Je suis fatigante avec ce petit texte-là. J'ai écrit ça y'a plus de dix ans. Je le publie chaque année. Je le trouve toujours d'actualité, surtout le jour de la Saint-Jean.
Je n'ai pas grand chose à y ajouter, seulement que j'aime mon pays - qui n'en est pas encore un, mais qui je l'espère le deviendra un jour. Je me sens bien ici, j'aime mes 4 saisons et je ne voudrais pour rien au monde, vivre ailleurs que chez-nous : au Québec.
C'est une langue belle
Elle a l’odeur des genets, des lilas, des marguerites et du blé. Elle est la fraise, la framboise, le bleuet, la cerise sur le gâteau. Elle est la macédoine des meilleurs légumes et sucrée comme le sirop d’érable. Ses fragrances sont multiples, son arôme est envoûtant. Elle enivre de ses parfums. Elle a le goût des vins les plus gouleyants, des mets les plus épicés. Le goût du calisson, du chocolat, du nougat, de la dragée.
Elle câline notre ouïe, enflamme les discours, brave les défaites, embrasse nos interprètes et caresse notre histoire. Elle allume les brasiers déjà éteints et sillonne nos idéaux…
Notre langue défit les tempêtes, traverse les océans, explore de nouvelles terres, subjugue les visiteurs et séduit le monde entier. Elle a une incommensurable conscience, un appétit pantagruélique de resplendir, une authenticité solennelle, une nature diversifiée, une détermination sans borne. Elle réalise les vœux, émeut petits et grands, dessine les rêves et récolte des heureux. Elle subsiste après les orages et réchauffe les cœurs.
Elle rend ivres les plus suspects, façonne l’éducation, décore les maisonnées, peint les plus célèbres tableaux, vulgarise les opinions, suscite l’intérêt. Elle met en colère, elle fait frémir la dulcinée et fait rougir des joues, multiplie les jaloux, crée des fous rires, fait couler des larmes, chante la pomme et provoque des débats.
Notre langue, ce sont les paroles de Vigneault, Leclerc, Charlebois, Piché, Ferland. Ce sont les écrits de Robert Lalonde, Marie Laberge, Réjean Ducharme, Anne Hébert. Notre langue, ce sont aussi les facéties de Stéphane Rousseau, Louis-José Houde, Yvon Deschamps. Notre langue est également poétique, elle politise et s’interroge.
Elle est partout, en ondes, tapissée sur les murs, imprimée et distribuée. La langue est derrière soi, devant nous, loin devant. Elle est dans notre assiette, sous l’oreiller, sur de nombreux canapés. La langue, notre identité. Elle est l’essence même de la liberté, de nos choix, de notre destinée. La langue : porte-voix, porte-parole, porte-musique, porte-bonheur.
Notre langue, on l’apprivoise, on y goûte, on l’adopte, on la ressent. Elle est une part entière de nous, de vous et moi. Le miroir de notre société. Elle a vécu, vit et vivra…
Patrimoine, trésor, richesse…
Vous et moi…
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