Avares et probablement malheureux, ils sont presque malades à l’idée de dépenser le moindre centime. Je ne parle pas de ceux qui vivent tout en économisant, je parle de ceux qui sont déjà morts et qui économisent leur vie.
On en connaît tous
dans notre entourage, non?! Il y a aussi les couples de Picsous,
ils sont beaux à voir ceux-là. Ils vielleront ensemble, même s’il n’y a plus
d’amour, seulement parce que l’un a beaucoup de REER et que l’autre a des
placements un peu partout. Autour de la table, le soir, ils parlent d’argent et
encore d’argent. Les autres sujets sont pour les êtres frivoles. Non! Eux, ils
pensent à leur retraite, à l’accumulation des zéros, aux dépenses qu’ils ne
feront pas pour que la somme soit plus mirobolante. Leur cerveau cherche toujours
la meilleure façon de ne pas flamber. Devoir acheter un cadeau à quelqu’un, ça
devient une torture. Ils partent à la recherche des soldes et sont prêts à
virer le monde à l’envers pour ça. Ça peut même leur prendre plusieurs
aller-retours avant de se décider à acheter. Une fois l’achat en main, ils
regrettent, car ils auraient pu trouver un meilleur deal. Ils n’en dormiront pas.
Les si peu de fois
où ils vont au restaurant, ils n’attendent qu’une chose : la facture. Ça
les ronge de l’intérieur. « Combien ça va me coûter ? » Pour ce
qui est du goût et des découvertes, on repassera. On ne veut pas que ça dépasse
ce que l’on a dans le portefeuille. Il ne faudrait pas utiliser la carte, il y
a des frais. On préfère souvent aller au même endroit, surtout quand on sait
qu’on ne cassera pas la tirelire.
Prisonniers de leur
compte en banque plein à craquer, les Picsous sont peureux à l’idée d’une petite folie.
Triste de croire que le bien-être réside dans l’avoir monétaire. Le pire c’est
qu’ils ont le pactole, mais qu’ils ne le dépenseront jamais. Ils vont mourir
riches. Ils vont apporter leur argent en terre sans ne s’être jamais gâté ou
avoir profité de petites envolées. Non, car ceux qui se gâtent souffrent de
frénésie. Les coups de tête, ils ne connaissent pas ça. Quand ils s’achètent
quelque chose, c’est mûrement réfléchi, tellement qu’il n’y a plus de
satisfaction à se le procurer.
Ils aiment cumuler
et voir chaque mois la somme rondelette qui s’affiche au livret. Ils pensent
vivre à l’abri de tout, parce qu’ils ont de l’argent plein leurs poches. Ils
sont protégés de tout ce qui pourrait arriver dans le futur. Le futur, là où
ils vivent. « Au cas où j’en manquerais… ». Pis quand ils tombent
malades, ils ne se rendent parfois même pas compte que l’argent ne fait pas le
bonheur. Les picsous se lamentent inlassablement qu’ils n’ont pas d’argent,
parce que leur astuce est de ne sortir que le strict nécessaire pour passer
leur petite semaine. Le reste, ils le placent dans le compte épargne et ça se
tasse, les dizaines sont nombreuses, les yeux sont lumineux, le magot grossit
et ça réconforte les intérieurs vides.
Ils sont tellement
coincés dans leur idée préconçue que d’avoir du fric, ça donne des ailes. Ils
se croient vivants plus les billets s'empilent. Ces gens-là ne vivent pas, ils
meurent à chaque paye.
Ouain, c'est dans toute les familles. Michel et moi avons décidé qu'on pouvait faire les deux : économiser, mais en profiter également. Plusieurs petits comptes de banque qui ont leur propre usage : hypothèque (maison et rénovation), conjoint (épicerie, hydro, etc.), personnel (on fait se qu'on veut avec), épargne (REER, placements, etc). Le compte le plus important : le compte voyage. L'année dernière pour les 50 ans de Michel, on est allée en croisière en Scandinavie... wow! Ça m'a fait réaliser que des gro$ voyage de même, il faut les faire quand on travail et que le compte voyage et d'épargne peut encore se renflouer parce qu'on a encore un plein revenu qui rentre. Nos paies sont divisés dans tous ces petits comptes, et non seulement je n'ai pas de problème à dépenser l'argent de celui qui est fait pour ça, mais j'aime également voir les autres s'accumuler.
RépondreEffacer