans le jardin que tu comprends que la prochaine phase sera celle des citrouilles. Les fleurs défraîchies, les écureuils en pleine mission pré-hivernale, on se voisine moins parce qu’on commence à se les geler un peu, y’a du givre sur le top du char le matin, la saison change dans sa grande splendeur. Belle aussi, plus orangée que vert gazon, mais tout aussi magnifique… à sa façon. 

Qui dit temps frisquet, dit casse-tête pour s’habiller le matin : robe ou pantalon, robe sans collant ou avec collant, veste ou non. Non, pas une tuque tusuite! On se montre le bout des orteils avec une fin de vernis estival ou on enfile une chaussure fermée? Que de dilemmes, pire que pour qui on décidera de voter. Pour ceux qui voteront. 

Tic-tac-tic-tac, le temps passe à vive allure sur ma vie. Mon été, je ne l’ai pas vu passer. Je pense que ce fut le plus expéditif d’entre tous. Pis ce temps qui passe laisse des traces sur mon corps, dans ma tête pis dans mon cœur. Dans nos mémoires. Je ne sais pas si j’ai eu une illumination venue d’ailleurs, mais j’ai réalisé dernièrement à quel point ce temps qui file ne reviendra pas. Et qu’il faut en profiter. Je le sais, tous les gourous et Denis Monette de ce monde nous le disent, mais quand arrive de gros et grands changements dans ta vie, c’est là que le temps te criss une volée en pleine face et te crie : Réveilles Bazouelle!!!

À l’aube de mes xx balais (je laisse sous la coulisse mon jeune âge haha), j’ai vécu une année forte en rebondissements, en événements intenses, en changements nombreux, en nuits plus qu’écourtées, en microbes fourmillants, en fatigue incommensurable. Mais je suis encore là, pas droite comme une barre, je penche d’un côté comme de l’autre, mais je suis là et j’avance. Ça sent le pain aux bananes dans le four parce qu’entre rebondissements, en événements intenses, en changements nombreux, en nuits plus qu’écourtées, en microbes fourmillants, en fatigue incommensurable, j’ai fait cuire ça à 350 sur la grille du bas. Ça va tellement vite que je réussi à faire mille tâches à la fois : vider le lave-vaisselle, faire un lavage de noir, moucher le petit et faire un saumon citron-gingembre. Là-dedans je lui ai servi du lait, j’ai lavé 2-3 assiettes dans le fond de l’évier, j’ai répondu à ma mère et j’ai texté une amie. Le soir venu, après le bain à la camomille ou la douche expéditive, je ressemble à une loque humaine en tenue disparate. Pas besoin de costume d’Halloween, un coup de peigne fin pour me crêper le couvre-chef, vêtue de noir de la tête aux pieds, Mommy is right there! Ça me coûtera pas cher en maquillage, j’ai déjà le contour des yeux mauve.
  • Ça sent le bœuf bourguignon qui se laisse accommoder, dans mijoteuse. J’ai eu le temps de faire ça aussi. 
Une MACHINE!

Soit je suis anormale, soit bionique. Je suis la femme bionique. Oui, c’est ça, je viens enfin de mettre le doigt dessus. Je vis tellement de choses, je fais tellement de trucs, tout ça sans dormir, je ne sais pas comment je fais. L’automne débarque et j’avance essoufflée. Est-ce que c’est comme ça pour vous aussi? Je commence sérieusement à me demander si je ne devrais pas m’en aller éleveuse de moutons dans les Alpes françaises. Pourquoi pas. Ben quoi, se raser le poil des jambes ou la laine des moutons!?
Hey, quel gentleman qui vient de m’ouvrir la porte pour sortir du Complexe où je travaille. Merci monsieur! Son sourire égal bonté. Ça fait du bien, dans un monde où les cris de détresse sont devenus comme du son ambiant. J’en reviens encore au marathon d’automates que je vois chaque matin et soir dans cette course folle à la performance. J’en fais vraiment une intoxication. 

Je veux juste être bien dans mon cocon. Si ce n’est plus tant possible de l’être ailleurs. Mon cocon étant mon corps, ma tête, mon cœur. Respirer doucement, voyager plus, travailler moins, m’amuser et rire de bon cœur avec mon fils, prendre le temps de vraiment goûter à mon bœuf bourguignon pour y savourer le bouquet et réaliser une mini to do list qui me rendra heureuse. Parce que je le suis, certes, mais qu’on ne se donne pas toujours le temps de s’arrêter pour apprécier son petit (grand) bonheur. 

Pis les pommes sont bonnes à l’automne! 

Je croque une pomme. Ah comme elle est bonne, meilleure qu’une gomme cette bonne pomme!