mardi 15 avril 2014

Une virée au dep!


Du haut de ma jeunesse belle et hyperactive, une chose m’emballait plus que tout : me rendre au dépanneur en vélo. J’ai juste à fermer les yeux et je m’y retrouve heureuse, légère et diablesse.
J’habitais à Saint-Roch-des-Aulnaies, en plein village comme on dit. La destination sucreries n’était qu’à quelques coups de pédale de chez mes parents. Aucun obstacle entre la réglisse et moi, je n’avais qu’à sauter sur « mon bicycle » et filer sur le trottoir de ma vie. Mes préférés, les casse-gueule, c’était ma principale dépense. Ça représentait bien ma personnalité un peu casse-cou.

Jamais beaucoup plus que trente sous en poche, j’étais riche quand même. Souvent, ma petite sœur me suivait, j’aimais ça. On allait choisir nos bonbons ensemble. On revenait avec une ring pop au doigt et un bracelet-montre en bonbons au poignet. Nous avions fière allure sur nos vélos rose nanane. La vie était tellement belle. Aucune peur ne proliférait en nous, nos petites têtes étaient aussi sereines qu’une barbe à papa. Au retour du dep, on faisait deux-trois virées de bicycle autour du bar du village ou de l’école primaire, et on s’arrêtait saluer nos grands-parents au passage. La bouche remplit de futures caries, on allait donner un bec à notre grand-maman qui cuisinait son bon pain de ménage.

On se lançait parfois dans les grosses dépenses, on allait s’acheter un sachet de Frizzy pazzy - vous savez les petites granules qui éclatent dans la bouche et qui se transforment en chewing gum?! C’était la fiesta dans le palais, les saveurs éclatantes, on trippait tellement à s’ouvrir la bouche pis à se montrer le fond de la gorge qui pétillait. Heureuses, on resautait sur notre bécane pour un gros cinq minutes de cardio intense. Y’en avait pas de problème.

Papa, je peux-tu aller au dep m’acheter un Mr. Freeze? Mes préférées les rouges et les blancs. Ma sœur, les bleus. En fait, on les aimait tous, sauf au melon.

Maman, je peux-tu aller au dep choisir un film? À la même virée, pourquoi ne pas s’acheter une paille mini poppi à la poudre. On était folle de même hahaha! Dans nos petites mains, un petit sac brun en papier contenant nos trésors : pieds et framboises en jujube et dl’a bazooka.

Nos amis avaient pas mal tous des jeux vidéos à la maison. Ça coûtait cher, alors nous on n’en avait pas, mais de temps en temps, notre père nous conduisaient au dep pour nous en louer un pendant 24 h. JOIE AU CŒUR. Ma sœur et moi nous nous installions devant la télé et une game n’attendait pas l’autre. On louait toujours le même jeu, Mario Bros. Ma sœur était meilleure que moi pour trouver les vies, moi, pour amasser les cennes. Toutes deux, assises sur les tables carrés oranges de notre tout petit salon, nous ne savions probablement pas à ce moment, que ça deviendrait du vrai souvenir bonbon pour le coeur.



3 commentaires:

  1. J'adore!!!! Tu fais remonté pleins de beaux souvenirs d'enfance :)

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  2. Il y avait aussi un petit club vidéo au dépanneur de mon quartier. On mangeait nos bonbons en regardant les pochettes de film. Une fois, les propriétaires s'étaient rendus compte qu'on n'avait plus une cenne pour louer un film, qu'on faisait juste flâner : ils nous ont jetées à la porte, mon amie et moi. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire quand ils ont fermé leurs portes, quelques années plus tard.

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    1. VDLD! Histoire moins chouette que la mienne pour une petite fille :( Ils auraient pu être indulgents, franchement. Du moins, j'espère que tu as bien savourer ces bonbons bons (tu te rappelles des bonbons bons (pub)).

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