Ça c'est moi! Fabuleuse (haha) femme à la pony tail jamais parfaite et au look semi-sportif/semi-fashion victim qui sort ses poubelles de 2018. Vous me direz qu'en un an, le ''truck'' à vidanges est passé plus d'une fois, certes, mais faut croire qu'il y avait certaines choses que je n'osais pas jeter.
Il y a à peine quelques jours de cela, je l'avoue, j'ai perdu pied. C'est pas facile avouer qu'on s'est brisé et le partager aux siens tel un crieur public du Moyen Âge : Oyé Oyé, braves gens, je viens de m'effondrer. PAF après quelques doubles doubles piqués, je me suis cassé la gueule sur la glace.
J'ai regardé autour de moi et... pratiquement personne dans l'arena. À part quelques-uns qui ont toujours été et sauront toujours là pour me voir gagner des médailles, tomber et me relever. Parents, amis précieux, mentors, ... J'ai regardé partout dans les estrades, les yeux mouillés plissés - parce qu'il y a des gens que j'aurais aimé voir - mais ils n'y étaient pas. Leur en vouloir? Non! Parce que les gens ont leur propre vie à vivre, leurs propres défis, leurs propres peines et problèmes et qu'ils en ont rien à foutre parfois de s'attarder aux chutes des autres. Et ça, c'est ben correct!
Et je me suis dit fuck, quand bien même il y aurait juste une personne qui pense à moi avec affection dans ce putain de monde et bien je serais fortunée (parole de Mö). J'ai tellement pleuré depuis des jours que je ne sais plus s'il reste le 80 % d'eau qui compose mon corps. Comme si, à l'arrivée de la Babička de mon fils au Québec pour deux semaines, je me suis dit ok Karine, tu peux lâcher les rennes, effondre-toi et tu peux enfin souffler.
Mon année a été en grande partie composée de marde! D'une grosse montagne de fumier puant. Et je me suis mise à réfléchir pourquoi, cette merde venait de qui, d'où, de comment? En fait, après mûre réflexion, elle venait principalement de mes pensées. De moi-même! Incroyable, mais vrai.
Évidemment, pour les gens plus proches de mon entourage, certains diront ouais mais putain Karine, tu l'as pas eu facile depuis un méchant bout de temps. Vous n'avez pas tord. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais après m'être assise avec moi-même au milieu de mon lit KING à pleurer comme une Madeleine ma fatigue, ma peine, mon incompréhension, mes souffrances, j'ai compris que mon état était principalement créé par moi.
Les vidanges ne sont pas nécessairement les débris d'autrui que je dois sortir, mais mes propres ordures. Une métaphore du ménage que je dois faire dans ma tête, dans mon coeur et dans ma tête. Faire le vide pour faire le plein. C'est-à-dire ne plus être à la recherche de tout et de rien. Apprécier ce que j'ai. Arrêter de vouloir être mieux, parfaite, plus belle, plus gentille, d'être aimée pour qui je suis, de faire plaisir, de donner au-delà de mes capacités, de surconsommer, d'accepter l'inacceptable en me laissant chavirer par mes émotions. Nous avons la capacité de nous autodétruire tellement facilement. C'est fou comme on a la capacité de se faire du mal en pensant trop.
Je me suis également rendue compte que j'étais beaucoup dans l'attente. Dans l'attente d'avoir le job rêvé, d'être mieux roulé, d'être plus en forme, de rencontrer la grande passion, d'être envoûtée, dans l'attente d'avoir plus de ci et plus de ça et puis encore bien des choses. Et le désir d'être parfaite dans tout ce que je fais, d'être ailleurs trop souvent, et de voyager partout, le désir de m'acheter ci et ça, de plaire à outrance, de donner plus que je peux, d'être la Strong Woman qui ne fléchit pas...
Je ne suis pas gênée aujourd'hui de dire que j'ai mis un genou à terre, que celui-ci tremblotait même, mais que là, je viens de me relever un peu tout croche, mais je suis debout. C'est dérangeant aujourd'hui d'exposer sa douceur et sa tendresse, sa fragilité, dans un monde violent, égoïste, nombriliste et fasciné par le superficiel. Dans un monde où les gens recherchent les plaisirs du corps à outrance et la gratification psychologique parce qu'ils croient que ça les rendra plus heureux ou libérés. J'en fais partie aussi. Dans ce monde de technologie rendu trop froid, je n'ai pas peur de vous dire que ça arrive parfois de s'avachir et d'avoir envie de rester en boule et de vomir sa peine et son angoisse.
Je connais mon pouvoir. Le pouvoir de la gratitude et le pouvoir des mots. J'ai envie de choisir qui va m'entourer en 2019. ''I'm not too old and it's not too late!'' Il faut avoir le courage de changer ce qui ne va pas dans sa vie, c'est vraiment pas facile changer ses habitudes et mettre un X sur certaines choses.
Alors aujourd'hui, premier jour de l'An 2019, j'ai été écouter le vent au parc et il m'a parlé.
Il m'a dit : Sors tes vidanges Karine et criss ça au chemin! Je me souhaite une année douce, de prendre les choses tranquillement, d'accepter que je ne peux pas contrôler autrui, ni les rescaper... D'être douce avec moi-même, de cultiver ma belle énergie... Je me souhaite du vent dans les cheveux, des fleurs sur mon balcon, des éclats de rire avec les gens que j'aime, de bons rhums arrosés de lime, des guiliguilis de mon fils, des baisers langoureux, des jouissances exaltantes, du soleil dans mon coeur, des voyages dans d'autres pays oui, mais aussi des voyages au bout de moi-même...
Qui m'aime me suive haha!
Merci aux ''êtres qui m'entourent, qui me touchent plus que d'autres, sans doute parce que, sans que nous le sachions nous-mêmes, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque!''
BONNE ET HEUREUSE ANNÉE à tous ceux que j'aime!
Ma famille, mes amis, mes collègues
À mon fils Milàn, mon petit amour, mon acolyte, ma raison de me relever, à mon partenaire de boxe, mon clown, mon petit rêveur...
Ma petite (grande) soeur
À mon coach et ami
À ceux qui sont arrivés dans ma vie en 2018 et que j'adore!
À ceux qui en sont sortis... merci quand même d'être passé!
SANTÉ et PAIX
Karine xx