mercredi 29 avril 2015

Renouveau

Ahhhhhhhhh qu'il est bienvenu ce temps de renouveau, on n'y croyait presque plus. Quelques bourgeons qui naissent ici et là et qui n'attendent qu'un peu plus de chaleur pour éclore. À chaque année, mes premières marches printanières me poussent à réfléchir sur ma vie, sur mon intérieur, sur mes sens, mes sentiments, mes états d'âme. J'ai toujours les mêmes interrogations, est-ce à dire que je n'évolue pas, que je fais du surplace, que je ne m'améliore pas? Quoiqu'il en soit, la nature est toujours là pour nous rappeler qu'on est si petit à côté d'elle et si fragile aussi.

J'écoute ce que les gens me disent, je regarde ce qu'ils deviennent, je ressens leurs angoisses, leurs peines, leurs joies. Je reste attentive aux autres et ça, ça ne change pas. Parfois j'ai l'impression de me faire dépasser par tout le monde, justement parce que j'analyse trop, je me pose trop de questions, trop attentionnée peut-être que je me perds dangereusement. Est-ce un signe d'intelligence, de l'envie, de la lassitude, de la critique gratuite, de la bonté, de la lâcheté?

Chaque été, je pense laisser mon emploi pour devenir crémière dans un petit stand à crèmes glacées. Je serais tellement heureuse là, à rendre heureux les enfants, les adultes qui se délectent l'espace d'un moment. Leur faire les meilleures glaces en ville, prendre le temps de partager, de rire, de voir les gens se réconforter à travers leur saveur favorite. Puis, je reviens sur terre, la terre des condamnés.

Il faut faire des choix. Est-ce que ce serait si pire que ça, gagner quelques pécules, mais être plus calme et plus encrée?

Enfant, je me voyais autrement. Je n'étais pas où je suis, c'est dire que la vie nous mène là où on ne s'y attend pas. Pourquoi pour l'un c'est vrai, pour l'autre c'est faux?! "Moi j'ai toujours voulu devenir avocate et j'ai réussi, je n'ai pas laissé tomber!!!" Ces phrases-là me rendent dedans, ça m'aspire vers le creux, est-ce que j'ai été si maladroite que ça pour ne pas avoir l'emploi rêvé? Et c'est quoi mon emploi rêvé? Est-ce que je l'ai déjà? Est-ce que j'y goûterai un jour? Est-ce que je suis la seule à ne jamais être satisfaite? J'ai pas de chance, je ne suis pas là au bon moment, je n'ai pas assez d'audace?

Au parc, les écureuils sont fous de joie. J'entends les oiseaux quand je ferme les yeux et je me trouve chanceuse d'avoir encore assez de profondeur pour apprécier ces moments. J'arrive encore, plutôt rarement, à garder le focus sur ces moments de pureté absolue. L'eau de la rivière a repris sa course, elle ne s'arrêtera pas de sitôt. Elle attend le retour des canards et bernaches. Je serai encore là pour les admirer cet été. J'irai parler aux rochers, je saluerai les poissons, j'irai courir à travers les sentiers, je m'assoirai dans l'herbe pour pleurer et je sourirai à grande bouche en chauffant mon vélo.

Armé de mon torticolis, un bras ballant au rythme du pas cadencé militaire et l'autre, qui bouge à peine parce qu'il a mal, j'avance, j'avance, j'avance. Les yeux cernés comme jamais, le corps éreinté, la fatigue jusqu'à la moelle, je résiste. J'ai pas le choix. J'ai la chance d'être sur mes deux jambes et de voir tout ça, de pointer les lapins moelleux dans le ciel à côté de mon fils. D'apprivoiser une coccinelle, de regarder danser les arbres, de nommer tous les animaux de la terre cent fois par jour ;) J'aime ça, j'aime ces moments-là. Comment faire pour qu'ils perdurent plus de 2 heures par jour?

Cette année, je vais tenter de trouver d'autres petits bonheurs qui me remplissent les veines de cette drogue dure qu'est l'amour et de réfléchir comme il le faut à ce que j'aimerais...

VRAIMENT!






lundi 6 avril 2015

"Le plus fort c'est mon père"!


Je te suivais partout lorsque j'étais petite, y'avait pas un endroit où je n'aimais pas aller avec toi, même là où tu allais travailler. J'embarquais dans les gros trucks avec toi direction un "trouble électrique" quelque part. Je ne m'en rappelle plus tellement, mais les photos le démontrent, je dormais souvent dans tes bras pour ma sieste. Aujourd'hui, c'est mon fils qui dort au creux de mes branches. Je te suivais pas à pas, je te mettais des plats de la cuisine sur la tête et ça me faisait tellement rire.

Aujourd'hui, me voilà à mon tour parent. Je ressens probablement le même amour envers mon enfant que toi tu ressentais et ressens encore pour ma soeur et moi. Les années ont passées, celles où j'étais toute petite, enfant. Parfois, j'ai encore l'impression d'être ta petite fille tellement tu t'en fais pour nous. Papa, tu vieillis, mais nous aussi ;)

C'est ton anniversaire aujourd'hui, et plusieurs printemps ont passés depuis... Pour toi, c'est la route qui s'allonge, où il y a eu des obstacles, mais Oh combien de beaux moments. Quelques rides en sus autour des yeux, c'est normal. L'âge ne vient pas sans marques, mais il vient aussi avec un peu plus de sérénité et c'est magnifique. Suffit de vieillir jeune, de continuer à apprendre, à lire, à voyage, à rêver...

"Le plus fort c'est mon père" parce que tu es toujours là, bien droit, le dos fort comme le tronc d'un chêne. Mon tout petit papa, tout frêle, mais aussi fort que les briques d'une maison que nous n'avons peut-être pas, mais aussi puissant que l'amour que l'on te porte.

Je suis fière de l'amour que tu donnes à la nature et aux animaux, ils te le rendent bien. Quelle grande délicatesse que de rester des heures à les observer, pour les aimer, les photographier, les nourrir. Tu as trouvé le plus beau des passe-temps, celui de respirer le grand air et d'aider ce qui nous entoure. Je suis fière des photographies qui représentent ta vie, tes alentours, tes émotions. Ta patience donne belle allure à tes épreuves. Et je suis tellement fière de te voir t'entraîner, de boxer, d'entraîner des gens chez-toi, de faire 100 abdos sans te fatiguer, de te voir sauter à la corde moins essoufflé que la plupart de mes potes hahaha. Tu es pour moi une motivation et une grande fierté. Je parle toujours de toi avec admiration.

Mon papa, météorologue dans une autre vie, celui qui déteste les hivers et adore les étés. Je tairai ton âge, mais de toute façon tu ne les fais pas. C'est pas parce qu'on a X balais qu'on a l'esprit éteint. Au contraire. Je sens en toi le vouloir de t'améliorer de jour en jour, de laisser aller peu à peu le passé pour te concentrer sur le présent - il n'est jamais trop tard. Moi, j'ai les yeux rivés sur tes actions et c'est de ça que les enfants apprennent, de ça qu'ils sont fiers. Alors quoi que tu fasses, quoi que tu entreprends, tes filles, ton petit-fils Milan et ta petite puce Anaïs te regarde pour marcher dans tes pas. Que tu sois à pied, en raquette, en skidoo, en skis, en voiture, en vélo, n'abandonne pas et avance avec tout ce que ça implique. Un jour à la fois.

Quoi te souhaiter de plus que de préserver ta santé. Ne pas trop t'en faire quand la neige tombe ou que la pluie est diluvienne, regarde tout ça avec un oeil chanceux. Tu es encore jeune pour réaliser un petit voyage, je te souhaite ardemment de gagner à la loterie $$$$$$! Quoi de plus revigorant que de passer du temps avec les tiens, surtout avec ton petit-fils alors je te souhaite plusieurs allées et venues à Montréal. Au fil du temps, je te souhaite la sérénité, la tranquillité et des nuits sans angoisse. Bonheur, amour et fous rires (ça je m'en charge)!

À mon petit papa, à la fois fragile et fort, JOYEUX ANNIVERSAIRE! Tu n'es pas seul sur ta banquise à Saint-Roch-des-Aulnaies...

Et Alexandre Jardin a dit : "Quand on n'a pas de père, on n'a pas de parapluie". Et bien moi j'ai le mien, car même sous le déluge, je sais que tu es là pour moi. Bonne fête mon papa! Je t'aime xx