Entre Noël
et le 1er de l’an je me trouve à l’épicerie, à la caisse pour payer.
J’envisage faire un bon potage pour le souper : avocats, ti-pois verts et
épinards.
La caissière
quinquagénaire est tout sourire, probablement qu’elle pense à sa dinde farcie
ou à son cipaille du Jour de l’An. Elle a hâte aux vacances, on la comprend.
Elle doit en rencontrer des cons dans une journée.
Bref, deux
bonnes femmes qui sentent la cigarette sont devant moi et paient leurs
emplettes. La gentille caissière leur lance un « Bonne Année
mesdames » en leur rendant leur change… Quand gratuitement, de front, une des cendriers à tête ébouriffée lui
répond : Bonne année grand nez!!! En s’esclaffant de rire.
Ok. À cet
instant, j’avais envie de prendre dans mes bras la caissière, devenue rouge
comme les tomates dans mon panier. Faut-il être assez « con » pour
répondre ça à une dame que tu ne connais pas. J’étais peut-être une tueuse à
gages dans une autre vie, mais dans ces cas-là j’ai rapidement envie de sortir
de mes gonds et de répondre aux deux couillonnes : hey les édentés aux
doigts jaunes, ça ne vous tenterait pas de répondre poliment! Suivi,
de ce signe qui veut tout dire (Viggo Mortensen dans Eastern
Promises)
Qui n’en a
pas ras le pompon d’entendre hurler la fille dans le bus, vous savez celle qui
parle à son téléphone comme si elle était seule sur la planète : « Ouais
ben tsé le mec y’était là et je lui ai dis fuck you man, pourquoi tu n’es pas allé
voir ta pote, ouais ben pourquoi han que je lui ai dit, tu comprends… »
Premièrement,
ta boîte, deuxièmement, apprend à parler comme du monde. Respecte les autres!
Disons que
j’en ai aussi contre les cracheux du
complexe où je travaille. Je ne nommerai pas leur nationalité pour ne pas me
faire descendre, mais ça se promène en ne se levant pas le pied pis en crachant
partout. C’est dégueulasse de les voir aller. Y’a du cracha au pied carré.
Parlant de
ça, il y en a qui s’en permette pas mal dans la file pour prendre l’autobus. Ça
crache quasiment sur tes bottes en te fumant une smoke derrière la tuque. Les
poumons noirs comme d’la semelle de botte, ça s’étouffe à tout rompre, mais ça
ose tout de même te polluer la vie. La tienne. Ces cons empoisonnent l’air des
autres dans le cortège. Faut pas se gêner pour leur dire. Mais quand ils sont
vraiment cons, ils ont du répondant et ils ripostent avec un gros bagage
d’intelligence : va chier câlisse, je fume pis cé toutttte. Bravo le
grand! Heureusement, la plupart se met à l’écart des non-fumeurs.
Pis y’a ceux
et/ou celles qui te poussent en embarquant ou en sortant du métro. Ils veulent
une place à tout prix. Des imbéciles-bulldozers. T’as juste envie de leur faire
la jambette du siècle ou « de leur varger dans la gorge » comme
dirait un ami.
Les cons
sont partout. Assied sur le sofa, les jambes croisées, à demander à leur femme
de leur faire à manger et leur amener une beer.
C’est aussi la femme qui, dans le métro le soir, te beugle à la tête parce que
tu n’as pas fait exprès d’accrocher son sac.
Name it.
Les cons, ça
ose tout. Pourquoi, j’sais pas. Ils ont de l’audace pour 10, pas de gêne, ils sont
nombrilistes et déplacés. Et ça réussi pourtant à se faire une place en
société. Les cons rient de leurs propres
jokes en se flattant la bedaine, ça épie leur voisin pour les emmerder, ça rote
en parlant, ça pue l’immodestie. Les
cons, ça vapote des sottises, ça rit plus fort que tout le monde et ça se vante
à outrance. Ça se pète les bretelles et ça se fait aller les plumets.
Ce sont eux
les figures de proue de l’idiotie.
On en croise
tous les jours et on les soupire souvent, malheureusement. Ils sont là, au
travail, dans le métro, dans le bus, dans ta famille, dans une soirée, sur la
rue… tu ne comprends juste pas comment ces gens-là peuvent s’abreuver d’autant
de conneries. Ce n’est pas indigeste la crétinerie? On dit que le ridicule ne
tue pas, pour certains ça rend plus fort faut croire. Les cons sont
indestructibles, jusqu’à temps que tu leur dises. Parfois, ça les rend juste un
peu moins cons.
J’ai connu
un roteux de médailles dans le cadre
de mes fonctions jadis. Un méchant moineau. Ça ne volait pas haut dans la
cagette, mais je n’embarque pas là-dedans.
Quoi qu’il
en soit, on n’est presque obligé de les côtoyer tous les jours ces cons et même
de les accepter. Ils sont éparpillés un peu partout, comme de la mauvaise
herbe. Faut pas trop s’en approcher.
« Il y
a de plus en plus de cons chaque année. Eh ben cette année, j’ai l’impression
que les cons de l’année prochaine sont déjà là. » - Coluche.
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