mercredi 30 décembre 2015

Va-t’en 2015 et ne reviens pas!




Assise devant mon écran au travail, à bâiller aux corneilles parce que trop peu dormi dans les derniers jours et trop mangé de cipaille, je repense à l’année 2015 qui nous quittera dans quelques heures.

Il filera en douce, tout comme il est arrivé, sur la pointe des pieds le 31 décembre dernier. 2016 se pointera le bout du nez, et s’installera lentement dans les prochains jours pour prendre la place qui lui revient. Furtivement, il prendra confiance et confort pour bien botter 2015 hors de sa vue. Parce qu’au mois de janvier, il n’est pas rare qu’on écrive encore 2015 partout. On l’a d’imprégné dans la peau, il s’accroche à notre esprit. J’imagine qu’il aurait aimé rester, mais il a fait son temps.

Je ne suis pas fâchée de le laisser partir. Disons qu’il m’en a fait baver pas mal, mais je ne lui en veux pas, à quoi bon?! Ce n’est pas vraiment sa faute à lui, c’est juste que plusieurs choses sont arrivées pendant les douze mois de sa durée de vie.

Alors va-t’en 2015 et ne reviens pas!

10 h 36.

Ce n’est pas comme si je croulais sous le travail, un 30 décembre à la job, on est souvent confronté à un lieu désertique où seule avec le bruit de la ventilation, tu te demandes ce que tu fais là si ce n’est que de gagner ta paye.

Hier, la neige est venue s’installer sur Montréal, j’avais hâte qu’elle arrive, juste pour la voir se poser sur le décor gris mortel qui prenait place depuis novembre. Je n’arrive pas à la haïr cette neige, je trouve que parfois elle s’éternise, mais quand elle tombe en petite ouate, mes yeux se mouillent. Je la trouve poétique et sereine. Elle ressemble à de la crème fouettée, à un gros coussin moelleux. Je ne suis pas friande de sports d’hiver, mais l’air est tellement revigorant, il apporte réconfort à mon esprit lors des journées plus moroses.

J’ai vécu un Noël des plus chaleureux, particulièrement parce que mon fils était à mes côtés, heureux avec ses yeux pétillants. Parce qu’il m’a aidé à faire le sapin cette année, parce qu’il cherchait partout Papa Noël et qu’il regardait la neige tombée avec cette magie dans le regard. Parce que de croquer les chocolats du calendrier de l’Avent était une joie incroyable.

Dommage que la plupart d’entre nous aient perdu cette naïveté qui habite les enfants. J’aimais le temps des fêtes, mais je l’aime encore plus depuis que j’ai un petit monstre. Pour lui, ça doit être tellement fort comme sentiment intérieur que d’aller voir ses grands-parents, que de manger du gâteau sans relâche, que d’ouvrir un cadeau, que de chanter Vive le Vent à tout rompre… Je vous jure, le bonheur que ça m’apporte est incommensurable. Il vient panser toutes les blessures que j’ai pu vivre pendant l’année, les maux poches, les inquiétudes, les tracas, et combler mon manque de sommeil flagrant.

J’attends 2016 avec une brique pis un fanal, au sens positif, bienveillant (Selon des sources canadiennes, l’expression a un sens mélioratif. En effet, elle aurait eu le sens d’attendre quelqu'un avec bienveillance. C’est qu’elle daterait de l’époque des carrioles, où on chauffait des briques pour garder les pieds au chaud en hiver, et le fanal parce qu’il n’y avait pas de lampadaires!) Je l’attends de pied ferme, hâtive de reprendre soin de moi, enfin. On oublie souvent de prendre soin de soi et je pense que l’on doit en faire une priorité. J’ai des choses à améliorer dans mon quotidien et j’ai envie de m’y mettre. J’ai aussi envie de voir ma Bucket List se raturer un peu. Pas obligé d’être à la vitesse du roulement de pieds du batteur de Deicide, mais à tout le moins rayer une ligne de temps en temps. Ça permet de respirer un peu mieux.

Je pensais à ça lors de mes dernières nuits à cogiter au lieu de dormir, j’ai envie de quoi en 2016? Vraiment là.

Et j’ai trouvé… de la douceur, à l’esprit et au cœur. Doucement. Douceur. Doux. Des énergies douces. Doudoulidou pow! J

Et vous, vous avez envie de quoi pour 2016?

Je souhaiterais ardemment un peu plus de paix dans le monde et moins de sots, plus d’entraide et de partage, mais je me demande bien souvent si ce n’est pas rêver en couleur. L’idiotie est palpable tout autour de nous, on a tellement entendu des choses atroces sur l’arrivée des réfugiés Syriens par exemple. L’altruisme n’est pas donné à tout le monde faut croire. Ceuzécelles qui s’en donnent à cœur joie dans la bêtise, je leur souhaite vraiment de ne jamais tout perdre en temps de guerre.

Il y en a qu’à chaque Noël = même mal de crâne. Ça vomit les atacas de la dinde avant même que la soirée se termine. Quand y’a trop d’excès, il n’y a plus de plaisir. Cette année fut un Noël paisible dans ma famille où malgré certains problèmes – parce qu’il y en a dans chaque famille – la paix régnait. La joie d’être tous ensemble était tangible.

Mais la paix ne régnait pas partout et les rires à gorge déployée n’étaient pas présents dans toutes les maisonnées. Chez l’un la guerre, chez l’autre un suicide, chez le voisin une maladie, chez l’oncle une dépendance qui s’est mal terminée, chez une amie un enfant TDAH, chez l’ami du cousin une perte d’emploi, chez une collègue une rupture…

J’ai d’autant plus apprécié mon Noël semi-blanc parce que j’ai eu la chance de le passer avec des gens que j’aime même si je n’ai pas reçu 150 cadeaux griffés comme la très naturelle Kim Kardashian (pffffffffffffarkcacapouetsuperficialitéhorreurgrostotonsduckface)

Alors si on se faisait la promesse de se voir plus souvent en 2016, de lâcher les excuses, de se texter un petit mot, de s’écrire un courriel ou une missive tiens. Si on se lâchait un coup de fil un de ses 4, si on allait boire un verre au lieu de remettre ça ad vitam aeternam et si on se lançait un je t’aime plus souvent ou un « je t’apprécie mon ami » hein?! Et si on saluait l’itinérant pis qu’on lui payait un spagh? Si on donnait un vieux coat pour réchauffer les entrailles de l’autre ou un de nos jouets pour égayer une autre petite famille? On peut faire grand avec peu, car c’est ce peu-là qui est grand.

Entoucas, je ne regarderai pas Piment Fort en 2016. No way! Ni ce satané Star Wars (oui certains me jugeront pis JE M’EN FOU). J’enfilerai mes nouvelles raquettes et prendrai le bord d’la nature. J’irai prendre un pinot grigio avec qui veut bien venir avec moi, je regarderai neiger par la porte patio avec la même candeur que lorsque j’étais enfant. J’attendrai les saisons doucement. Je soufflerai encore sur mon eau chaude citronnée bien qu’elle soit rendue froide, parce que j’aime juste ça souffler sur mon-eau-chaude-bon, et que ça me donne un look d’enfer avec mon linge mou confortable et mes cheveux en broussaille.

Je vous souhaite d’la SANTÉ pour 2016 et d’être heureux.

Je vous aime. Et sur cet élan d’amour, je vais me chercher un latte.


jeudi 17 décembre 2015

Surconsommation du temps des fêtes




Ce n’est pas mêlant, y’en a qui sont prêts à se faire vomir dans la toilette de chez grand-mère grand pour se resservir une troisième assiettée de cipaille. Tu les vois, ces mêmes-là, se fouler quasiment le poignet à force que la cuillérée de patates pilées est lourde.

« Hey mon oncle, on en manque jamais de ça de patates pilées!!!! »

Pis le mon oncle se met à roter de rire tellement y trouve ça drôle de s’empiffrer. Ne faudrait pas qu’il en manque. Heille non, regardant du coin de l’œil les 12 desserts qui l’attendent sur la table du fond.

En connaissez-vous du monde de même, des membres de votre entourage ou de votre propre famille, qui deviennent comme fous à l’arrivée du temps des fêtes? Ces mêmes cibles de pubs de Noël qui s’accrochent au rêve que le matériel peut rendre vraiment heureux, vraiment vraiment là. Pas juste un peu, car ils auront acheté un plus beau revêtement que le voisin. Ça, ça n’a pas de prix pour ce grandiose bonheur.

Ceux-là même qui font valser leur carte de crédit à qui mieux-mieux. Enwoye une nouvelle tivi à 90 pouces – parce qu’on y voit en plus gros/grands les candidats à OD -, pis pourquoi pas la nouvelle cafetière de l’heure qui fait le meilleur café du monde (hum hum ben oui). Ajoutons à ça la super méga hot hot mijoteuse à Ricardo, si grande que le bœuf entier peut rentrer dedans. Ben quoi, vous en aviez déjà une mijoteuse, pourquoi celle-là en plus? Ah ok, elle mijote plus plus plus. Ok.

Moi à votre place j’irais aussi pour la vaisselle de Noël, celle qui j’imagine se graisse moins sous le ragoût de boulettes qu’un set de vaisselle normal. Et n’oubliez pas d’acheter le gâteau aux fruits pas mangeable au cas où quelqu’un en voudrait (impossible), le nouveau jeu de société à 45 $ que personne ne comprendra les règles, la bouteille de vin rouge à 70 $ pour péter plus haut que le trou, les bas de Noël accrochés au foyer aux fausses bûches pleins à craquer de gadgets inutiles. La seule chose utile dans un bas de Noël : une brosse à dents. Ça suffit.

Je me lancerais aussi peut-être dans l’achat de la plus grosse dinde qui soit, tsé pour faire tomber la mâchoire des invités.

« Est grosse notre dinde nous autres! 86 piasses seulement »

« Ben oui est grosse, wow! Va quand même juste t’en prendre 2 petites tranches »

Des cadeaux, y’en aura une cinquantaine sous le sapin et des certificats cadeaux accrochés partout autour des nouvelles boules – parce que celles de l’an passé sont désuètes. Oui ça passe date des boules en verre ou en plastique - . Du papier emballage partout, qui roulent sur le plancher comme une motte de foin au Texas, ça aura coûté une grosse fortune et on sera coincé pour le reste de l’année.

« Ben quoi, vous aviez besoin de tout ça?! »

Pour vous, chers hommes, il faudra absolument trouver le gros bijou ou Ze big gift pour épater votre dulcinée han parce que elle, elle voudra épater ses copines.

« Mon chum il est telllllllllllllement fin, il est tellement cute, il est tellement généreux, il m’a acheté un super bracelet (mais le reste de l’année c’est un gros tata) ».

Bon j’exagère là. On a tous le droit de triper à Noël et de s’acheter des napkins avec papa Noël dessus, mais dire qu’une petite voiture à 2-3 $ ferait plaisir à n’importe quel enfant du monde, qu’une lettre d’amour suffirait à faire pleurer votre belle, qu’une boîte de biscuits faits maison toucherait le cœur de vos grands-parents…

LA SIMPLICITÉ c’est tellement beau et ça ne coûte presque rien.

Ces jours-ci, dans les centres d’achats, les gens ont carrément l’air fada. Un mélange de détraqués, débiles, excessifs, un vrai cocktail Molotov.

« J’ai acheté une nouvelle râpe à fromage en forme de triangle! Hourra »

« Ok, pourquoi? On en a une juste normale qui râpe correct »

« Ben là, elle était en spécial à 50 % »

Les enfants, eux, on n’arrive pas à rien leur acheter. C’est normal, c’est la fête des enfants après tout. Alors à Noël, le bas du sapin déborde. C’est quand on réalise qu’ils jouent plus avec la boîte qu’avec les jouets qu’on devrait allumer que les enfants n’ont pas besoin de 22 cadeaux sous l’arbre. Ils ont besoin d’amour, de jouer à cache-cache comme je le faisais avec mes cousines et mon cousin chez ma grand-maman Gagnon (sous les manteaux) quand j’étais jeune, c’est de se pitcher un ballon par la tête et de rire aux larmes pendant que tante Cécile nous engueule parce que nous sommes en train de détruire le sapin enguirlandé :)

On se pètera le plat de bines le 25 au soir parce que notre estomac n’est plus capable d’en prendre, on descendra une 24 au lieu de boire raisonnablement pour avoir du fun, juste du fun. La surconsommation est dans l’excès de la bouffe, des achats, mais aussi dans la connerie.

Et si on s’offrait juste un petit cadeau ou encore juste une carte avec des vœux sincères, parce qu’en 2016 bientôt, plus personne ne s’écrit de cartes manuscrites, les mots ne nous touchent plus comme avant. On préfère s’envoyer un jte love par texto accompagné d’un clin d’œil d’émoticône fatigué.

Ça peut être amusant les excès parfois. Ça peut toujours être génial de se trouver preneur du nouveau tuyau d’arrosage haut de gamme qui fera déferler l’eau à vitesse grand V l’été prochain sur notre pelouse, mais à bien y penser, la simplicité à bien meilleur goût. A-t ’on vraiment, vraiment besoin du nouvel exerciseur du Canadian Tire, parce que lui acheté y’a deux ans n’est pas assez performant? En fait, c’est peut-être vous qui n’avez pas la motivation nécessaire pour perdre vos kilos en trop. Avez-vous vraiment besoin des nouvelles lumières DEL ultra pétantes, quand pourtant les anciennes – mêmes que dans le film le Sapin a des boules – fonctionnent encore très bien?

J’aime tellement ça le temps des fêtes, la musique me rend intensément joyeuse et l’odeur des sapins, des clémentines et des beignets me font perdre la boule, mais de grâce, avant de faire péter votre compte en banque, demandons-nous vraiment si tous ces achats sont utiles à notre bonheur…

Parce que le bonheur ça ne s’achète pas vraiment… Quoiqu’un voyage en Polynésie française serait un beau cadeau à m’offrir. Merci J

Je vous souhaite à toutes et tous un Joyeux temps des fêtes, des bisous sous le gui, des canneberges dans vos plats, des sourires à profusion et le plus important, une santé qui vous portera jusqu’à Noël prochain.

Becs en pincette de matante qui pue du dessous de bras.

Karine

mercredi 9 décembre 2015

Pendant que le réseau informatique se meurt...


Pendant que notre connexion au réseau Internet/intranet ne fonctionne pas à la job…

  • Turcotte en prison, bon débarras. Tu ne peux pas te promener en liberté sur la rue quand tu as tué tes deux enfants à coups de couteau. Sauvagement. Tu ne peux juste pas. Il aurait certainement préféré continuer à prendre sa douche chez lui par contre, parce qu’en prison… les douches…
     
  • Les trois gentlemen Voisine, Garou et Corneille viennent de sortir un album, prendre note que je ne veux pas voir ça sous le sapin.
     
  • J’ai pensé à ça, si Manon Massé se faisait pousser la barbe, elle pourrait faire le père Noël.
     
  • Pourquoi s’acharner à vendre du gâteau aux fruits dans le temps des fêtes? À part nos grands-parents, qui mange ça?
     
  • Choisir l’emploi payant et les bonnes conditions pour un sourire d’émoticône triste ou choisir un petit salaire et sourire chaque matin de sa vie? Ça semble tellement facile à prendre comme décision.
     
  • Chantal Fontaine est ménopausée dans Yamaska, ça intéresse quelqu’un?
     
  • À quand un retour sur scène pour Janot Bergeron et Belgazou, elles nous manquent, non?
     
  • Une femme en pyjama avec des imprimés d’animaux dessus, me semble que c’est turn-off. Imaginez un homme asteure.
     
  • Retour de Piment fort avec Bradwaith à la télé, me semble qu’on s’en serait passé.
     
  • Êtes-vous capable d’ouvrir une porte barrée de char avec un cintre vous autres?
     
  • Mon prochain voyage sera à la Nouvelle-Orléans. C’est décidé. J’ai envie de toucher leur culture.
     
  • Pas certaine des odeurs de thé de Noël chez David’s tea. Elles donnent le tournis. Pourtant, ça se vend comme de petits pains chauds. Ahhhhhhh ce que le marketing peut faire.
     
  • « 1-4-6, pas 2, pas 3, pas 5 maman! » Dixit mon fils.
     
  • J’assume complètement le fait que je sois non coiffée aujourd’hui, mais aussi plusieurs jours durant l’année. Fuck le brushing après seulement 4 heures de sommeil.  
  •  
  • J’ai déjà volé de la Vache qui rit chez Métro et du fromage en grains. Passez-moi les menottes, j’assume pleinement ma déviance laitière.
     
  • Je ne m’ennuie pas de Claude Dubois, moi! Vous autres?
     
  • Les poils longs qui dépassaient du nez à Daniel Pinard sur le plateau de Tout le monde en parle dimanche dernier m’a carrément coupé la faim pendant 2 jours.
     
  • J’aimerais un Noël blanc. Ça me donne des ailes le temps des fêtes. J’aime sa beauté, sa magie. Je ferme à mi-clos mes yeux pour voir les lumières se faire toutes petites, ça me réchauffe l’intérieur.
     
  • Les nouvelles lionnes : Chloé Sainte-Marie, Carole Laure, Diane Dufresne et Ginette Reno. Hummmm non!
     
  • Je me bercerais bien cet après-midi avec ma grand-maman mimi. Je lui jaserais de tout et de rien. Je regarderais ses petites mains frêles trembler et je poserais la mienne sur les siennes pour les rassurer. Tu me manques.
     
  • J’ouvrirais ma porte à une famille syrienne n’importe quand pour venir chez moi souper, jaser de leur vie, dormir… Pourquoi certains d’entre vous ne le feraient pas? Je ne comprends pas.
     
  • J’ai de la misère à comprendre quand quelqu’un me dit : Oh je suis en couple, mais je ne suis pas vraiment en amour??!!! Ok, pourquoi tu es en couple alors, qu’est-ce qui fait battre ton coeur? Dis plutôt que c’est ton pote ou ta pote du moment et que vous vous entendez comme larrons en foire.
     
  • Pourquoi les fausses blondes se disent être de vraies blondes quand pourtant elles ont une repousse de 3 pouces ben noire sur le dessus de la tête?
     
  • J’admire les vidangeurs, surtout ceux du centre-ville. Je vomirais toutes les 5 secondes à faire ce job. On ne les remercie pas assez. Et il reste encore des cons qui disent : Ben là sont payés vingt et quelques de l’heure, sont assez cher payé! - Soupir
     
  • Je me tais. Bise aux rice crispies de Noël!

samedi 14 novembre 2015

Ode aux familles monoparentales ou à moi-même présentement :)

J'écris ce billet la langue à terre, tellement les nerfs à vif que de voir mon fils renverser son yop à la banane me donne envie de pleurer.

Depuis quelques semaines, je suis seule avec mon petit caractériel de fils Bam-Bam. Bam-Bam en déplace de l'air, bientôt 2 ans et demi, blondinet charmeur, yeux verts, joues joufflues, petites mains si douces... mais à l'infernale personnalité. Je le qualifierais de petit monstre (d'amour).

J'ai réalisé au cours des derniers temps à quel point s'occuper d'un enfant seule est exigeant quand on doit, par dessus le marché, continuer notre train de vie quotidien comme si de rien y était : boulot-métro-courses-tâches multiples-dodo. J'ai envie de dire à toutes ces mères et pères qui vivent tout ça : chapeau! Je vous lève ma tuque en l'occurrence. Vous m'impressionnez.

Il faut être particulièrement organisée pour ne pas virer fou, j'en sais quelque chose. Parce qu'avec un travail à temps plein en sus, tu perds plusieurs heures dans la journée pour faire autre chose, c'est à dire l'essentiel. Le boulot n'étant pas pour moi un essentiel à vie si ce n'est que je dois travailler pour payer tous les comptes et les extras. Ce qui devient essentiel lorsque l'on a des enfants, c'est de leur procurer beaucoup d'amour, leur offrir de petits repas et les enlacer avant un dodo au chaud. Le reste devient presque futile, quoiqu'il ne l'est pas pour certaines choses.

À deux, tout est plus facile, les tâches ménagères, les repas, les courses, les temps libres, les heures du bain, des câlins, des jeux, ...
À deux, c'est toujours mieux. La vie est plus simple, elle n'est pas toujours facile, certes, mais allège la To do list.

Je me rappellle...

Quand tu n'as que toi à t'occuper, Dieu que la vie est douce. Se lever à l'heure qu'on veut, se promener candidement une tasse de café à la main, humant allègrement l'odeur de notre lessive douce fraîcheur printanière. Hop on va travailler, hop on va faire nos besoins (seul), hop on se balade en voiture ici et là au gré de nos envies, hop faire l'épicerie est une pure sortie de bonheur, hop on se loue le film que l'on veut (et non KungFu panda à répétition depuis 2 mois), hop on dort sur nos deux oreilles jusqu'au lendemain matin. Hop personne ne pige dans notre assiette. Chaque jour, rebelote de petites attentions que pour soi.

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh souvenir souvenir.

Et puis là, un petit être arrive dans ta vie et tu l'aimes à en mourir. Il vient te tordre les tripes, l'estomac, la cervelle, le mental, les entrailles. Tu donnerais ta vie pour le protéger et pour qu'il ne manque de rien, mais ta vie change complètement. Les pubs télé qui te montre seulement les beaux et bons côtés c'est de la vraie merde. C'est dur s'occuper d'un petit Bam-Bam ou d'une petite démonne. Seul ou pas.

Lever 4 h 30 ou 5 h ou 5 h 30, max 6 h (rarement). Bisou maman, câlin maman, belle maman, fini dodo? Oui mon amour fini dodo, il faut se préparer. Viens on va changer la couche. Non. Oui. Non. Oui parce qu'il y a plein de pipi dedans. Pipi caca maman? Oui. Maman veut garder pyjama. Non il faut s'habiller. Non. Oui parce qu'on va aller voir les amis tantôt à la garderie. Oui maman. Maman veut yogourt. Ok. Non maman veut pain dans une assiette. Hummm non veut banane. Une banane? Hummm non pain. Non rrrrrérrréales. Ok céréales. Non veut pain. Ok pain et ça sera ça.

Ahhhh non maman yogourt par terre. Ah tabarnak, on va ramasser. Viens on va changer le gilet. Non. Oui. Non. Oui parce qu'il est sale. Veut gilet avec lion maman. Non il est à manches courtes et il fait trop froid. Ouiiiiiiiiiiiii ouinnnn ouinnnnn ouinnnnnnn. NON. On change le gilet. As-tu fait caca? Non. Ça sent le caca et tu n'as pas encore été sur le petit pot? Non maman. Viens on va changer la couche. Non. Oui. Non. Oui, il faut changer la couche avant d'aller voir les amis.

Bon là maman va se préparer, se maquiller et vider le lave-vaisselle. Maman veut maquiller aussi. Non. Ouinnnnnnnnn Ouinnnnnnnnnnnnnnnn moi veut maquiller. NON. Maman vaisselle. Oui vient on va vider le lave-vaisselle. Ok. PAF. Ostie un autre verre de péter. Il faut ramasser le verre, ôtes-toi mon chéri pour ne pas te blesser, maman va passer l'aspirateur. Non moi maman. Non, il y a du verre partout. VEUT PASSER ASPIRATEUR BON! NONNNNNNNNNNNNNNNN ôtes-toi on le passera une autre fois ensemble, là il faut faire attention.

Viens on va mettre les bottes. Non maman veut chaussures. Non les bottes car il fait froid. Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn ouinnnnnnnn ouinnnnnnnnn. Vite là on va être en retard. Maman veut zip manteau. Ok vas-y. Pas capable maman. Oui tu es capable, doucement. Maman veut maman zip. Ok je vais le zipper, regarde comment on fait. Viens on va partir à la garderie. Maman veut jouet. Non il y en a là-bas. Ouiiiiiiiiii. Non il y a déjà des jouets à la garderie. Ok maman.

.... Ceci est un matin parmi tous les autres, que de surprises exaltantes comme un caca chiasse, une otite, un pipi par terre, un verre cassé, une toast au beurre de peanuts sur une robe de travail :) Vous connaissez aussi n'est-ce pas? De beaux doigts sales de yogourt sur un pantalon noir. JOIE.

Et là, je prends les transports en commun pour une bonne heure de route. Ensuite 7 h 30 de travail. Mon heure du midi est désormais consacrée à faire les courses pour le soir, l'épicerie, les couches, l'achat de papier cul, de dentifrice, ne pas oublier de manger, travailler, penser à ci et ça. Les familles monoparentales doivent voir, penser à tout.

Et ça continue jusqu'au soir, l'heure où mon fils devrait aller dormir, mais qu'il ne veut pas. Ça peut durer des heures. Je me couche exténuée et dormirai un oeil ouvert, parce que... un petit Bam-Bam me réclamera bientôt.

J'apprends l'art de la négociation. Je me fais pourtant souvent battre par mon fils. Il est fort à ce jeu. :)

Tout ça pour dire que lorsque les familles pour aider sont loin et que les familles monoparentales doivent s'arranger seules ce n'est pas toujours rose et hop la vie. Il y a des moments difficiles et ça arrive que les larmes coulent quand tu sors le criss de sac de poubelles pis la récupération dehors. Ça arrive quand te regardant dans le miroir tu aies peur et que tu trouves que ta peau à la même couleur que le céleri passé date dans le frigo. Ça se peut qu'un matin où tu dois changer le char de bord de rue que tu recules dans la voiture d'un de tes voisins et qu'il t'engueule. Et que tu partes à pleurer sur le trottoir en te rendant travailler. Le moton finira par passer à midi, l'heure où tu dois aller chercher du zincofax pour les fesses irritées de ton petit chou. Ta journée déborde de réunions, ne rien laisser paraître pour l'ostie de bien paraître qui pollue nos vies.

Mais heureusement tu reçois un texto, un appel, un courriel qui te réconforte qui te dit je suis là si tu as besoin, n'hésite pas. Appelle quand tu veux. Une blague d'une amie qui te fait rire aux larmes. Un petit présent, une batch de muffins ou de sauce à spagh. Une soeur qui te cuisine un tartare. Une voisine qui s'offre pour t'aider n'importe quand. Ça fait tellement plaisir. Merci!

Les petits mousses c'est demandant, mais ça te procure tellement d'amour. Ta vivacité d'esprit reprend du coffre, tu deviens bionique. Veut veut pas, c'est la plus belle chose qui soit être parent.

Et que dire des moments de tendresse qui viennent se faufiler entre un temps de réflexion, une brassée de linge, un potage vite fait, un casse-tête de cheval ou une séance de mouche-nez. Ces moments appréciés, doux et revigorants, il ne faut pas les oublier, car ce sont eux qui nous tiennent debout, droit et fort.

Je partage avec vous l'un de ces moments inoubliables ici-bas. Ceux qui nous rappellent à quel point la vie est belle, fragile et trop courte bien souvent. Je pense à Paris présentement, où tant d'innocents viennent de perdre la vie. Où de petits Bam-Bam se retrouveront sans parents... C'est dur parfois le quotidien, ça demande beaucoup de patience et de recul, mais les moments que je vis j'essaie vraiment d'en profiter.

À tous les parents, monoparentaux ou pas, bons et tendres, merci à vous. Vous m'inspirez.

Je dois vous laisser. Deux brassées de linge à plier, une soupe à l'orge sur le feu..., mais Bam-Bam me demande "des pâtes maman! VEUT-DES-PÂTES!"

Ah pis, je flanche, on dormira collés pour la sieste tantôt.

Reviens vite papa! 






jeudi 29 octobre 2015

Du coq au bœuf, humm à l’âne!


NON, malgré la saga sur la viande rouge qui émerge de partout ces jours-ci, je le crie sur tous les toits, ce n’est pas vrai que je vais manger mes pastas carbonara sans bacon!!!!!!!

Je commence fort aujourd’hui. Une déclaration-choc.

Choc comme dans Patrick Brazeau qui s’en retourne chez lui guilleret sans casier judiciaire. Choc comme dans j’avais tellement de la peine que ma femme me trompe que j’ai tué mes deux enfants en leur infligeant 46 coups de couteau chacun.

Mon nuage fulminant vient de passer.

C’est juste clair que la viande rouge c’est remplit de nitrites et qu’on devrait s’en tenir loin, mais un steak de temps en temps ne peut tout de même pas…

Bon.

 

Tenez-vous bien, les robes tricot sont en vogue cette saison. À col roulé, manches longues, courtes, il faut porter du tricot. Ça garde au chaud du tricot, mais c’est moins glorieux sur le corps qu’un polyester coton.

Fecke je me suis acheté une robe en tricot gris, que je porte avec mes running. Nouveau genre. Je veux avoir l’air sportive, même si ça fait un bail que je n’ai pas porté fièrement le legging de course. Je veux avoir l’air en forme, même si je suis dans un état de fatigue lamentable. Je veux avoir l’air trippant tsé veut dire. Avec mes running aux pieds, ça me donne envie de partir loin, marcher jusqu’à ne plus me sentir le bout des orteils. Partir découvrir un nowhere quelque part. Ça s’en vient, c’est dans mon collimateur. Reste que les robes à tricot ça colle au collant et qu’il te faut – en tout temps – une bouteille de static guard dans ton sac.

 
 
QUOI? Justin Trudeau a des tatouages?
Woin pis!!!
 

 Être en couple, ne plus être en couple, vouloir être en couple, ne plus vouloir être en couple, être en couple, mais ne pas vivre l’amour fou… J’entends ça chaque jour.

Soupir.

On aimerait juste ça que ça ne soit pas compliqué. Est-ce que c’est nécessaire de l’être. Quand ça ne l’est pas, est-ce que c’est plate?

Je ne crois pas les couples qui disent ne jamais se chicaner. Ce n’est pas possible, bon. Vous parlez-vous coudons? Chacun ses bobos, ses histoires noires, ses défaillances, ses cauchemars.

Les choses qui se brisent se réparent-elles?

Ça ne peut pas toujours ressembler à l’été de nos xx ans où nous avions les quatre pieds enfoncés dans le sable blanc et fin de la Corse. Ça ne peut pas toujours être ce câlin passionné sous les eaux turquoise de la Méditerranée. Ça ne peut pas toujours être la fois où l’on a partagé une assiette de spag en Italie en se délectant d’un vin gouleyant de la Sicile.

L’amour évolue.

On s’en fou asteure des petits cadeaux des premiers jours, « c’que je veux, c’est toi pis ta petite face collée à la mienne ».

Tsé je veux dire que dans une émission du genre « Connaissez-vous votre conjoint », tu saches qu’à la question qu’elle est la couleur préférée de votre dulcinée tu répondes…

Une chose est sûre, quand tu aimes quelqu’un, tu t’en ennuies. Tu as hâte qu’elle revienne. Tu feins presque d’entendre la porte s’ouvrir pour croire que c’est elle. T’as envie de tout le temps la texter, de l’appeler le jour, la nuit, au salon, dans le jardin, les deux mains dans le pain de viande.

Les couples qui ne s’ennuient pas, je n’y crois pas.

Les couples qui ne font plus l’amour, non plus.

Un couple qui s’aime, soit ça se berce ensemble à 80 ans, soit ça se raconte sa journée la tête d’un couchée sur l’épaule de l’autre à regarder l’araignée qui fait de la gym au plafond.

Ça se trouve beaux, même en mou bigarré troué.

 
 
Dans la même semaine, j’étais la BFF de Raphael Nadal.

Je déjeunais avec Olivier Giroud. (OMG)

Je faisais du vélo avec Gilles Duceppe.

Je tuais du monde.

Ma garde-robe était aussi bondée que celle de Céline Dion.

Je n’arrivais pas à finir mes bagages avant que l’avion ne parte.

 

Dans mes rêves.

 

 

mardi 29 septembre 2015

Je croque une pomme. Ah comme elle est bonne, meilleure qu’une gomme…



31 degrés avec humidex aujourd’hui, 12 degrés demain. Y’a juste au Québec qu’on voit ça. Pas de bas un jour, un polar s’ul dos l’autre. Le soleil se couche plus tôt, avec la luminosité des journées qui s’efface, je ne sais pas pour vous, mais mon sourire se fane un peu aussi. Malgré tout, j’aime l’automne et son air enfin respirable. Ça sent moins l’asphalte brûlée, les poubelles fétides et les dessous de bras malodorants. Je sais, je sais, l’odeur des fleurs va nous manquer et celui des BBQ aussi. 
C’est quand tu vois qu’il n’y a plus de petites tomates dans le jardin que tu comprends que la prochaine phase sera celle des citrouilles. Les fleurs défraîchies, les écureuils en pleine mission pré-hivernale, on se voisine moins parce qu’on commence à se les geler un peu, y’a du givre sur le top du char le matin, la saison change dans sa grande splendeur. Belle aussi, plus orangée que vert gazon, mais tout aussi magnifique… à sa façon. 

Qui dit temps frisquet, dit casse-tête pour s’habiller le matin : robe ou pantalon, robe sans collant ou avec collant, veste ou non. Non, pas une tuque tusuite! On se montre le bout des orteils avec une fin de vernis estival ou on enfile une chaussure fermée? Que de dilemmes, pire que pour qui on décidera de voter. Pour ceux qui voteront. 

Tic-tac-tic-tac, le temps passe à vive allure sur ma vie. Mon été, je ne l’ai pas vu passer. Je pense que ce fut le plus expéditif d’entre tous. Pis ce temps qui passe laisse des traces sur mon corps, dans ma tête pis dans mon cœur. Dans nos mémoires. Je ne sais pas si j’ai eu une illumination venue d’ailleurs, mais j’ai réalisé dernièrement à quel point ce temps qui file ne reviendra pas. Et qu’il faut en profiter. Je le sais, tous les gourous et Denis Monette de ce monde nous le disent, mais quand arrive de gros et grands changements dans ta vie, c’est là que le temps te criss une volée en pleine face et te crie : Réveilles Bazouelle!!!

À l’aube de mes xx balais (je laisse sous la coulisse mon jeune âge haha), j’ai vécu une année forte en rebondissements, en événements intenses, en changements nombreux, en nuits plus qu’écourtées, en microbes fourmillants, en fatigue incommensurable. Mais je suis encore là, pas droite comme une barre, je penche d’un côté comme de l’autre, mais je suis là et j’avance. Ça sent le pain aux bananes dans le four parce qu’entre rebondissements, en événements intenses, en changements nombreux, en nuits plus qu’écourtées, en microbes fourmillants, en fatigue incommensurable, j’ai fait cuire ça à 350 sur la grille du bas. Ça va tellement vite que je réussi à faire mille tâches à la fois : vider le lave-vaisselle, faire un lavage de noir, moucher le petit et faire un saumon citron-gingembre. Là-dedans je lui ai servi du lait, j’ai lavé 2-3 assiettes dans le fond de l’évier, j’ai répondu à ma mère et j’ai texté une amie. Le soir venu, après le bain à la camomille ou la douche expéditive, je ressemble à une loque humaine en tenue disparate. Pas besoin de costume d’Halloween, un coup de peigne fin pour me crêper le couvre-chef, vêtue de noir de la tête aux pieds, Mommy is right there! Ça me coûtera pas cher en maquillage, j’ai déjà le contour des yeux mauve.
  • Ça sent le bœuf bourguignon qui se laisse accommoder, dans mijoteuse. J’ai eu le temps de faire ça aussi. 
Une MACHINE!

Soit je suis anormale, soit bionique. Je suis la femme bionique. Oui, c’est ça, je viens enfin de mettre le doigt dessus. Je vis tellement de choses, je fais tellement de trucs, tout ça sans dormir, je ne sais pas comment je fais. L’automne débarque et j’avance essoufflée. Est-ce que c’est comme ça pour vous aussi? Je commence sérieusement à me demander si je ne devrais pas m’en aller éleveuse de moutons dans les Alpes françaises. Pourquoi pas. Ben quoi, se raser le poil des jambes ou la laine des moutons!?
Hey, quel gentleman qui vient de m’ouvrir la porte pour sortir du Complexe où je travaille. Merci monsieur! Son sourire égal bonté. Ça fait du bien, dans un monde où les cris de détresse sont devenus comme du son ambiant. J’en reviens encore au marathon d’automates que je vois chaque matin et soir dans cette course folle à la performance. J’en fais vraiment une intoxication. 

Je veux juste être bien dans mon cocon. Si ce n’est plus tant possible de l’être ailleurs. Mon cocon étant mon corps, ma tête, mon cœur. Respirer doucement, voyager plus, travailler moins, m’amuser et rire de bon cœur avec mon fils, prendre le temps de vraiment goûter à mon bœuf bourguignon pour y savourer le bouquet et réaliser une mini to do list qui me rendra heureuse. Parce que je le suis, certes, mais qu’on ne se donne pas toujours le temps de s’arrêter pour apprécier son petit (grand) bonheur. 

Pis les pommes sont bonnes à l’automne! 

Je croque une pomme. Ah comme elle est bonne, meilleure qu’une gomme cette bonne pomme! 


jeudi 13 août 2015

La réalité du Mirage

J'ai mal au coeur, comme une envie de vomir. Pis lui dans ma poitrine, ce coeur-là, il est crispé. Je sors du cinéma, j'ai été voir le Mirage de Louis Morissette avec mon chum. Je l'ai traîné là de par un après-midi de nos deux seules petites semaines de vacances estivales bien méritées. Ben quoi, on trime dur, on baigne en pleine routine suintante 50 autres semaines par année, on peut bien avoir un petit moment de répit...
Putain que c'est trop peu, 2 semaines. À bout de souffle, on y arrive à peine en vie. Et là, on veut se reposer, on veut s'amuser, on veut triper, on veut voyager, on veut sortir, mais on n'y arrive pas. On veut tout faire, mais on a la langue à terre, même en vacances. Ça marche pas la patente, ça marche pas pour moi en tout cas.

C'est peut-être pour ça que le film Le Mirage m'a donné la nausée. La nausée, dans le bon sens du terme, parce que le film est extrêmement efficace. Il nous ramène à notre vie essoufflante parfois tellement déprimante. Je n'avais lu aucune critique avant de m'y rendre, juste écouté des amis me raconter l'Effet que ça a eu sur eux. Je savais que j'allais mangé un coup de poing, il ne m'a pas mis chaos, mais il m'a ébranlé. J'ai reconnu la vie de certaines de mes amies, de collègues, de membres de ma famille. Je nous ai reconnus aussi, bien malheureusement, mon chum, mon fils et moi à certains égards. À mon grand désarrois, je me rends bien compte que je suis tellement prise dans un système de merde qui me rend malade et qui me tue à petits feux. J'en suis consciente, mais je continue. Comme une criss de folle à m'ensevelir dans une société truffée de mal-être.

Bizarrement, tout le monde va dire que ce n'est pas chez eux que ça se passe, c'est toujours tout feu tout flammes chez soi.

"Ben non eille mon chum ne regarde pas les autres filles, il m'aiiiiiiiime!"

Voyons vous autres, réveillez-vous, TOUS les gars regardent les autres filles, TOUS les gars regardent les seins et les fesses des autres nanas et même ceux de vos meilleures amies. TOUS les gars se masturbent, même s'ils vous disent que vous leur suffisez largement.
Quelques extrapolations ici et là au cours du film, je parle ici des visions de laveuses de char à Lupien, mais dans l'ensemble le discours et les scènes sont justes. Les regards, les dires, les pensées, les expressions, c'est pour ça qu'on ramène ce film-là dans notre salon.

"J'ai pas le moyen de me payer ça un burnout", outch!

Combien de gens n'en peuvent plus, auraient besoin de se reposer, de faire le vide ou le plein, de boire à même la vie qu'ils veulent vraiment, mais qui a disparue avec les années sous la poussière de l'abrutissante routine qui nous gruge. Je suis devenue une automate grandement malade. Comme toi, oui comme toi qui me lis et lui. Lupien.
Le 3/4 du monde qui m'entourent sont en burnout ou sur le point d'en faire un, mais personne ne s'arrête, tout le monde continue à croire que c'est dans l'accumulation de biens matériels (grosses bagnoles, grosses maisons, grosse tv) que "la vraie vie" existe. L'histoire de l'extracteur à jus peut sembler poussée, mais elle est bien réaliste. Encore mieux, "la mijoteuse qui mijote depuis trois ans dans l'armoire". La piscine, le sauna, le feu de foyer, la grosse casa, le chalet pis quoi encore?! Et entre deux cours de soccer, une poignée d'antidépresseurs.

Le travail scénaristique de Morissette est juste et franchement bon. Ses textes, tellement honnêtes, parce qu'il fait parler ses acteurs comme du vrai monde. Les plans-séquences et la trame sonore de Ricardo Trogi sont poignants. Fake Plastic Trees de Radiohead fesse en pleine poitrine. J'ai senti la rivière couler dans mes yeux. Kids de MGMT tape dans l'oreille comme une paire de fausses boules dans l'oeil. Bien choisi.

Au final, le film est comme une auto tamponneuse qui te pète en plein visage. Un cocktail de thèmes explosifs, mais bien brassé. Car il faut une sacrée bonne écriture pour réussir à frapper autant de monde droit au coeur ou... en pleine face.

Quand tu vas voir un film et qu'il te procure un haut-le-coeur sur ta propre vie éreintante et insuffisante, pose-toi certaines questions. C'est peut-être qu'il serait temps de remettre le compteur à zéro ou, encore mieux, de lever le pied du champignon avant de disjoncter.

Maintenant, Louis et Ricardo, expliquez-nous juste comment faire?!!!


lundi 10 août 2015

Une côte fêlée et des "tites" patates desséchées!

Quel titre me direz-vous! Voilà mon début de vacances 2015 : une côte fêlée et des "tites" patates desséchées. 

Mais il n'y a pas que ça.

Les derniers mois ont été arides côté santé, on en a mangé toute une comme on dit. Bronchite, sinusite, otite, pneumonie, laryngite, pharyngite, rhume, migraines... 
À force de tousser mes entrailles, je me suis fêlée une côte il y a quelques jours, faut le faire.

Ma face figée par une rhinosinusite, on dirait que j'ai 150 ans. On peut me confondre à la plus vieille Japonaise au monde. Les yeux dans graisse de bines, j'ai de la misère à respirer, je râle, je marche le dos rond, mais je veux passer de belles vacances, bon! 

Les derniers mois ont été ombrageux côté boulot aussi, je commence à peine à revivre. Et là arrive nos deux grosses et longues semaines de vacances estivales (sarcasme) après la venue de belle-maman tchèque pendant 2 semaines. 

Anecdote au passage!!!

Babička : Karinko, voilà jo té achoté un legjeans. 

Moi : Visage sans émotion, l'air baba. Ah merci!

Babička : Tu verras cé pour affffffiner les couiiiisses.

Moi : Ahhhh ok, mais c'est du Small/Médium ça ne me fera pas.

Babička : Oui, oui c'est un pantalon pour groooosssses, comme toi.

Moi sidérée : ... 

Bref, la vie continue. Oui, j'ai de belles grosses cuisses, mais je m'assume. Elles ballotent au rythme de ma démarche, c'est pas beau ça. Une arme à destruction massive si j'ai à faire la prise du cobra qui tousse. On a tous des secrets bien cachés.

Y'a pas à dire, mon chum et moi avons besoin de nous retrouver, de nous reposer. C'est bien mérité. 

Jour 1 : Nous avons envie d'aller déjeuner au restaurant que tous les deux, comme avant. Avant l'arrivée de notre petit chou. Direction Oeuf et Boeuf sur Masson. Le ciel oscille entre le bleu et le gris, voulant nous faire savoir qu'il est indécis. Grisaille à l'horizon, juste pour dire qu'on ne pourra pas se faire bronzer aujourd'hui, ni demain, ni après-demain, ni après-après demain, ni jeudi, ni vendredi, car croyez-le ou non, on annonce de la flotte pendant notre première semaine de vacances. Question d'arroser cette semaine tant attendue comme il se doit. Pas au champagne, mais bien avec de la pluie acide! Yé.

Oeuf et Boeuf bonjour. Le serveur me donne envie de rebrousser chemin dès mon entrée. Il n'a pas l'air "propre". On dirait qu'il s'est trempé la crinière dans l'huile à frire. Sa face mériterait une exfoliation puissante. Ok go, on franchit le pas. Nous sommes seuls avec une famille de Vietnamiens nombreuse.

Moi : Bénédictine de l'atlantique svp, oeufs pochés durs!!

Lui : Pochés durs!?

Moi : Oui, pochés durs.

Mon chum : Le bon, la brute et le gourmand pour moi!

Lui : Le bon, la brute et le gourmand?!

Nous : OUI!!! (coudonc yé tu sourd?!)

En attendant les assiettes, je fly aux toilettes. 10 minutes à gosser après la poignée pour barrer la porte. Elle ne veut rien savoir. 

"Vais-je devoir pisser la porte débarrée?! Et me faire surprendre par le père Vietnamien des 10 enfants assis dans le resto??"

J'y arrive après y avoir mis une pointe de violence. Ensuite, je viens pour faire partir les toilettes, elles ne partent pas, bien sûr. La chasse dans le beurre, un bruit incessant dans le réservoir. Je sors mes talents de plombière. Ouvre le réservoir, tente de réparer la chaîne, un tuyau en vieux plastique jauni r'vole du réservoir, et un jet d'eau me gicle dans la face.

JOIE. 

Je réussis tant bien que mal à réparer le tout. 

Ça va faire 50 piasses svp!!! 

Je me lave les mains pendant 10 minutes et la face incessamment. 

Les assiettes sont arrivées. On a faim.

J'élance mon couteau vers le bénédictine remplit d'un trop grand nombre d'oignons rouges pour finalement coupé du jus de jaune d'oeuf PAS poché dur.

Mon chum mange et termine son assiette avant moi. Je suis là, sans assiette, à le regarder manger et à entendre mon estomac gazouiller. 

Mon assiette arrive. Mon chum a terminé. Les oeufs SONT pochés durs. Le reste de la bouffe est glacial. J'ai l'impression de manger dehors dans le Grand Nord. Le pain pas cuit, des oignons à profusion et des tites patates décharnées. Elles semblent avoir rendu l'âme, l'air de dire : nous avons assez souffert, nous ne voulons pas être mangé, laissez-nous mourir en paix. J'ai exaucé leur voeu. Elles sont mortes dans mon assiette sous un drapeau rouge de ketchup.

J'ai mangé mes deux oeufs pochés dur. Le reste est décédé dans la Hollandaise. 

Un début de vacances comme on les aime. 

Le soleil n'a pas jeté les gants. Sur le chemin du retour, je le regarde se battre sur l'arène d'un ciel qui tergiverse. Je garde espoir que ma semaine sera belle, grande et divertissante. Y'annonce 4 jours de pluie en ligne, c'est dont ben pas grave... Ma côte fêlée fait dire qu'elle s'en fiche et qu'il y a plein d'activités à faire même s'il pleut. Comme écrire. Comme dormir. Comme se coller sur son amoureux. Comme aller au cinéma. Comme lire. Comme "pleurer dans la pluie" nous dira Mario Pelchat.

Tsé, c'était juste un déjeuner poche, comme dans pochés dur

Je me souhaite de belles vacances et de me reposer sous un ciel un tant soit peu ensoleillé :)














lundi 8 juin 2015

Sortez le ventilo, je déteste l'humidité!

Ok je sais, l'été est à nos portes. On n'attend que ça, du soleil, un bon vin rosé, les partys piscine, les petites robes, les sandales qui montrent les belles tites orteils au vernis estival, et la chaleuuuurrr! Je peux comprendre, j'aime tout de l'été, sauf les chaleurs humides. ÇA M'ÉCOEURE!!!

Je déteste les temps chauds et humides, ça me donne envie de gerber, je me sens tellement mal ça vient me brûler les os. Mon ventre est tourmenté, ma tête souffre de migraines, mes jambes sont tellement lourdes qu'elles souffrent de rétention, mes bagues ne me font plus, mais ce n'est pas ça le pire.

Le pire ce sont les odeurs immondes qui défoncent l'air ambiant dans les autobus et le métro. Pas vrai? Les odeurs de pieds puants, les dessous de bras dégoulinants qui percent la vue et qui frisent la transpiration, les bouches suantes non mentholées depuis la veille, les fronts juteux, les cheveux gras d'où émanent le sébum, les vêtements aux odeurs corporelles repoussantes.

J'haïs être collée aux bras poilus d'un mec qui sent le sweating. Ok, je ne suis pas dans un camp de concentration vous me direz, mais ça me donne mal au coeur pareil. Aucun air qui circule.

Ça pue. Ça coule. Les entres-jambes se font même sentir, c'est écoeurant. Grégory Charles suinte plus que derrière son piano. Les têtes chauves ruissellent.

Après ça on me dira que c'est cool passer deux heures par jour dans les transports en commun. J'arrive chez-moi, la douche assurée. L'humidité me donne l'allure d'une morte-vivante. Je prends 5 lbs dans ma journée tellement je gonfle. Ma tête veut exploser. Je rêve d'une douche sous les chutes d'un pays au temps sec. Je désire la neige, j'ai même hâte qu'elle arrive pour faire l'ange dedans.  J'ai envie de me lancer tête première dans un lac. Je cherche l'ombre. Je convoite me marier avec un Inuit pour vivre dans un Igloo. Je pense même déménager en Sibérie, là où il fait bon vivre à - 60.

Y'a pas à dire, l'humidité et moi faisons deux. La fatigue me poignarde les entrailles quand il fait des chaleurs accablantes. Je pense me creuser un trou au cimetière.

Bref, je hurle à la terre entière - à m'en fendre la luette - qu'en haut de 27 degrés je n'existe plus. Ne me téléphonez pas, je suis penchée tête première dans le sink de ma cuisine à me faire couler de l'eau glaciale sur la nuque. Ou bedons, je me traîne à quatre pattes vers l'oasis qu'est mon bain remplit de glaçons ou de Mr Freeze.

Alors si vous voulez faire une activité avec moi à 35 degrés cet été, n'oubliez pas votre cell. Il se pourrait fort bien que vous ayez à composer le 911.


samedi 9 mai 2015

Les boudins parfaits de Kate



Kate la magnifique a accouché. Les médias sociaux se sont enflammés, le Royal baby numéro 2 est né il y a quelques jours, une petite fille au sang royal qui sera certainement belle, populaire et... riche. 

Kate la magnifique est sortie de la maternité 10 heures après y être rentrée. Quoi, pardon? Seulement après 10 heures? L'air frais, à côté de son Prince qui ressemble à un vieux mon oncle de 60 ans, Kate a accouché dans le temps de le dire de la petite Charlotte et elle repart sur ses deux pieds prête à aller courir le marathon.

Y'a pas à dire Kate est une extraterrestre. Sa mine radieuse à la sortie de l'hôpital a de quoi faire envier : port altier, petite robe jaune estivale qui vaut plusieurs bidous, sourire lumineux, brushing parfait. Comme on dit, y'a pas un accouchement de pareille hein?! J'ai passé trois jours à la maternité, après 24 heures d'efforts et je peux vous dire que ma tignasse ressemblait plutôt à une botte de foin grasse. J'avais des cernes noirs sous les yeux, le corps démantibulé et les seins comme deux ballons de foot au vif.

Kate, elle, salue la foule avec grâce (et non grasse), elle n'a même pas eu l'air d'avoir souffert. Quand on est duchesse, a-t-on droit à 3 épidurales? 

Nonnnnnnnn, Kate est une héroine des temps modernes, elle l'a l'affaire. Elle est Noble, aux toilettes, ses boudins sont parfaits. Et imaginez si elle avait du sang royal, elle aurait peut-être accouchée en moins de 5 heures. Je suis un peu sarcastique, je l'avoue. Jalouse? Non. La pauvre, obligée de faire des bye bye à tout le monde après avoir contractionnée et dilatée, une Always dans les bobettes. Il faut de la classe et beaucoup de patience pour marcher au côté d'un Prince. Tout sourire. Être généreux de sa vie privé. 

Un prince au sang royal, au sang bleu en plus. Parce que vous et moi, je vous l'apprend, il est rouge, il ne vaut rien, il ne vient pas de la haute. Un sang par excellence qui détrône tous les nôtres. Un mythe qui perdure et qui me fait bien rire, car pour autant que je le sache, on chie tous des bronzes. 

Les chanceux, ils sont supérieurs biologiquement. Ahlala!

J'en reviens à la belle Kate à qui, soit dit en passant, je volerais la garde-robe mais en prenant 8 tailles au dessus. Kate est forte, il faut de la prestance faire ce qu'elle fait. Bon, elle n'aura rien à glander en rentrant au Palais, à part se reposer et aller au petit coin, mais il faut être véritablement fait fort pour faire tous ces sparages. BRAVO!

Entoucas. Kate a accouché. Son bid est déjà plus petit que le mien qui a accouché depuis 2 ans. Elle est belle, elle est douce, gentille, attentionnée, elle accouche le champignon dans le tapis, elle a un teint de pêche. Il paraît qu'elle cuisine comme un Chef et qu'elle est une maîtresse d'intérieur hors pair, tout ça oui accompagnée de tout le personnel du Buckingham Palace. Une femme ordinaire et simple, comme nous les filles. 

Sans aucun sarcasme ici, je lui souhaite que du bonheur. Pour vrai. Je ne sais pas si ça me fait rêver tout ça ou si seulement ça me désappointe, me rend triste, m'interroge. Kate est une bonne maman et une femme extra j'en suis certaine. Elle a ce petit je-ne-sais-quoi dans l'oeil qui me fait croire qu'elle est vraiment au top comme fille.

Mais Bachar El Assad tue son monde, la mer Méditérannée regorge de morts, Harper déteste Omar Khadr, Raif Badawi se fait fouetter, quiconque va en Afghanistan a le coeur brisé, ça manifeste au Burundi, rapprochement historique entre Cuba et les États-Unis, le groupe Boko Haram regorge de chiens sales diaboliques,...

Et le monde a les yeux écarquillés pour voir la petite Charlotte Élizabeth Diana et le brushing parfait de Kate. Et moi-même sur ces robes, parfois. 

Quel désarroi.