C'est l'enfer parfois aussi.
"Le paradis terrestre est où je suis" a dit Voltaire.
Je ressens cette maxime tellement souvent depuis que j'ai mis au monde mon petit bonhomme. Je vous écris ça pas pour vous faire chier, au contraire, j'écris juste ça pour confirmer que parfois le paradis est juste là, maintenant. Pour vous aussi je suis sûre. Tsé, le paradis à l'état pur.
Quand il se présente, ce petit paradis, je mords dedans comme dans une pomme. Je l'embrasse et je lui souris. Vous savez le sourire qui s'affiche sur vos lèvres comme par enchantement. En vélo, sur le Mont-Royal, y fait beau, petit vent doux : sourire enchanteur. Pique-nique avec votre petite amie, assis sur une nappe carottée, sandwich délicieuse : sourire merveilleux.
C'est pas rien vivre au paradis, imaginez, c'est s'arroser avec la ose dans le jardin. C'est faire valser le tuyau pour que les gouttelettes tombent doucement du ciel et voir rire son bébé à gorge déployée. Quand on est au paradis, il y a aussi mon fils qui mange avec envie ses fraises et ses framboises et qu'il goûte avec ses petites lèvres à ma crème glacée.
Hier, j'ai aussi visité un paradis chez une amie. Avec ses deux enfants qui étaient là, à fabriquer des bracelets, à jouer dans la piscine, à lâcher des pets en coeur, à manger avec envie des légumes, à jouer avec leurs petits hamsters. Puis nous, en robes d'été sur la terrasse, on se buvait un vin qui pinote.
Chez-nous, parfois, on est assis au parterre de la vie. Pas toujours, je vous rassure. On est parfois au balcon. Mais quand le paradis est là, j'embarque dessus comme sur un tapis volant.
dimanche 29 juin 2014
mardi 24 juin 2014
C'est une langue belle
Je suis fatigante avec ce petit texte-là. J'ai écrit ça y'a plus de dix ans. Je le publie chaque année. Je le trouve toujours d'actualité, surtout le jour de la Saint-Jean.
Je n'ai pas grand chose à y ajouter, seulement que j'aime mon pays - qui n'en est pas encore un, mais qui je l'espère le deviendra un jour. Je me sens bien ici, j'aime mes 4 saisons et je ne voudrais pour rien au monde, vivre ailleurs que chez-nous : au Québec.
C'est une langue belle
Elle a l’odeur des genets, des lilas, des marguerites et du blé. Elle est la fraise, la framboise, le bleuet, la cerise sur le gâteau. Elle est la macédoine des meilleurs légumes et sucrée comme le sirop d’érable. Ses fragrances sont multiples, son arôme est envoûtant. Elle enivre de ses parfums. Elle a le goût des vins les plus gouleyants, des mets les plus épicés. Le goût du calisson, du chocolat, du nougat, de la dragée.
Elle câline notre ouïe, enflamme les discours, brave les défaites, embrasse nos interprètes et caresse notre histoire. Elle allume les brasiers déjà éteints et sillonne nos idéaux…
Notre langue défit les tempêtes, traverse les océans, explore de nouvelles terres, subjugue les visiteurs et séduit le monde entier. Elle a une incommensurable conscience, un appétit pantagruélique de resplendir, une authenticité solennelle, une nature diversifiée, une détermination sans borne. Elle réalise les vœux, émeut petits et grands, dessine les rêves et récolte des heureux. Elle subsiste après les orages et réchauffe les cœurs.
Elle rend ivres les plus suspects, façonne l’éducation, décore les maisonnées, peint les plus célèbres tableaux, vulgarise les opinions, suscite l’intérêt. Elle met en colère, elle fait frémir la dulcinée et fait rougir des joues, multiplie les jaloux, crée des fous rires, fait couler des larmes, chante la pomme et provoque des débats.
Notre langue, ce sont les paroles de Vigneault, Leclerc, Charlebois, Piché, Ferland. Ce sont les écrits de Robert Lalonde, Marie Laberge, Réjean Ducharme, Anne Hébert. Notre langue, ce sont aussi les facéties de Stéphane Rousseau, Louis-José Houde, Yvon Deschamps. Notre langue est également poétique, elle politise et s’interroge.
Elle est partout, en ondes, tapissée sur les murs, imprimée et distribuée. La langue est derrière soi, devant nous, loin devant. Elle est dans notre assiette, sous l’oreiller, sur de nombreux canapés. La langue, notre identité. Elle est l’essence même de la liberté, de nos choix, de notre destinée. La langue : porte-voix, porte-parole, porte-musique, porte-bonheur.
Notre langue, on l’apprivoise, on y goûte, on l’adopte, on la ressent. Elle est une part entière de nous, de vous et moi. Le miroir de notre société. Elle a vécu, vit et vivra…
Patrimoine, trésor, richesse…
Vous et moi…
Je n'ai pas grand chose à y ajouter, seulement que j'aime mon pays - qui n'en est pas encore un, mais qui je l'espère le deviendra un jour. Je me sens bien ici, j'aime mes 4 saisons et je ne voudrais pour rien au monde, vivre ailleurs que chez-nous : au Québec.
C'est une langue belle
Elle a l’odeur des genets, des lilas, des marguerites et du blé. Elle est la fraise, la framboise, le bleuet, la cerise sur le gâteau. Elle est la macédoine des meilleurs légumes et sucrée comme le sirop d’érable. Ses fragrances sont multiples, son arôme est envoûtant. Elle enivre de ses parfums. Elle a le goût des vins les plus gouleyants, des mets les plus épicés. Le goût du calisson, du chocolat, du nougat, de la dragée.
Elle câline notre ouïe, enflamme les discours, brave les défaites, embrasse nos interprètes et caresse notre histoire. Elle allume les brasiers déjà éteints et sillonne nos idéaux…
Notre langue défit les tempêtes, traverse les océans, explore de nouvelles terres, subjugue les visiteurs et séduit le monde entier. Elle a une incommensurable conscience, un appétit pantagruélique de resplendir, une authenticité solennelle, une nature diversifiée, une détermination sans borne. Elle réalise les vœux, émeut petits et grands, dessine les rêves et récolte des heureux. Elle subsiste après les orages et réchauffe les cœurs.
Elle rend ivres les plus suspects, façonne l’éducation, décore les maisonnées, peint les plus célèbres tableaux, vulgarise les opinions, suscite l’intérêt. Elle met en colère, elle fait frémir la dulcinée et fait rougir des joues, multiplie les jaloux, crée des fous rires, fait couler des larmes, chante la pomme et provoque des débats.
Notre langue, ce sont les paroles de Vigneault, Leclerc, Charlebois, Piché, Ferland. Ce sont les écrits de Robert Lalonde, Marie Laberge, Réjean Ducharme, Anne Hébert. Notre langue, ce sont aussi les facéties de Stéphane Rousseau, Louis-José Houde, Yvon Deschamps. Notre langue est également poétique, elle politise et s’interroge.
Elle est partout, en ondes, tapissée sur les murs, imprimée et distribuée. La langue est derrière soi, devant nous, loin devant. Elle est dans notre assiette, sous l’oreiller, sur de nombreux canapés. La langue, notre identité. Elle est l’essence même de la liberté, de nos choix, de notre destinée. La langue : porte-voix, porte-parole, porte-musique, porte-bonheur.
Notre langue, on l’apprivoise, on y goûte, on l’adopte, on la ressent. Elle est une part entière de nous, de vous et moi. Le miroir de notre société. Elle a vécu, vit et vivra…
Patrimoine, trésor, richesse…
Vous et moi…
dimanche 22 juin 2014
DREAM
« On croit que les rêves, c'est fait pour se réaliser. C'est ça le problème des rêves : c'est que c'est fait pour être rêvé. »
- Coluche
Tsé se lever le matin et se dire qu'on aurait tant aimé que notre rêve soit réalité. Ça vous arrive parfois? Certaine que ça vous est déjà arrivé, parce que oui ça arrive qu'on ne veuille pas qu'un cauchemar soit réel, mais il y a aussi de ces rêves que l'on voudrait ne jamais voir finir.
Étendu sur une plage au sable blanc immaculé. Le ciel est bleu azur, le cocktail est le plus plus plus meilleur. Et là, s'amène THE ONE, la plus plus plus belle des brésiliennes à la peau mate et au corps de naïade. Elle déambule vers vous (les mecs), vous dire que VOUS êtes l'homme de sa vie et qu'elle est prête à vous épouser sur le champs. Ahhhhhhhhhhh trop bien de tromper votre femme dans ses rêves n'est-ce pas? En plus, la brésilienne, ELLE, ne s'invente pas de "faux" mal de tête pour ne pas faire l'amour. Elle se donne à 110 % aussi facilement qu'un jello qui pogne.
Hugh Jackman, Bradley Cooper ou Jude Law, peu importe, celui qui nous invitera à danser au bal des célébrités sera le prince de votre nuit (les filles). En plus, LUI, quand il fait un clin-d'oeil, il ne ressemble pas à coquel'oeil. Il est galant, ne porte pas de boxers usés, il paie l'addition sans rechigner, il ne fume pas, vous ouvre la porte, il prend soin de vous dire que vous êtes belles sans que vous ayez à vous démener pour vous le faire dire. Ahhhhhhhhh!
Putain, j'ai gagné à la loterie. 8 millions de dollars. C'est là que les folies commencent. Tiens, je vais gâter mon père et ma mère, eux qui l'ont pas eu facile. Et pour ma soeur, les cadeaux vont revoler. Je vais l'inviter avec moi pour un méga voyage hot là où la plage est turquoise. On va se boire des drinks ensemble et on va aller danser toute la nuit à se faire valser la robe d'été sur la piste de danse. On va se payer une séance magasinage majestueuse et pourquoi pas des journées entières au spa. Avec mon amoureux, on va s'offrir le luxe de ne plus travailler, de voyager, de s'acheter un petit havre en nature. On va faire l'amour un peu partout sur notre terrain, car il sera grand, entouré de fleurs, de jolis arbres, d'un spa, d'une piscine creusée et de chaises longues confortables. Ça va sentir bon, pas l'asphalte refaite à 40 degrés. Y'aura un lac cristal où il fera bon se baigner tous nus. Plus besoin de faire des boulots qu'on n'aime pas. On va se lever doucement le matin et on va s'aimer jusqu'à la nuit tombante.
La lamborghini noire aux caps de roue bleutés ce sera à vous. PAF! Et que le rêve perdure des heures pour vous y promener sur une route infinie. Assis sur des sièges en cuir qui sentent le neuf, vous y êtes mieux que dans votre vieux La-Z-boy. Vous ne voulez plus jamais vous réveiller. Même votre bandage de pisse qui vous tourmente n'aura pas le dessus sur ce rêve génial.
...
Votre maman est de retour pour une journée. Elle est descendue des étoiles juste pour vous dire qu'elle vous aime, qu'elle vous protège de là-haut et qu'elle est vraiment bien avec ses amies à danser sur les nuages. Vous aimeriez que votre nuit dure toujours... Elle est belle comme le jour, douce, elle vous caresse la joue, vous prend dans ses bras, elle vous conseille de profiter de chaque instant et vous cuisine ces petites galettes que vous aimiez tant.
Vous avez retrouvé l'usage de vos jambes. Elles vous permettent de faire tout ce que vous voulez, mais quel bonheur de juste les croiser, de les regarder bouger... de marcher sur elles. Dans votre rêve, l'accident n'a jamais eu lieu. Il a été évité. Votre rêve vous permet même de sentir les chatouillements dans vos mollets. Quand le réveil nous extirpe de ce rêve, c'est un dur retour à la réalité. Il a été court, mais tellement ressenti.
...
Je vous souhaite une nuit de rêves. De petits rêves. Pour qu'ils puissent se réaliser. Enfin, peut-être pas dans la réalité, mais au cours de votre nuit. Retrouver un être cher, faire l'amour avec une déesse, remporter le gros lot, sentir vos jambes... Ce rêve ne sera peut-être plus là au réveil, mais vous l'aurez vécu pour vrai, dans les bras de Morphée. Alors portez-lui une attention particulière, et appréciez-le, il vous révèlera peut-être un secret, vous rendra heureux une nuit durant.
Bonne nuit! XX
jeudi 19 juin 2014
Brailler sa vie en vélo
La tête va me sauter. L'angoisse pognée dans le gorgotton, les yeux qui te roulent dans l'eau-de-vie.
Putain, y'a de ses jours où vraiment c'est rough avoir un petit. En un an, je touche du bois, j'ai ravalé quelques sanglots tout au plus, mais ça s'est bien passé. Quand on se compare on se console que l'on dit. Enfin.
Je reviens d'une petite ride en vélo, je n'en pouvais plus d'être enfermée entre quatre murs à essayer de faire dormir mon fils pour la sieste. IL-NE-VEUT-JAMAIS-DORMIR. D'aucuns me diront : aie la grande tu as voulu avoir un enfant, ta yeule! "Ta yeule toé même, essaie de passer un an à dormir même pas quatre heures par nuit pour voir si t'auras le sourire fendu jusqu'aux oreilles tous les jours!!!!!"
Dans le bois, en esquivant 2-3 grosses roches au passage, y'avaient de petites gouttelettes qui ruisselaient dans mes yeux. Pas par lassitude de mon enfant, mais dans le fait de ne pas dormir. De ne jamais avoir une nuit où mon fils ira faire dodo sans 2 heures de pleurs et trois réveils par nuits. Tsé. Qu'il se lèvera plus tard que 5 h 30 du matin et qu'il voudra faire ses siestes sans chichi. En même temps, je n'ai que ça à lui reprocher et le pauvre, ce n'est même pas de sa faute. C'est de la mienne. Il a hérité de mes gènes d'insomniaque-angoissée-rêveuse agitée-aux aguets de foutre une raclée à un voleur qui voudrait entrer chez-nous. Pauvre chou, des années à venir à ne pas fermer l'oeil.
Fallait que je sorte dehors, fallait que j'aille respirer de grosses bouffées d'air frais avant de péter un câble. C'est le vélo qui m'a sortie de ma petite misère (qui n'en est même pas une me répondrait un quadraplégique).
Les gardiennes ne poussent pas dans les arbres non plus. Quand les familles sont éloignées, l'aide est restreinte. C'est juste normal d'avoir le caquet bas parfois et je me le permets. Faut s'autoriser à avoir de petits downs, on est pas des superhéros. Entoucas, moi, je n'en suis pas une.
Avec une amie, il y a une heure, on se demandait comment faisaient les femmes de l'époque avec dix enfants dans la maison. Je peux vous affirmer drette là que j'aurais disjonctée grave. À éplucher des patates pour une trâlée d'enfants qui hurlent dans la maison, nope! Chapeau! Y'aurait fallu que j'en pédale un criss de bouttttte à vélo pour évacuer les pleurs - quand t'a dix kids LOL! Pis avec les bécanes de l'époque, je me serais certainement pétée la fiole à tourner le corner de l'étable à toute vitesse, le jupon dans'l vent, l'éplucheur à carottes sur l'oreille... Les sabots dans les pieds.
Sur ce, faut bien revenir à la réalité et se dire que ce ne sera pas la dernière fois qu'il y aura un jour plus difficile à surmonter. On tourne la page. J'ai rangé le vélo, j'ai pris une grande respiration et je suis remontée dans l'appartement voir mes deux hommes. Je leur ai souris. Qui sait, peut-être que la prochaine nuit sera meilleure et que j'aurai un petit mini répit. Oh pis faut pas rêver en couleur quand même :) Juste en noir et blanc.
Bonne nuit xx
Putain, y'a de ses jours où vraiment c'est rough avoir un petit. En un an, je touche du bois, j'ai ravalé quelques sanglots tout au plus, mais ça s'est bien passé. Quand on se compare on se console que l'on dit. Enfin.
Je reviens d'une petite ride en vélo, je n'en pouvais plus d'être enfermée entre quatre murs à essayer de faire dormir mon fils pour la sieste. IL-NE-VEUT-JAMAIS-DORMIR. D'aucuns me diront : aie la grande tu as voulu avoir un enfant, ta yeule! "Ta yeule toé même, essaie de passer un an à dormir même pas quatre heures par nuit pour voir si t'auras le sourire fendu jusqu'aux oreilles tous les jours!!!!!"
Dans le bois, en esquivant 2-3 grosses roches au passage, y'avaient de petites gouttelettes qui ruisselaient dans mes yeux. Pas par lassitude de mon enfant, mais dans le fait de ne pas dormir. De ne jamais avoir une nuit où mon fils ira faire dodo sans 2 heures de pleurs et trois réveils par nuits. Tsé. Qu'il se lèvera plus tard que 5 h 30 du matin et qu'il voudra faire ses siestes sans chichi. En même temps, je n'ai que ça à lui reprocher et le pauvre, ce n'est même pas de sa faute. C'est de la mienne. Il a hérité de mes gènes d'insomniaque-angoissée-rêveuse agitée-aux aguets de foutre une raclée à un voleur qui voudrait entrer chez-nous. Pauvre chou, des années à venir à ne pas fermer l'oeil.
Fallait que je sorte dehors, fallait que j'aille respirer de grosses bouffées d'air frais avant de péter un câble. C'est le vélo qui m'a sortie de ma petite misère (qui n'en est même pas une me répondrait un quadraplégique).
Les gardiennes ne poussent pas dans les arbres non plus. Quand les familles sont éloignées, l'aide est restreinte. C'est juste normal d'avoir le caquet bas parfois et je me le permets. Faut s'autoriser à avoir de petits downs, on est pas des superhéros. Entoucas, moi, je n'en suis pas une.
Avec une amie, il y a une heure, on se demandait comment faisaient les femmes de l'époque avec dix enfants dans la maison. Je peux vous affirmer drette là que j'aurais disjonctée grave. À éplucher des patates pour une trâlée d'enfants qui hurlent dans la maison, nope! Chapeau! Y'aurait fallu que j'en pédale un criss de bouttttte à vélo pour évacuer les pleurs - quand t'a dix kids LOL! Pis avec les bécanes de l'époque, je me serais certainement pétée la fiole à tourner le corner de l'étable à toute vitesse, le jupon dans'l vent, l'éplucheur à carottes sur l'oreille... Les sabots dans les pieds.
Sur ce, faut bien revenir à la réalité et se dire que ce ne sera pas la dernière fois qu'il y aura un jour plus difficile à surmonter. On tourne la page. J'ai rangé le vélo, j'ai pris une grande respiration et je suis remontée dans l'appartement voir mes deux hommes. Je leur ai souris. Qui sait, peut-être que la prochaine nuit sera meilleure et que j'aurai un petit mini répit. Oh pis faut pas rêver en couleur quand même :) Juste en noir et blanc.
Bonne nuit xx
lundi 16 juin 2014
Karine au Pays des merveilles
9 h tapant. Je m'active à aller profiter de la nature magnifique matinale. Elle est réveillée depuis longtemps et moi aussi d'ailleurs. J'amène avec moi le petit insomniaque qui enjolive ma vie.
Et c'est au moment où j'ai mis le pied au parc que j'ai été littéralement transporté au Pays des merveilles. Là où l'angoisse au ventre et la fatigue ont fait place à la quiétude et aux notes musicales des oiseaux.
Ce n'est pas pour rien que j'ai pris la décision de rester six mois de plus auprès de mon fils. Financièrement parlant, ce n'est peut-être pas la loterie du siècle, mais humainement c'est la plus belle initiative de ma vie.
Et c'est au moment où j'ai mis le pied au parc que j'ai été littéralement transporté au Pays des merveilles. Là où l'angoisse au ventre et la fatigue ont fait place à la quiétude et aux notes musicales des oiseaux.
Ce n'est pas pour rien que j'ai pris la décision de rester six mois de plus auprès de mon fils. Financièrement parlant, ce n'est peut-être pas la loterie du siècle, mais humainement c'est la plus belle initiative de ma vie.
Puis c’est là, entre le soleil qui scintillait à travers les arbres et l’ombre créée par leurs feuilles que c'est ouvert devant moi le plus beau des décors. La douceur du vent et la touffeur qui pesait dans le temps se sont unies pour m’offrir un chef-d’œuvre : une neige abondante de pollen et un tapis blanc volant. J'y ai même photographié mon fils qui essayait de saisir au vol les flocons. À plein ciel, une tempête d'ouate nous enveloppait. C'est là que j'ai compris que la vie m'envoyait ce moment de liberté pour le saisir et le ressentir.
On s'est arrêté entendre caqueter les canards, on a admiré les nouveaux-nés des Bernaches, on a regardé de près un beau rouge-gorge, on s'est lié d'amitié avec quelques écureuils. Mon fils les rencontrent souvent lors de nos promenades, il semble à chaque fois fasciné.
Au pays des merveilles, il y avait même un vieux couple aux cheveux blancs qui prenaient une marche main dans la main. Je vous entends me dire qu'elle est "quétaine" celle-là. Tant pis. Moi je trouve ça beau l'amour octogénaire. C'est sur un tapis blanc moelleux qu'il s'avançait. Et c'est leur sourire communicateur en nous saluant que j'ai encore plus apprécié.
Nombreux pêcheurs étaient déjà aux aguets. Leur patience est remarquable.
Et cette verdure hallucinante. Apaisante. Qui nous transporte ailleurs, tellement plus loin qu'une série télé ou une prison dorée.
Il ne manquait plus que le Lapin blanc, le Chapelier fou... et rencontrer Alice. Elle était peut-être là aussi. Je lui souhaite, car dans mon pays des merveilles, ce matin, il n'y avait rien de cauchemardesque ou d'illogique. Rien n'était nécessairement ambigu. Il y avait seulement un temps d'arrêt entre l'entrée du Parc et sa sortie.
jeudi 12 juin 2014
Pourquoi je regarderai la Coupe du monde au Brésil
D'un, parce qu'il y a vraiment de beaux joueurs hahaha (réponse nunuche, je blague).
Sérieux, parce que j'aime ce sport, 100 x plus que le hockey. J'ai commencé à regarder le Foot en 2003, lors de ma première vie en France et depuis j'aime bien regarder les matchs de temps à autre. Faut dire que j'ai le plus grand fana de Futbol dans mon salon aussi, mon chum. Ici, ça cours sur le terrain de mon écran non stop. Et des t-shirt de foot, il y en a souvent dans nos brassées de linge.
Il faut être costaud pour jouer au foot, avoir des poumons d'acier, une shape d'enfer et une technique irréprochable. Je trouve ça magnifique les regarder jouer. Je commence même à m'y connaître pas mal. J'ai pas l'air trop tarte quand on aborde le sujet.
Ces jours-ci, gros tollé dans les médias, car des gens s'insurgent contre la Coupe du monde et demandent de ne pas regarder les matchs, de bannir le Mondial.
Je comprends certains points. Surtout ceux des Brésiliens. C'est vrai que la FIFA vaut des milliards, que la Fédération a de la merde sur les doigts à plusieurs niveaux. Pour ceux qui aiment intrinsèquement le soccer, ça serait peut-être mieux de ne pas trop fouiller pour savoir ce qui se passe au plafond de la FIFA. On parle de corruption et de bien d'autres choses. Soit. La FIFA est prête à aller bien loin pour déployer ses ailes lorsqu'elle arrive dans tel ou tel pays pour un événement. Je ne suis pas dupe, une organisation aussi riche ne peut exister sans être croche à certains paliers.
Brésil 2014. L'actualité parle. Des policiers ont chargés des manifestants contrent la Coupe avec des gaz lacrymogènes dans le pays hôte. Horreur, des jeunes enfants et femmes sont contraints à vendre leur corps - et leur âme - à l'arrivée de la Coupe du Monde au Brésil. On chasse les pauvres et les classes défavorisées pour déployer le plus grand événement sportif de la planète. On les tasse dans un coin et on leur dit, vos gueules. On passe le balai sur eux, c'est totalement choquant. Le pays crève de faim et le gouvernement préfère donner plus de 10 milliards à la réception du Mondial.
Ok. Ça, je suis comme la plupart d'entre vous, ça me blesse énormément. Est-ce qu'à bannir le foot dans son ensemble je risque de pouvoir remédier aux problèmes que rencontrent ces pauvres gens au Brésil? Je ne pense pas. Est-ce que j'encourage le fait que des itinérants au Brésil se font chasser? Je ne pense pas non plus.
J'en ai un peu ras-le-pompon de ces insurgés qui voit de gros monstres partout. Moi, quand je vois un itinérant dans la rue, je lui paie un café, un muffin, je lui jase ou je lui donne un peu d'argent. Je ne le balaie pas du revers comme peuvent les balayer les gouvernements d'ici et d'ailleurs. J'aimerais bien savoir si tous ceux qui veulent bannir la Coupe du Monde 2014 s'empêchent d'aller au IKEA, COSTCO, McDonald, et autres abatteux d'arbres et d'animaux de ce monde?!
Leurs bobettes faites en Chine sont peut-être confortables mais elles ont été faites par des femmes sous payées, maltraitées dans des usines insalubres.
Leur café - non équitable - a-t-il bon goût?
J'espère qu'ils ne regardent pas la LNH, parce qu'il s'en passe des vertes et des pas mûres aussi au sein de l'organisation. Allez-vous au Centre Bell, mangez des hot-dog à 15 $ lors d'un match pour engraisser les poches des grands patrons?
Nike, Macintosh, Benneton, Victoria Secret...
Personne n'achète de linge provenant du Bangladesh?!!...
Et la FI, personne n'y va j'espère...
Et tout ce que donne le gouvernement en argent aux armées de ce monde...
Et toute la corruption, ne serait-ce qu'ici au Québec.
On laisse crever nos pauvres à la soupe populaire et travailler nos hommes aux salaire minimum dans les usines.
Je ne sais pas quoi ajouter de plus si ce n'est que j'aime regarder le foot, que j'ai des amis qui en raffolent aussi, que les soirées sont endiablées lorsqu'on en écoute et que la vibe est bonne. Cela fait-il de moi une inconsciente de la misère humaine, je ne pense pas. Au contraire.
Ce mondial s'ouvre sur de grandes tensions sociales, certes. Les inégalités sont immondes au Brésil. Est-ce que je vais bannir pour autant ma joie de regarder un sport aussi beau, aussi rassembleur (malgré tout)? Non. La beauté dans ce sport, bizarrement, c'est qu'il rassemble des jeunes de toutes les sphères sociales et que nombreux ont réussi à y trouver une confiance en soi, un salaire, un défoulement, une joie de vivre. À les sortir même de leur misère.
À tous ceux et celles qui disent ne pas vouloir regarder la Coupe du monde, je vous respecte et vous comprend jusqu'à un certain point, mais faites bien attention, car certainement qu'autour de vous, dans votre salon, il y a quelque chose qui cloche derrière un achat, une passion, un engouement. Au fait, regardez dont où ont été faites les tatanes que vous avez aux pieds!!
C'était mon opinion. Qu'elle est la vôtre, j'aimerais l'entendre.
Sérieux, parce que j'aime ce sport, 100 x plus que le hockey. J'ai commencé à regarder le Foot en 2003, lors de ma première vie en France et depuis j'aime bien regarder les matchs de temps à autre. Faut dire que j'ai le plus grand fana de Futbol dans mon salon aussi, mon chum. Ici, ça cours sur le terrain de mon écran non stop. Et des t-shirt de foot, il y en a souvent dans nos brassées de linge.
Il faut être costaud pour jouer au foot, avoir des poumons d'acier, une shape d'enfer et une technique irréprochable. Je trouve ça magnifique les regarder jouer. Je commence même à m'y connaître pas mal. J'ai pas l'air trop tarte quand on aborde le sujet.
Ces jours-ci, gros tollé dans les médias, car des gens s'insurgent contre la Coupe du monde et demandent de ne pas regarder les matchs, de bannir le Mondial.
Je comprends certains points. Surtout ceux des Brésiliens. C'est vrai que la FIFA vaut des milliards, que la Fédération a de la merde sur les doigts à plusieurs niveaux. Pour ceux qui aiment intrinsèquement le soccer, ça serait peut-être mieux de ne pas trop fouiller pour savoir ce qui se passe au plafond de la FIFA. On parle de corruption et de bien d'autres choses. Soit. La FIFA est prête à aller bien loin pour déployer ses ailes lorsqu'elle arrive dans tel ou tel pays pour un événement. Je ne suis pas dupe, une organisation aussi riche ne peut exister sans être croche à certains paliers.
Brésil 2014. L'actualité parle. Des policiers ont chargés des manifestants contrent la Coupe avec des gaz lacrymogènes dans le pays hôte. Horreur, des jeunes enfants et femmes sont contraints à vendre leur corps - et leur âme - à l'arrivée de la Coupe du Monde au Brésil. On chasse les pauvres et les classes défavorisées pour déployer le plus grand événement sportif de la planète. On les tasse dans un coin et on leur dit, vos gueules. On passe le balai sur eux, c'est totalement choquant. Le pays crève de faim et le gouvernement préfère donner plus de 10 milliards à la réception du Mondial.
Ok. Ça, je suis comme la plupart d'entre vous, ça me blesse énormément. Est-ce qu'à bannir le foot dans son ensemble je risque de pouvoir remédier aux problèmes que rencontrent ces pauvres gens au Brésil? Je ne pense pas. Est-ce que j'encourage le fait que des itinérants au Brésil se font chasser? Je ne pense pas non plus.
J'en ai un peu ras-le-pompon de ces insurgés qui voit de gros monstres partout. Moi, quand je vois un itinérant dans la rue, je lui paie un café, un muffin, je lui jase ou je lui donne un peu d'argent. Je ne le balaie pas du revers comme peuvent les balayer les gouvernements d'ici et d'ailleurs. J'aimerais bien savoir si tous ceux qui veulent bannir la Coupe du Monde 2014 s'empêchent d'aller au IKEA, COSTCO, McDonald, et autres abatteux d'arbres et d'animaux de ce monde?!
Leurs bobettes faites en Chine sont peut-être confortables mais elles ont été faites par des femmes sous payées, maltraitées dans des usines insalubres.
Leur café - non équitable - a-t-il bon goût?
J'espère qu'ils ne regardent pas la LNH, parce qu'il s'en passe des vertes et des pas mûres aussi au sein de l'organisation. Allez-vous au Centre Bell, mangez des hot-dog à 15 $ lors d'un match pour engraisser les poches des grands patrons?
Nike, Macintosh, Benneton, Victoria Secret...
Personne n'achète de linge provenant du Bangladesh?!!...
Et la FI, personne n'y va j'espère...
Et tout ce que donne le gouvernement en argent aux armées de ce monde...
Et toute la corruption, ne serait-ce qu'ici au Québec.
On laisse crever nos pauvres à la soupe populaire et travailler nos hommes aux salaire minimum dans les usines.
Je ne sais pas quoi ajouter de plus si ce n'est que j'aime regarder le foot, que j'ai des amis qui en raffolent aussi, que les soirées sont endiablées lorsqu'on en écoute et que la vibe est bonne. Cela fait-il de moi une inconsciente de la misère humaine, je ne pense pas. Au contraire.
Ce mondial s'ouvre sur de grandes tensions sociales, certes. Les inégalités sont immondes au Brésil. Est-ce que je vais bannir pour autant ma joie de regarder un sport aussi beau, aussi rassembleur (malgré tout)? Non. La beauté dans ce sport, bizarrement, c'est qu'il rassemble des jeunes de toutes les sphères sociales et que nombreux ont réussi à y trouver une confiance en soi, un salaire, un défoulement, une joie de vivre. À les sortir même de leur misère.
À tous ceux et celles qui disent ne pas vouloir regarder la Coupe du monde, je vous respecte et vous comprend jusqu'à un certain point, mais faites bien attention, car certainement qu'autour de vous, dans votre salon, il y a quelque chose qui cloche derrière un achat, une passion, un engouement. Au fait, regardez dont où ont été faites les tatanes que vous avez aux pieds!!
C'était mon opinion. Qu'elle est la vôtre, j'aimerais l'entendre.
mardi 10 juin 2014
Me, myself and I et mon char
"Essayer de faire passer le temps enfermée dans la salle de bain du resto, ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Putain qu'il est ennuyant. Comment je fais pour me sortir de là?"
Dernièrement, j'ai été manger avec une ancienne fréquentation de courte durée du secondaire, mais nous étant croisés dans le métro, on s'est dit hey pourquoi pas un petit drink pour jaser de nos vies respectives. Il est en couple et moi aussi, pas de danger. LOL. Sans blague, mon conjoint étant au courant, pourquoi pas aller jaser avec un ancien ami du secondaire.
Go.
Le type est encore cute, un beau bonhomme qui vieillit bien, look veston cravate zéro pour moi par contre. Ses belles épaules le caractérisaient à l'époque, il avait une belle démarche, un sourire pétillant. Je nous revois quelques filles se pâmer devant son large dos athlétique. Et il était gentil en plus. Alors son invitation était sympa et c'est toujours cool se rappeler le passé et en rire. Parler des amis d'antan, de ce qu'ils sont devenus.
CE NE FUT PAS LE CAS.
OMG. Dès la première heure, je me demandais ce que je faisais là. Le type = PLATE À MORT. Devenu un genre de geek suffisant de lui-même, tombé de la planète "regardez-moi", méga hautain et prétentieux. Ça faisait quasiment une heure que je n'avais pas pu ouvrir la bouche. Et bla bla bla - ma blonde est une top model, je ne pourrais pas sortir avec un kéfeuse - je gagne super bien ma vie, je me suis acheté un condo et un immeuble dernièrement - j'ai une décapotable, je te la montrerai en sortant du resto - je me suis fait blanchir les dents l'an passé - aimes-tu mon look, j'ai changé hein? - je trippe à fond informatique -...
Le gars était devenu l'opposé du garçon qu'il était à l'époque. Sportif, rigolo, simple, plutôt authentique. Il avait pété un câble avec les années. Je m'ennuyais à mourir. Mon discours de la soirée resssemblait à ceci : han han ouais, ah oui, ah cool, woin tu es pas mal hot, ouf c'est vraiment génial, han han ouais!
Du Me, Myself and I à grand déploiement. Il m'a même lancé un regard nébuleux lorsque j'ai décidé de prendre un verre de vin blanc au lieu du champagne. Hey le boyscout, je ne suis pas ta nénette moi, je prends ce dont j'ai envie et non pour te faire plaisir.
Mais comment se sortir de là quand la soirée vient juste de commencer? J'ai appris les bonnes manières, regarder sa montre toutes les 5 minutes ou encore texter sans arrêt quand quelqu'un te parle, non. Fallait que je me sorte de là autrement. Je priais l'univers pour qu'une idée de génie vienne m'envahir.
Un moment donné, il s'est même mis à me raconter l'histoire complète de où et du comment il avait dénichée la perle rare (son char) avec un deal de la mort. Je baillais aux corneilles dans ma tête. Pour une fois dans ma vie, j'étais heureuse d'être une pipi-minute, car je m'évadais aux toilettes assez souvent. De son côté, ça lui donnait le temps pour se trouver d'autres histoires plates à me raconter.
Finalement, aux grands maux les grands moyens. Une fois éclipsée à la salle de bain, j'ai téléphoné à mon chum pour qu'il m'aide à me sortir de là. Il devait m'appeler d'ici 15 minutes pour improviser un scénario catastrophe. C'était parfait. Les quinze minutes les plus longues de ma vie. J'en tapais du pied. J'en tapais du doigt sur la table.
Et est arrivée la question qui tue : Coudons Karine, je t'emmerde ou quoi?!
VDLD. J'ai dû mal jouer mon jeu. Étant pas mal transparente, mon body language a dû paraître. J'ai probablement tourné de l'oeil plus d'une fois. Fuck, pense vite la grande, tu réponds quoi?!
Scénario 1 : " Écoute, non non. Je suis fatiguée, tsé je dors peu avec le petit!"
Là, si je lui dit ça, je lui mens.
Scénario 2 : " Tsé moi les histoires de char pis de blanchiment de dents, bof!"
Pas certaine que ça passerait bien ça.
Scénario 3 : " Un peu hahahaha! Je blague là, non mais le domaine des voitures et de l'informatique, ça a tendance à me déprimer un peu, j'y connais rien."
Ça, ça pourrait peut-être mieux passer.
DRINGGGGGGGGG!
Enfin, putain!!
"Allo, oui chéri! QUOI? NON? ES-TU SÉRIEUX?! Tu as vraiment besoin de moi là?! Ok, je rentre, je tente de faire vite".
Désolée mon cher, mais je dois y aller. Mon fils est en pleure depuis une heure et je ne te l'avais pas dit - parce que criss j'ai pas eu le temps de placer un mot - mais il fait de la fièvre.
Ok bye.
Vous auriez fait quoi vous? Revoir un ancien copinou-ami du secondaire qu'on trouvait gentil et l'fun à l'époque et là, avoir devant vous un hurluberlu perché dans ses hauteurs à vous raconter sa vie plate?! Ça vous est déjà arrivé? J'en reviens pas, j'ai utilisé mon pauvre fils dans mon scénario je dois rapidement crisser mon camp de là.
Finalement, c'était peut-être moi la plate aussi. Entoucas, ce soir là, j'ai jamais été autant heureuse à prendre le métro et le bus pour revenir à la maison :)
Dernièrement, j'ai été manger avec une ancienne fréquentation de courte durée du secondaire, mais nous étant croisés dans le métro, on s'est dit hey pourquoi pas un petit drink pour jaser de nos vies respectives. Il est en couple et moi aussi, pas de danger. LOL. Sans blague, mon conjoint étant au courant, pourquoi pas aller jaser avec un ancien ami du secondaire.
Go.
Le type est encore cute, un beau bonhomme qui vieillit bien, look veston cravate zéro pour moi par contre. Ses belles épaules le caractérisaient à l'époque, il avait une belle démarche, un sourire pétillant. Je nous revois quelques filles se pâmer devant son large dos athlétique. Et il était gentil en plus. Alors son invitation était sympa et c'est toujours cool se rappeler le passé et en rire. Parler des amis d'antan, de ce qu'ils sont devenus.
CE NE FUT PAS LE CAS.
OMG. Dès la première heure, je me demandais ce que je faisais là. Le type = PLATE À MORT. Devenu un genre de geek suffisant de lui-même, tombé de la planète "regardez-moi", méga hautain et prétentieux. Ça faisait quasiment une heure que je n'avais pas pu ouvrir la bouche. Et bla bla bla - ma blonde est une top model, je ne pourrais pas sortir avec un kéfeuse - je gagne super bien ma vie, je me suis acheté un condo et un immeuble dernièrement - j'ai une décapotable, je te la montrerai en sortant du resto - je me suis fait blanchir les dents l'an passé - aimes-tu mon look, j'ai changé hein? - je trippe à fond informatique -...
Le gars était devenu l'opposé du garçon qu'il était à l'époque. Sportif, rigolo, simple, plutôt authentique. Il avait pété un câble avec les années. Je m'ennuyais à mourir. Mon discours de la soirée resssemblait à ceci : han han ouais, ah oui, ah cool, woin tu es pas mal hot, ouf c'est vraiment génial, han han ouais!
Du Me, Myself and I à grand déploiement. Il m'a même lancé un regard nébuleux lorsque j'ai décidé de prendre un verre de vin blanc au lieu du champagne. Hey le boyscout, je ne suis pas ta nénette moi, je prends ce dont j'ai envie et non pour te faire plaisir.
Mais comment se sortir de là quand la soirée vient juste de commencer? J'ai appris les bonnes manières, regarder sa montre toutes les 5 minutes ou encore texter sans arrêt quand quelqu'un te parle, non. Fallait que je me sorte de là autrement. Je priais l'univers pour qu'une idée de génie vienne m'envahir.
Un moment donné, il s'est même mis à me raconter l'histoire complète de où et du comment il avait dénichée la perle rare (son char) avec un deal de la mort. Je baillais aux corneilles dans ma tête. Pour une fois dans ma vie, j'étais heureuse d'être une pipi-minute, car je m'évadais aux toilettes assez souvent. De son côté, ça lui donnait le temps pour se trouver d'autres histoires plates à me raconter.
Finalement, aux grands maux les grands moyens. Une fois éclipsée à la salle de bain, j'ai téléphoné à mon chum pour qu'il m'aide à me sortir de là. Il devait m'appeler d'ici 15 minutes pour improviser un scénario catastrophe. C'était parfait. Les quinze minutes les plus longues de ma vie. J'en tapais du pied. J'en tapais du doigt sur la table.
Et est arrivée la question qui tue : Coudons Karine, je t'emmerde ou quoi?!
VDLD. J'ai dû mal jouer mon jeu. Étant pas mal transparente, mon body language a dû paraître. J'ai probablement tourné de l'oeil plus d'une fois. Fuck, pense vite la grande, tu réponds quoi?!
Scénario 1 : " Écoute, non non. Je suis fatiguée, tsé je dors peu avec le petit!"
Là, si je lui dit ça, je lui mens.
Scénario 2 : " Tsé moi les histoires de char pis de blanchiment de dents, bof!"
Pas certaine que ça passerait bien ça.
Scénario 3 : " Un peu hahahaha! Je blague là, non mais le domaine des voitures et de l'informatique, ça a tendance à me déprimer un peu, j'y connais rien."
Ça, ça pourrait peut-être mieux passer.
DRINGGGGGGGGG!
Enfin, putain!!
"Allo, oui chéri! QUOI? NON? ES-TU SÉRIEUX?! Tu as vraiment besoin de moi là?! Ok, je rentre, je tente de faire vite".
Désolée mon cher, mais je dois y aller. Mon fils est en pleure depuis une heure et je ne te l'avais pas dit - parce que criss j'ai pas eu le temps de placer un mot - mais il fait de la fièvre.
Ok bye.
Vous auriez fait quoi vous? Revoir un ancien copinou-ami du secondaire qu'on trouvait gentil et l'fun à l'époque et là, avoir devant vous un hurluberlu perché dans ses hauteurs à vous raconter sa vie plate?! Ça vous est déjà arrivé? J'en reviens pas, j'ai utilisé mon pauvre fils dans mon scénario je dois rapidement crisser mon camp de là.
Finalement, c'était peut-être moi la plate aussi. Entoucas, ce soir là, j'ai jamais été autant heureuse à prendre le métro et le bus pour revenir à la maison :)
dimanche 8 juin 2014
Demain chéri, régime pour moi! Pour vrai là!
BOOM. Demain matin sera le début d'un nouveau petit régime pour moi, mon ???e de l'année. Il commence toujours le dimanche soir et se termine souvent le mardi après-midi hahaha! Mais là, c'est pas pareille bon!
Il y en a un qui est écoeuré de m'entendre : mon chum.
Il me regarde en voulant dire : C'est ceeelaaaaa oui! Oui oui, tu vas te mettre au régime encore pour la 100e fois.
Il s'est très bien que je suis une amoureuse de la bouffe et que j'ai un appétit pantagruélique. J'aime manger, j'aime presque tout. Surtout tout ce qui touche au sucre. J'adore le chocolat, je m'y perds totalement. Comment y résister, c'est un vrai prince charmant. Il m'hypnotise. Non, mais sans blague, vous devriez me voir...
Dimanche soir, le frigo est plein de bonnes choses santé. Rien ou presque ne traîne de sucré ou de gras dans le garde-manger ou au frais. J'ai tout mangé ce qui en restait hier hahaha. Fallait pas gaspiller le drumstick vanille qui restait quand même. Et surtout pas le fond du sac de fromage quick quick!
Mais là, pour vrai, demain je commence mon 18e régime de l'année, non mon 24e, ou peut-être mon 36e? Enfin, je ne sais plus. Je le jure là, je ne tricherai pas. On sera déjà le 9 juin et mon nouveau bikini de matante ne me fait pas. Je l'ai acheté trop tôt cette année et je rentre à peine mon ventrou dedans. Mes robes d'été ne me font plus, je sors de la maison en short extra large pour ne pas qu'on confonde mes cuisses à celles de Lou Ferrigno.
Depuis ma grossesse, mon corps a changé. J'ai quelque peu de la misère à l'accepter. En fait, j'ai tout reperdu rapidement avec l'allaitement. Une fois l'allaitement terminé, j'ai repris traaaaaaaaanquillement quelques kilos difficiles à perdre. Je sais, vous aussi sûrement (femmes qui me comprennent). Mes robes ne zippent plus, ni du devant, ni du derrière. Je dois me battre avec les pantalons, me coucher sur le dos sur mon lit pour être capable de les enfiler. Et encore, c'est pas jojo de m'y voir, à prendre mon respire jusqu'à en devenir mauve betterave. Je l'avoue, j'ai passé l'hiver à manger des sucreries et à embrasser mon fils sur le sofa. Quoi de plus merveilleux que des bisous sucrés, j'en conviens? Mais là, le jogging ne suffit plus. Je sors la corde à danser, je sacre le film GI Jane dans le DVD et je compte bien retrouver mes muscles de bras qui sont rendus mous comme de la guenille. Je ressemble à une chauve-souris quand je m'écarte les bras. Ça pendouille. J'ai les cuisses qui frottent ensemble et j'ai peine à avancer sur le trottoir quand il fait 30 degrés. No way que je vais me promener tout l'été avec la langue qui traîne à terre, essoufflée au moindre mouvement. WO ménopause! Quand tes fesses font le double à celles de JLo, pis quand plus elles ballotent, il y a une limite à tout.
CHOCOLAT : 1
KARINE : 0
Je vous entends déjà me dire : Qu'elle me fatigue avec ses histoires de mise en forme, de faux régime, de lamentations. ELLE DEVRAIT S'ACCEPTER COMME ELLE EST.
BEN OUI, JE LE SAIS!
Vous avez raison, je me fatigue moi-même. Je pense pourtant qu'à quelques printemps de la quarantaine, il faut redoubler d'efforts pour vieillir en santé. Une femme est encore plus belle si elle s'accepte et si elle a confiance en elle. Et pour ça, il faut y mettre de l'énergie, y trouver la motivation et laisser tomber quelques petits plaisirs "en trop" de la vie. Je lancerai une à une les réglisses qui me restent dans le placard dans la poubelle. Comme un dernier paquet de smokes. Je pourrais aussi faire une petite trêve des hamburgers magiques que me fait my honey. Pas pour toujours là tsé. Et puis, mettre un terme aux platées de frites qui me défrisent le cerveau. Maudit que c'est bon des frites, avec de la mayo et du sel. J'en mangerais tous les jours. Une fois de temps en temps, ça oui.
Mais le bacon, c'est bon pour la santé, non?! Je blague là!
Le chocolat noir oui par contre, et le vin aussi, oui oui!
- Demain chéri, régime pour moi. Pour vrai là!
- Oui oui bien sûr, mais mercredi soir tu manges au Newtown avec tes amies!!!!!!
- Ah oui c'est vrai... ouais ah oh euh woin ben je je je...
Mercredi je vais tricher un peu, prendre un ou deux drinks en terrasse quand même, dans une robe estivale qui ne zippe pas, mais aux couleurs vives LOL. Je suis contre la restriction extrême. Je suis quand même une épicurienne.
On s'en reparle prochainement. Je me suis fixé de petits objectifs réalisables. Faut bien se challenger dans la vie et j'adore les défis, surtout ceux qui sont horriblement difficiles pour moi, comme celui de se priver un tout petit peu de chocolat ou de poutine.
Merci pour votre soutien mental! Love ya!
Il y en a un qui est écoeuré de m'entendre : mon chum.
Il me regarde en voulant dire : C'est ceeelaaaaa oui! Oui oui, tu vas te mettre au régime encore pour la 100e fois.
Il s'est très bien que je suis une amoureuse de la bouffe et que j'ai un appétit pantagruélique. J'aime manger, j'aime presque tout. Surtout tout ce qui touche au sucre. J'adore le chocolat, je m'y perds totalement. Comment y résister, c'est un vrai prince charmant. Il m'hypnotise. Non, mais sans blague, vous devriez me voir...
Dimanche soir, le frigo est plein de bonnes choses santé. Rien ou presque ne traîne de sucré ou de gras dans le garde-manger ou au frais. J'ai tout mangé ce qui en restait hier hahaha. Fallait pas gaspiller le drumstick vanille qui restait quand même. Et surtout pas le fond du sac de fromage quick quick!
Mais là, pour vrai, demain je commence mon 18e régime de l'année, non mon 24e, ou peut-être mon 36e? Enfin, je ne sais plus. Je le jure là, je ne tricherai pas. On sera déjà le 9 juin et mon nouveau bikini de matante ne me fait pas. Je l'ai acheté trop tôt cette année et je rentre à peine mon ventrou dedans. Mes robes d'été ne me font plus, je sors de la maison en short extra large pour ne pas qu'on confonde mes cuisses à celles de Lou Ferrigno.
Depuis ma grossesse, mon corps a changé. J'ai quelque peu de la misère à l'accepter. En fait, j'ai tout reperdu rapidement avec l'allaitement. Une fois l'allaitement terminé, j'ai repris traaaaaaaaanquillement quelques kilos difficiles à perdre. Je sais, vous aussi sûrement (femmes qui me comprennent). Mes robes ne zippent plus, ni du devant, ni du derrière. Je dois me battre avec les pantalons, me coucher sur le dos sur mon lit pour être capable de les enfiler. Et encore, c'est pas jojo de m'y voir, à prendre mon respire jusqu'à en devenir mauve betterave. Je l'avoue, j'ai passé l'hiver à manger des sucreries et à embrasser mon fils sur le sofa. Quoi de plus merveilleux que des bisous sucrés, j'en conviens? Mais là, le jogging ne suffit plus. Je sors la corde à danser, je sacre le film GI Jane dans le DVD et je compte bien retrouver mes muscles de bras qui sont rendus mous comme de la guenille. Je ressemble à une chauve-souris quand je m'écarte les bras. Ça pendouille. J'ai les cuisses qui frottent ensemble et j'ai peine à avancer sur le trottoir quand il fait 30 degrés. No way que je vais me promener tout l'été avec la langue qui traîne à terre, essoufflée au moindre mouvement. WO ménopause! Quand tes fesses font le double à celles de JLo, pis quand plus elles ballotent, il y a une limite à tout.
CHOCOLAT : 1
KARINE : 0
Je vous entends déjà me dire : Qu'elle me fatigue avec ses histoires de mise en forme, de faux régime, de lamentations. ELLE DEVRAIT S'ACCEPTER COMME ELLE EST.
BEN OUI, JE LE SAIS!
Vous avez raison, je me fatigue moi-même. Je pense pourtant qu'à quelques printemps de la quarantaine, il faut redoubler d'efforts pour vieillir en santé. Une femme est encore plus belle si elle s'accepte et si elle a confiance en elle. Et pour ça, il faut y mettre de l'énergie, y trouver la motivation et laisser tomber quelques petits plaisirs "en trop" de la vie. Je lancerai une à une les réglisses qui me restent dans le placard dans la poubelle. Comme un dernier paquet de smokes. Je pourrais aussi faire une petite trêve des hamburgers magiques que me fait my honey. Pas pour toujours là tsé. Et puis, mettre un terme aux platées de frites qui me défrisent le cerveau. Maudit que c'est bon des frites, avec de la mayo et du sel. J'en mangerais tous les jours. Une fois de temps en temps, ça oui.
Mais le bacon, c'est bon pour la santé, non?! Je blague là!
Le chocolat noir oui par contre, et le vin aussi, oui oui!
- Demain chéri, régime pour moi. Pour vrai là!
- Oui oui bien sûr, mais mercredi soir tu manges au Newtown avec tes amies!!!!!!
- Ah oui c'est vrai... ouais ah oh euh woin ben je je je...
Mercredi je vais tricher un peu, prendre un ou deux drinks en terrasse quand même, dans une robe estivale qui ne zippe pas, mais aux couleurs vives LOL. Je suis contre la restriction extrême. Je suis quand même une épicurienne.
On s'en reparle prochainement. Je me suis fixé de petits objectifs réalisables. Faut bien se challenger dans la vie et j'adore les défis, surtout ceux qui sont horriblement difficiles pour moi, comme celui de se priver un tout petit peu de chocolat ou de poutine.
Merci pour votre soutien mental! Love ya!
jeudi 5 juin 2014
Coup de foudre à la buanderie
Ce matin là, Astrid ne pensait pas que sa laveuse allait la lâcher bêtement. Surtout pas! Elle avait besoin de certains vêtements pour partir en weekend avec une amie à Mont-Tremblant. Fuck le réparateur pour le moment, elle n'avait pas envie d'y passer son argent prévu pour son escapade spa. En regardant son panier à linge remplit de sa batche de noir, fallait absolument trouver une solution. Aller demander à sa proprio de faire une brassée?! Non, elle risquerait d'y passer la journée à se faire raconter de long en large tous les potins de la rue.
Une solution poche. Un seul choix s'impose : Aller à la buanderie la plus proche. En fait, en trouver une pas trop sale dans le coin serait aussi un critère important.
Astrid ne jugeait pas les gens qui vont faire leur lavage dans les buanderies, mais savait qu'il pouvait s'y trouver de tous les genres. Bizarrement, la gêne lui aspergea le front :
- Tout d'un coup que quelqu'un que je connais s'y trouve et qu'il croit que je n'ai pas de laveuse, que je suis faucher rare, que je suis une radine qui ne veut pas s'acheter d'électros. Franchement As, arrête-moi ça là ce jugement à deux cennes. T'es conne!
Elle se mis même à rêvasser au bel étalon qui pourrait s'y trouver. Tsé comme dans les films à l'eau de rose. Le bellâtre qui lave ses t-shirt trendy, l'air un peu nonchalant, café à la main, dents blanches Colgate, sourire enjôleur.
- Ahhhhhhhhhhhhh ça pourrait être vachement cool ça, de rencontrer le vrai mâle là-bas. Bon, ça suffit. Envoye la brave, fourre ton linge dans un sac de sport - pas vrai que je vais m'en aller là avec un sac à poubelle - et ne pas oublier une revue pour ne pas virer folle à regarder la laveuse spinner.
Ohlala dur dur ce changement de planning de ce jeudi matin ensoleillé. Elle qui croyait se la couler douce en mou chez-elle, boire son café tranquillement pendant que la laveuse allait faire son travail et se faire bronzer les rotules sur le balcon. Une fois arrivée à la buanderie, celle pas trop loin de chez-elle, à une quinzaine de minutes à pied, Astrid déposa ses 2 rouleaux de 25 sous pis son Gain senteur printanière.
- Ah pas trop pire comme endroit, j'imaginais pire, se dit-t-elle.
Quoique dans le coin gauche, au fond, une vieille fumeuse aux ongles jaunes et aux cheveux blancs fourchus aux pointes donnait des frissons dans le dos. Dans le coin droit, à l'opposé, une jeune étudiante aux boucles d'or, joues rosées, beaux grands yeux bleus. Astrid regardait tourbillonner ses strings dans la sécheuse, d'un air souriant.
- Elle se remémora ses années universitaires : Ah les joies de la vie étudiante. Pas un rond, à manger du frites congelées, à gratter les fonds de tiroir, mais j'avais une laveuse... Quoique non, putain, pendant 2 ans c'est vrai que j'en avais pas. Hahaha on oublie vite.
Quelques pages de revue plus tard, les vêtements étaient au cycle de rinçage. Lorsque soudainement, entra posément un homme dans la soixantaine avancée. Beau monsieur, petite barbe grisonnante, l'air gêné. À ce moment, Astrid commença à ressentir une montée glaciale lui envahir la colonne. Un coup de foudre en plein front, mais pas celui qu'elle s'était imaginé avant de partir.
- Ok. Calme-toi Astrid. Non, ce n'est pas possible, qu'est-ce qui m'arrive...
L'homme s'installa devant une machine, sortit ses vêtements. Ça allait de soi, il était à la bonne place pour les laver. Puis sortit un journal et s'assis à quelques mètres d'As. Il avait l'air calme, gentil. Il avait une besace de cuir qu'il portait en bandoulière. Et Astrid reconnu ce sac.
- C'est lui. C'est lui. Je crois que c'est lui. Dans la même buanderie que moi, ce n'est pas possible. à Montréal, nonnnnnnn. (Que la douleur est dure après avoir tant aimé...)
Astrid était là, planquée debout, à regarder par la fenêtre d'une vie passée garnie d'émotions tellement difficiles à vivre pour une petite fille. Des souvenirs enfouis dans le fond d'un tiroir, refoulés bien bien loin.
- Peut-être qu'après quelques secondes encore je le croirai vraiment.
La fragilité de cet homme l'a convainc de s'approcher doucement. Il était pris dans sa lecture, se remontant les manches de sa chemise bleu royal, machinalement. Elle, plongée dans un silence qui l'égorgeait. Un coup de foudre d'une décharge violente à la buanderie.
Un tête-à-tête entre laveuses et sécheuses.
- Monsieur Lavoie?
- Monsieur Lavoie se retourna. En voyant Astrid, ses yeux devinrent aussi grands que les pièces de 25 cents qui se trouvaient sur la table devant lui. Surpris. L'air content. Une pointe lumineuse mouillée près de l'oeil.
- Papa?!!!!
...
Une solution poche. Un seul choix s'impose : Aller à la buanderie la plus proche. En fait, en trouver une pas trop sale dans le coin serait aussi un critère important.
Astrid ne jugeait pas les gens qui vont faire leur lavage dans les buanderies, mais savait qu'il pouvait s'y trouver de tous les genres. Bizarrement, la gêne lui aspergea le front :
- Tout d'un coup que quelqu'un que je connais s'y trouve et qu'il croit que je n'ai pas de laveuse, que je suis faucher rare, que je suis une radine qui ne veut pas s'acheter d'électros. Franchement As, arrête-moi ça là ce jugement à deux cennes. T'es conne!
Elle se mis même à rêvasser au bel étalon qui pourrait s'y trouver. Tsé comme dans les films à l'eau de rose. Le bellâtre qui lave ses t-shirt trendy, l'air un peu nonchalant, café à la main, dents blanches Colgate, sourire enjôleur.
- Ahhhhhhhhhhhhh ça pourrait être vachement cool ça, de rencontrer le vrai mâle là-bas. Bon, ça suffit. Envoye la brave, fourre ton linge dans un sac de sport - pas vrai que je vais m'en aller là avec un sac à poubelle - et ne pas oublier une revue pour ne pas virer folle à regarder la laveuse spinner.
Ohlala dur dur ce changement de planning de ce jeudi matin ensoleillé. Elle qui croyait se la couler douce en mou chez-elle, boire son café tranquillement pendant que la laveuse allait faire son travail et se faire bronzer les rotules sur le balcon. Une fois arrivée à la buanderie, celle pas trop loin de chez-elle, à une quinzaine de minutes à pied, Astrid déposa ses 2 rouleaux de 25 sous pis son Gain senteur printanière.
- Ah pas trop pire comme endroit, j'imaginais pire, se dit-t-elle.
Quoique dans le coin gauche, au fond, une vieille fumeuse aux ongles jaunes et aux cheveux blancs fourchus aux pointes donnait des frissons dans le dos. Dans le coin droit, à l'opposé, une jeune étudiante aux boucles d'or, joues rosées, beaux grands yeux bleus. Astrid regardait tourbillonner ses strings dans la sécheuse, d'un air souriant.
- Elle se remémora ses années universitaires : Ah les joies de la vie étudiante. Pas un rond, à manger du frites congelées, à gratter les fonds de tiroir, mais j'avais une laveuse... Quoique non, putain, pendant 2 ans c'est vrai que j'en avais pas. Hahaha on oublie vite.
Quelques pages de revue plus tard, les vêtements étaient au cycle de rinçage. Lorsque soudainement, entra posément un homme dans la soixantaine avancée. Beau monsieur, petite barbe grisonnante, l'air gêné. À ce moment, Astrid commença à ressentir une montée glaciale lui envahir la colonne. Un coup de foudre en plein front, mais pas celui qu'elle s'était imaginé avant de partir.
- Ok. Calme-toi Astrid. Non, ce n'est pas possible, qu'est-ce qui m'arrive...
L'homme s'installa devant une machine, sortit ses vêtements. Ça allait de soi, il était à la bonne place pour les laver. Puis sortit un journal et s'assis à quelques mètres d'As. Il avait l'air calme, gentil. Il avait une besace de cuir qu'il portait en bandoulière. Et Astrid reconnu ce sac.
- C'est lui. C'est lui. Je crois que c'est lui. Dans la même buanderie que moi, ce n'est pas possible. à Montréal, nonnnnnnn. (Que la douleur est dure après avoir tant aimé...)
Astrid était là, planquée debout, à regarder par la fenêtre d'une vie passée garnie d'émotions tellement difficiles à vivre pour une petite fille. Des souvenirs enfouis dans le fond d'un tiroir, refoulés bien bien loin.
- Peut-être qu'après quelques secondes encore je le croirai vraiment.
La fragilité de cet homme l'a convainc de s'approcher doucement. Il était pris dans sa lecture, se remontant les manches de sa chemise bleu royal, machinalement. Elle, plongée dans un silence qui l'égorgeait. Un coup de foudre d'une décharge violente à la buanderie.
Un tête-à-tête entre laveuses et sécheuses.
- Monsieur Lavoie?
- Monsieur Lavoie se retourna. En voyant Astrid, ses yeux devinrent aussi grands que les pièces de 25 cents qui se trouvaient sur la table devant lui. Surpris. L'air content. Une pointe lumineuse mouillée près de l'oeil.
- Papa?!!!!
...
mardi 3 juin 2014
Salade de fenouil et des feutres de couleur
Se déboucher une bouteille de vin blanc léger pour solenniser cette fin de journée printanière. Le soleil s'en allant se coucher doucement, pourquoi pas, il est fatigué lui aussi. Il s'est donné à fond plusieurs heures durant, un vrai marathonien. Il a dépassé les nuages et il ne s'est pas arrêté, médaille au cou à l'heure du crépuscule.
Une salade de fenouil pour souper, chou-fleurs nappés d'une sauce béchamel. Sel, poivre.
À la recherche de la paix, la paix juste pour soi. Renoncer à tout ce bazar l'espace d'un instant. Ça fait du bien à l'esprit. Comme s'envelopper dans du cachemire.
Une rencontre avec soi-même ça donne de belles rencontres intérieures. On apprend à se découvrir, à se sentir vivant, à se connaître davantage, à s'écouter, à se parler.
On se rend compte qu'on s'est sortie de l'eau frileuse toute seule. Qu'on s'est remis sur deux pieds grâce à cette petite force venue de soi-même.
Les bras derrière la tête, à respirer le temps chaud, à se tricoter des pensées qui tracassent trop souvent. Merde.
Et puis, finalement, prendre le chemin du lit. Se croire couchée au firmament. Ne pas encore comprendre comment on a fait pour passer à travers ce dur passage. Demain, on prendra peut-être les feutres de couleur pour l'exprimer en dessin.
Une salade de fenouil pour souper, chou-fleurs nappés d'une sauce béchamel. Sel, poivre.
À la recherche de la paix, la paix juste pour soi. Renoncer à tout ce bazar l'espace d'un instant. Ça fait du bien à l'esprit. Comme s'envelopper dans du cachemire.
Une rencontre avec soi-même ça donne de belles rencontres intérieures. On apprend à se découvrir, à se sentir vivant, à se connaître davantage, à s'écouter, à se parler.
On se rend compte qu'on s'est sortie de l'eau frileuse toute seule. Qu'on s'est remis sur deux pieds grâce à cette petite force venue de soi-même.
Les bras derrière la tête, à respirer le temps chaud, à se tricoter des pensées qui tracassent trop souvent. Merde.
Et puis, finalement, prendre le chemin du lit. Se croire couchée au firmament. Ne pas encore comprendre comment on a fait pour passer à travers ce dur passage. Demain, on prendra peut-être les feutres de couleur pour l'exprimer en dessin.
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