lundi 21 juillet 2014

Toucher la nature

Quand ça ne va pas et que tout me paraît noir, que je sens que le gouffre n'est pas bien loin, je m'accroche souvent à la nature pour faire le plein.

Je ne suis pas trop de celles qui iront se faire faire une nouvelle tête chez le coiffeur, aller m'acheter 500 $ de linge, ou encore se vider un 2 litres de crème glacée en pleurant sur le divan (quoique une bonne poutine remonte tjrs le moral). Oui je pleure, certes, mais je prends mes sandales ou mes bottes d'hiver et je déguerpis dans la nature.

C'est là que je respire du positif, que la verdure qui m'entoure me redonne de l'espoir (couleur de l'espérance), c'est là aussi que je souffle un peu. Y'a pas grand monde pour m'y voir pleurer ou esquisser un sourire, peut-être juste les petits oiseaux et les fourmis, ou les ours.

C'est souvent la rivière qui accueille mes larmes, peut-être que ça la rafraîchit finalement. C'est souvent le ciel et les nuages qui voient mon regard perdu quand je suis couchée sur le dos dans l'herbe.

C'est souvent les bancs de parc qui entendent mes histoires et mes tristesses. C'est souvent les sentiers qui ressentent mes pas, quand je marche doucement ou que je cours pour me défouler.

Toucher la nature, j'ai appris à le faire. Juste prendre une branche de lilas et l'amener vers mon nez, c'est du bonheur pur. Enlever ses chaussures pour marcher pieds nus dans l'herbe ça enlève de nombreux kilos sur les épaules. Se coucher sur une table de pique-nique ou sur le tapis vert et regarder bouger les feuillus ou les ouates en lapin, ça te revigore un esprit encore plus que les antidépresseurs ou une boîte de chocolats.

Entre l'envie et le regret, quoi de plus magique que de se tremper la nuque dans l'eau fraîche d'un lac. Chaque fois, c'est comme si je me sentais transporter dans un autre monde, là où les soucis n'existent pas.

On passe notre vie à prendre des chances. Dans tout ce que l'on entreprend, sait-on vraiment si ça fonctionnera. Il n'y a rien dont on est sûr, mais la nature, elle, malgré qu'elle soit indomptable, est un lieu de ressourcement indéniable.

Quand on est seul, entre parenthèses, et qu'on a besoin de respirer plus doucement, de faire rentrer l'air qui n'étouffe pas, c'est le temps d'aller découvrir les adjectifs de la nature. Enfin pour moi. J'en reviens pleine de conscience, après avoir maîtrisé l'art du ricochet en lançant quelques minutes de mon échappatoire, des roches à l'eau.




lundi 14 juillet 2014

Merci de m'avoir tenu la main

On apprend parfois des nouvelles sur les tableaux publicitaires, aux nouvelles, par la poste, par texto... ou encore comme il m'est arrivé la semaine dernière, sur une télévision dans une clinique médicale. Un coup de poing en plein front. 

Je suis restée bouche-bée, rapidement une larme à l'oeil s'est installée. Je venais d'apprendre le décès d'une médecin qui m'a tenu la main dans un moment très difficile lors d'un passage obligé (grossesse qui s'est malheureusement interrompue) à la clinique Morgentaler de Montréal.

Madame Francine Léger a passé un court moment dans ma vie, un peu plus de trois mois, mais ses qualités humaines sont restées présentes en moi. 

Je voulais lui dire au revoir ici, pour que vous puissiez prendre le temps de lire qui elle était et pour quelle cause elle se battait.

http://www.lapresse.ca/actualites/passages/201406/04/01-4772688-dre-francine-leger-1958-2014-une-passion-pour-lhumain-derriere-le-patient.php

Parfois, on rencontre des gens qui traversent notre route pour le meilleur et pour le pire. Madame Léger a su sécher mes pleurs l'espace d'un temps, et prendre soin de moi à un moment pénible de ma vie. Je veux la remercier de tout coeur. 

Le cancer est une bibitte effroyable. Docteur Léger a été dévoué à son travail toute sa vie, quel bel exemple de courage et d'engagement.

"Un mois avant son décès, elle travaillait encore à la clinique Morgentaler de Montréal. «Elle a caché son inconfort jusqu'à la fin. Sa dernière intervention concernait une patiente sans-papiers. "

Merci à vous et reposez-vous bien.







lundi 7 juillet 2014

Bien-être fraîcheur



Chaque été, il y a une chose que je me languis de faire, c'est de plonger l'orteil dans un lac propre et frais. Quand j'étais plus jeune, bien qu'il était à deux pas de chez-moi, le fleuve Saint-Laurent était déjà trop pollué pour m'y tremper les pieds, alors on s'arrosait à la ose. On se lançait des ballounes d'eau. Pis on riait fort quand ça éclatait. Vers les 19-20 ans, je me trempais de tout mon long dans la rivière à St-O (Saint-Onésime). Quoi de mieux, après une virée au cognac, que d'aller se revigorer l'esprit dans une rivière avec des amis. C'était ça le bonheur à l'époque. S'asseoir sur les rochers, nager entre potes et se demander tout un après-midi durant ce que nous allions souper le soir et chez-qui on allait faire les grillades. Et rebelote, la routine de la fiesta recommençait de plus belle. Maintenant, les choses sont différentes.

Puis, j'ai connu l'océan, la Méditérannée et les lacs. Rien de tel que la fraîcheur des lacs du Québec et son apaisement silencieux. Entourés d'arbres majestueux, de cette verdure tellement rassurante, se baigner dans ces eaux c'est un véritable bonheur.

Du lac s'élève un chant énigmatique. Un miroir à porter de main pour regarder la belle vie qu'on est entrain de vivre malgré certains tracas. Le quartier des affaires est bien loin, le stress quotidien aussi. Aux abords d'un lac, on se surprend toujours à respirer le ti-vent frais qui vient avec le décor. On se dit toujours : maudit qu'on est bien.

L'oxygène y est tellement pur, presque insoutenable tellement on n'y est pas habitué. Ça respire le vrai, ça respire le grand, le fort, le naturel, le bien-être.

Pieds nus, en caleçon, en bikini ou tout nu, s'y perdre est totalement abracadabrant.

L'éclat féérique des lacs est encore plus beau que toutes les eaux turquoises du monde. Il y a dans ces eaux quelque chose qui ne s'explique pas. Comme un son sourd au-dedans de notre être.




* Malgré tout, j'irais bien me baigner en Polynésie française :)