6 h du mat, je suis déjà réveillée évidemment... Qui me connaît bien sait que bon, j'ai dû dormir un gros 4 heures. L'alarme ne sonne jamais chez-moi, je suis mon propre cadran.
Je regarde mon fils dormir, ses petites menottes ouvertes, il ne dort plus vraiment à poings fermés, ce n'est plus un petit bébé quoique pour moi, ce l'est encore. Je remarque que ses cheveux ont poussés, ils ont la couleur du blé. Qu'il est beau... Je n'ai pas envie de le réveiller, de le déranger dans son petit sommeil rêveur. Il doit rêvasser à ses jouets, à Hulk qui se bat avec les méchants, à sa prochaine visite chez son grand-papa, ... à son petit monde imaginaire.
6 h 15 putain j'étais partie dans mes propres rêves aussi à le regarder respirer. C'est ce que l'on appelle un vrai moment présent. J'étais là, juste là, à profiter de ce joli matin ensoleillé, la fenêtre semi ouverte où un petit vent frais juste parfait rendait mon corps plus léger. Mes couvertures sentaient le ciel, elles avaient séchées sur la corde la veille. J'aurais pris une heure ou deux de plus, à me reposer... juste un peu merde!
HEU-REU-SE-MENT... ma descende d'enfer dans l'escalier m'a rappelé que je n'avais pas que de petites collines sous le débardeur.
Hop, j'ai été me mettre une brassière.
***
Et puis je me suis stationné au camp de jour. J'y ai laissé mon coeur pour une très longue journée. Du coin de l'oeil, près de la porte, je l'ai regardé se faufiler à travers les autres. Toujours un peu gêné, avec ses petites joues rouges qui colorent son visage de blondinet. J'ai eu envie de verser quelques sanglots, mais j'ai ravalé... encore.
Pourquoi dois-je amener mon fils ici ou ailleurs chaque jour de ma vie pour que quelqu'un d'autre s'occupe de lui? Ce matin, je n'avais pas envie de le quitter, mais le travail m'attendait alors j'ai dû prendre mon courage à deux mains et partir travailler.
Ce soir, à demi morte sur mon sofa, n'ayant pas quitté mon clavier de la journée pour rédiger un communiqué après l'autre, j'ai demandé à mon fils comment s'était passé son camp. Il m'a dit maman : tu connais la chanson Papaoutai? Je lui ai dit Oh oui mon chéri, je l'adore en plus. Alors il m'a dit mets-la, je vais te montrer ce que j'ai appris depuis lundi.
Et c'est là que je me suis sentie rassurée. Parce que pendant qu'on se fend le cul pour aller au work chaque jour, il y a de jeunes gens qui prennent soin de nos petits enfants toute la journée durant. Et ils sont cool, ils sont talentueux, patients, gentils et beaux à voir. Cette semaine, Peach prends soin de mon petit Milàn et lui enseigne la danse. La semaine dernière c'était Moana et celle d'avant Dora je crois. Une journée il se transforme en Jordan et l'autre en Ronaldo. Puis cette semaine, il apprend des moves d'enfer hahaha. Elles sont géniales, belles comme le sont les adolescentes, avec leur visage clair, leur peau de pêche et leur charmante désinvolture. Et y'a aussi les super mâles dont j'ignore encore leurs prénoms. L'air nonchalants un peu brimbalants, mais tellement sympas.
J'ai dansé trois fois sur Papaoutai avec Milàn ce soir. Cette chanson est d'ailleurs bizarrement très importante pour moi. Elle représentante beaucoup. Elle a une signification particulière et que mon fils la chante et sache la danser avec un déhanchement du tonnerre m'a rendue heureuse et confiante.
En fait, quand je laisse mon petit bonhomme au camp le matin... avec le coeur qui oscille entre culpabilité et peine, j'ai compris ce soir que finalement il s'y amuse bien. Un être précieux dans ma vie me répète souvent qu'il faut un village pour élever un enfant. Je fais de mon mieux, mais merci à toutes ces gentilles personnes qui s'occupent de nos enfants lorsque l'on doit aller travailler. Sachez que nous vous apprécions.
En cette petite soirée de juillet, j'ai vécu un beau moment sur cette magnifique chanson de Stromae.
Merci pour ça belle Peach! Mon salon s'est transformé en dance floor.
À demain!
Quoi, qu'on y croit ou pas
Y aura bien un jour où on n'y croira plus
Un jour ou l'autre on sera tous papa
Et d'un jour à l'autre on aura disparu
Serons-nous détestables ?
Serons-nous admirables ?
Des géniteurs ou des génies ?
Dites-nous qui donne naissance aux irresponsables ?
Ah dites-nous qui, tiens
Tout le monde sait comment on fait des bébés
Mais personne sait comment on fait des papas