Du haut de ma jeunesse belle et hyperactive,
une chose m’emballait plus que tout : me rendre au dépanneur en vélo. J’ai
juste à fermer les yeux et je m’y retrouve heureuse, légère et diablesse.
J’habitais à Saint-Roch-des-Aulnaies, en plein
village comme on dit. La destination sucreries n’était qu’à quelques coups de
pédale de chez mes parents. Aucun obstacle entre la réglisse et moi, je n’avais
qu’à sauter sur « mon bicycle » et filer sur le trottoir de ma vie.
Mes préférés, les casse-gueule, c’était ma principale dépense. Ça représentait
bien ma personnalité un peu casse-cou.
Jamais beaucoup plus que trente sous en poche,
j’étais riche quand même. Souvent, ma petite sœur me suivait, j’aimais ça. On
allait choisir nos bonbons ensemble. On revenait avec une ring pop au doigt et
un bracelet-montre en bonbons au poignet. Nous avions fière allure sur nos
vélos rose nanane. La vie était tellement belle. Aucune peur ne proliférait en nous, nos petites têtes étaient aussi sereines qu’une barbe à papa. Au retour du dep, on
faisait deux-trois virées de bicycle autour du bar du village ou de l’école
primaire, et on s’arrêtait saluer nos grands-parents au passage. La bouche
remplit de futures caries, on allait donner un bec à notre grand-maman qui
cuisinait son bon pain de ménage.
On se lançait parfois dans les grosses
dépenses, on allait s’acheter un sachet de Frizzy pazzy - vous savez les
petites granules qui éclatent dans la bouche et qui se transforment en chewing
gum?! C’était la fiesta dans le palais, les saveurs éclatantes, on trippait
tellement à s’ouvrir la bouche pis à se montrer le fond de la gorge qui
pétillait. Heureuses, on resautait sur notre bécane pour un gros cinq minutes
de cardio intense. Y’en avait pas de problème.
Papa, je peux-tu aller au dep m’acheter
un Mr. Freeze? Mes préférées les rouges et les blancs. Ma sœur, les bleus. En
fait, on les aimait tous, sauf au melon.
Maman, je peux-tu aller au dep choisir un
film? À la même virée, pourquoi ne pas s’acheter une paille mini poppi à la poudre.
On était folle de même hahaha! Dans nos petites mains, un petit sac brun en
papier contenant nos trésors : pieds et framboises en jujube et dl’a
bazooka.
Nos amis avaient pas mal tous des jeux vidéos
à la maison. Ça coûtait cher, alors nous on n’en avait pas, mais de temps en
temps, notre père nous conduisaient au dep pour nous en louer un pendant 24 h.
JOIE AU CŒUR. Ma sœur et moi nous nous installions devant la télé et une game
n’attendait pas l’autre. On louait toujours le même
jeu, Mario Bros. Ma sœur était meilleure que moi pour trouver les vies, moi,
pour amasser les cennes. Toutes deux, assises sur les tables carrés oranges de
notre tout petit salon, nous ne savions probablement pas à ce moment, que ça
deviendrait du vrai souvenir bonbon pour le coeur.
J'adore!!!! Tu fais remonté pleins de beaux souvenirs d'enfance :)
RépondreEffacerIl y avait aussi un petit club vidéo au dépanneur de mon quartier. On mangeait nos bonbons en regardant les pochettes de film. Une fois, les propriétaires s'étaient rendus compte qu'on n'avait plus une cenne pour louer un film, qu'on faisait juste flâner : ils nous ont jetées à la porte, mon amie et moi. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire quand ils ont fermé leurs portes, quelques années plus tard.
RépondreEffacerVDLD! Histoire moins chouette que la mienne pour une petite fille :( Ils auraient pu être indulgents, franchement. Du moins, j'espère que tu as bien savourer ces bonbons bons (tu te rappelles des bonbons bons (pub)).
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