jeudi 7 septembre 2017
Ma solitude
Moustaki la chante cette solitude...
Quand elle est au creux de mon lit
Elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits
Tous les deux face à face
Je me demande si comme lui, je m'en ferai presqu'une amie.
Depuis quelques semaines déjà, j'ai rencontré cette épouvante solitude. L'invivable parfois. Vous savez, celle qui nous serre le coeur et nous transperce les poumons. Je ne sais pas si vous l'avez déjà rencontrée.
Je suis devenue l'héritière d'une solitude que j'ai parfois tant espérée par le passé, mais qui, quand elle surgit, peut être angoissante et ténébreuse. Je ne l'avais jamais rencontrée de cette façon. Je ne la connaissais pas. Celle qui me fait passer de grandes journées seule et des nuits bien silencieuses. Sans ronflement. Sans petit être qui court pour venir dormir à mes côtés. Sans ébats. Sans bruit. Cette solitude qui n'a que ma respiration comme conjointe.
J'apprends à l'apprivoiser. Doucement. Dès qu'elle se pointe parce que la porte se ferme et qu'il n'y a que moi qui se retrouve derrière, j'ai parfois peur d'elle. Elle m'angoisse. Je cherche autour de moi s'il ne reste pas le souffle de quelqu'un d'autre. J'entends des bruits. Je me lève la nuit voir si je suis bien seule. Je fais trop de nourriture, c'est l'habitude. Je ne réprimande plus personne, sauf moi-même. Je m'obstine qu'avec de l'air. Ne reste plus qu'elle, puis quelques céréales laissées par mon fils sur le plancher, et moi.
Le programme de ma soirée m'effraie. Assise sur le sofa avec ma solitude, je pense qu'elle aussi a la trouille de me rencontrer. On est pas encore devenues des potes. On se regarde bizarrement. On plisse les yeux comme les cow-boys dans Il était une fois dans l'Ouest. Je la traite de salope par moments et elle rétorque : va te faire foutre la grande!
Puis, parfois elle me prend par la main. M'amène à la rencontre de moi-même. Me tend un livre. Me pète un show de boucane. Me tire la pipe. Me prend dans ses bras. À cet instant, c'est la rivière qui coule dans mes yeux. Parce que ce gros colleux d'elle me fait le plus grand bien. Elle me rassure, me dit que la traversée des gouffres m'apportera de l'émerveillement.
Y'a des matins, elle m'asphyxie. J'ai envie de l'abattre et de revenir sur certaines décisions. Pis, j'empoigne le baluchon et je décrisse vers ma routine quotidienne. Y'a des soirs elle devient angine. Elle veut me faire mourir... ou bien renaître. Je ne le sais pas encore. J'ose croire en la 2e option.
J'ai beau essayer de maintenir la distance avec elle, elle se rapproche subtilement pour m'amadouer. Deviendra-t-elle paisible vous croyez?
En attendant, je l'écoute respirer. Je lui fais la grimace. Je lui tend un chocolat pour qu'on mange nos émotions.
Elle est débarquée après la tourmente. En me suppliant qu'elle était nécessaire pour que je me reconstruise.
Je ne la déteste pas totalement. Elle me fait juste beaucoup pleurer par instant.
Vais-je m'y perdre ou me trouver?
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
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J'aime beaucoup ton texte, ne t'inquiète par tu vas l'apprivoiser la solitude et l'apprécier.
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